Des otages attachés avec du ruban adhésif, les ongles brûlés: “Digne d’une scène de Scarface”

Les faits ont lieu le 7 juillet 2021. Les auteurs de la prise d’otage, L.O.C., 27 ans, et B.L., 37 ans, se trouvaient dans l’appartement d’un ami sur Leiekaai, à Gand. Les deux hommes étaient déjà connus de la justice pour des agressions et des délits liés à la drogue. Ce jour de juillet, L.O.C. avait donné rendez-vous à l’appartement à deux Gantois d’une vingtaine d’années, à qui il voulait prétendument acheter des vêtements de marque contrefaits qu’ils avaient achetés au marché noir de Lille, en France.

Lorsque les deux victimes sont arrivées à l’appartement, elles ont été invitées à boire, à fumer du cannabis et à prendre de la cocaïne. Plus la soirée avançait, plus les choses ont commencé à devenir étranges. L.O.C., qui est plutôt athlétique et imposant, a alors demandé à ses deux invités s’ils ne connaissaient pas quelqu’un qui voulait lui acheter de la drogue. Lorsque les deux jeunes Gantois lui ont répondu qu’ils ne voulaient rien avoir à faire avec la drogue, L.O.C. a commencé à les menacer.

Emportés dans un autre monde par les drogues et l’alcool, L.O.C et B.L. ont attaché les deux jeunes avec du ruban adhésif et les ont bâillonnés. L.O.C. a alors ordonné à son pote de leur donner des coups de poing. Il s’est exécuté, mais ne frappait pas assez fort au goût de L.O.C, qui s’en est donc aussi pris à lui. Les choses auraient pu s’en arrêter là, mais non. L.O.C., dans un accès de colère, a alors brûlé les ongles des deux victimes à l’aide d’un briquet et les a contraints, sous la menace d’un couteau, à signer un document dans lequel ils cédaient leur Skoda Octavia pour 4.000 euros.

Là, L.O.C. a décidé que, tous les quatre, ils se rendraient à son studio, à Terneuzen, pour y régler quelques affaires. En chemin, son compagnon, B.L., explique qu’il en a assez et qu’il veut s’en aller, ce qui ne plaît pas à L.O.C, qui le traîne hors de la voiture, arrêtée sur la R4 près d’Evergem. Les bourreaux distraits, les deux victimes en profitent alors pour fuir à toutes jambes.

Ils se sont rendus directement au poste de police de Melle et ont raconté ce qui venait de se passer. Les eux accusés ont ensuite été arrêtés chez eux. Un marteau, enveloppé dans du ruban adhésif, a été trouvé dans l’appartement de Leiekaai. La police a aussi retrouvé les sangles utilisées pour attacher les deux victimes. Depuis lors, L.O.C. et B.L. sont en détention provisoire.

“Comment diable en êtes-vous arrivé à commettre des actes aussi odieux? Vous voyez que des gens ont souffert à cause de vous. Cela ne vous dérange pas?”, a demandé le juge à L.O.C, lors de son procès en correctionnelle, ce mercredi.

L’accusé a baissé la tête en signe de repentance et exprimé ses regrets. L’avocat de B.L., Me Dennis Van Overstraeten, quant à lui, a estimé que son client ne jouait qu’un rôle secondaire dans cette histoire. “Il a dû se plier aux exigences de L.O.C., M. le Président. Il a lui-même reçu des coups de ce dernier.”

Son client a confirmé: “J’avais terriblement peur. Il était complètement hors de contrôle à cause des drogues et de l’alcool. Qu’auriez-vous fait à ma place? J’ai bon cœur et je ne voulais pas faire de mal à ces gars-là. On s’est retrouvé ensemble à la Nieuwewandeling (la prison de Gand, NDLR) après notre arrestation ,et même là, il me terrifiait.”

Le ministère public a requis quatre ans pour les deux hommes. B.L. serait autorisé à purger sa peine dans un établissement de soins psychiatriques en raison de problèmes sous-jacents. Le verdict tombera le 23 février.