Drame de Strépy: le conducteur circulait à plus de 150 km/h et se filmait avec son téléphone

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Paolo Falzone, conducteur de la BMW impliquée dans le drame, et son passager, Antonino Falzone, avaient été immédiatement interpellés et privés de liberté. Le conducteur dépassait faiblement le taux d’alcool autorisé. Le parquet a précisé qu’aucune capsule de protoxyde d’azote n’a été découverte dans le véhicule.

Paolo Falzone a d’abord été inculpé d’homicide involontaire et de coups et blessures involontaires dans la cadre d’un accident de la route et placé sous mandat d’arrêt. La chambre du conseil a requalifié les faits le 22 août 2022 en meurtre pour une des victimes, le gille Frédéric d’Andrea. Le passager a lui été inculpé de non-assistance à personne en danger et libéré sous conditions.

Les devoirs d’enquête techniques ont notamment permis de confirmer que le conducteur se filmait lors de l’impact dans le cortège du carnaval et que le véhicule, dont la puissance avait été modifiée, circulait à plus de 150 km/h, ce qu’a reconnu le conducteur.

“Il est prématuré de donner des conclusions quant à la reconstitution de jeudi soir”, a souligné Vincent Macq, procureur du roi de Mons. “Les résultats sont couverts par le secret de l’instruction.”

Jeudi, un très large dispositif, nourri de plusieurs dizaines de policiers, a été mis en place, interdisant strictement l'accès au lieu de la reconstitution, la rue des Canadiens. De nombreux figurants ont été mobilisés pour représenter le cortège carnavalesque du matin du 20 mars 2022. Plus d'une centaine de parties civiles ont été accueillies à l'intérieur du dispositif, dans le hall des sports local où elles ont pu voir les images de la reconstitution.

Selon nos confrères de RTL Info, celle-ci a duré quasiment toute la nuit, jusqu'à 4 heures du matin environ. “Ça a été extrêmement long et très éprouvant sur le plan psychologique, car beaucoup de victimes se sont revues”, a confié au média privé Me Jean-Philippe Mayence, l’avocat des victimes, saluant la bonne organisation de la reconstitution. “Il y avait la possibilité, pour toutes les victimes, de rester à l’intérieur et de regarder les images. Ce fut long, mais très instructif sur le fond du dossier”, a-t-il précisé.

La reconstitution doit permettre de lever certaines zones d’ombre autour du dossier, à un moment précis des faits, notamment au niveau de la vitesse de la voiture et de la visibilité du conducteur avant l’impact dans la foule. Sur les lieux, “en fait, la visibilité est bonne, nettement meilleure que je ne le pensais sincèrement”, a de son côté constaté Me Dimitri De Beco, avocat d’une proche de victimes. “L’éclairage est très important et on voit très bien”, a-t-il ajouté au micro de nos confrères.

Selon lui, Paolo Falzone a dû “voir ce groupe, bien avant le moment de l’impact et se rendre compte aussi de la distance sur laquelle il a continué. Il n’a freiné qu’une seule fois. On pense que c’était pour faire tomber un corps qui le gênait au niveau de sa visibilité, il a roulé dessus et puis a continué pendant une très longue distance”. Paolo Falzone a été surpris “parce qu’il roulait à 167 km/h et qu’il ne regardait pas la route, mais son téléphone. Ça, c’est très clair.”

“Il faudra évidemment qu’on en reparle au procès, mais pour moi, c'est un meurtre”, a-t-il enfin lancé.

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