“Elle m’énerve, je vais la tuer”: les troublantes menaces du mari de Delphine Jubillar

“Elle m’énerve, je vais la tuer”. Le Parisien, à l’origine de cette information, précise que ces propos ont été tenus par Cédric Jubillar “quelques semaines avant la disparition de Delphine”, et ce devant sa propre mère (de Cédric). Une phrase violente qu’elle n’a d’ailleurs pas prise au sérieux. Selon la défense du suspect, elle aurait été prononcée sur “le coup de la colère”, en raison des tensions au sein du couple et ne constituerait pas une réelle menace de mort. 

Les avocats contestent en revanche que leur client ait ensuite menacé ouvertement de “l’enterrer”. 

Cédric Jubillar a été mis en examen le 23 juin dernier pour “homicide volontaire par conjoint”. Lors d’une conférence de presse le vendredi 18 juin, le procureur de la République de Toulouse Dominique Alzéari avait pointé une liste d’incohérences dans sa version des faits. Il a toutefois toujours nié la moindre implication dans la disparition de son épouse. 

La “disparition criminelle est privilégiée”, il y a une “présomption d’homicide” et les recherches de la mère de famille se poursuivent à “un haut niveau”, avait alors ajouté le magistrat, mettant l’accent sur un “contexte de séparation très conflictuel” avec une violente dispute le soir du 15 décembre dont aurait été témoin leur fils de 6 ans.

Ce peintre-plaquiste de 34 ans avait “de très grandes difficultés, affectives et matérielles, à accepter cette séparation”, avait précisé M. Alzeari. Il a convenu être au courant que son épouse avait un “amant”, la surveillait, se montrait “intrusif” parfois “brutal et agressif”, selon le magistrat.

Et Delphine Jubillar, “qui adorait son métier, qui adorait ses enfants, n’avait aucune raison de disparaître”, a-t-il insisté, s’étonnant qu’elle puisse partir volontairement “sans son chargeur de téléphone, sans son sac à main, sans ses lunettes, dont elle avait besoin, sans son véhicule”.

Cédric Jubillar avait signalé aux gendarmes la disparition de la mère de ses deux enfants de 2 et 6 ans dans la nuit du 15 au 16 décembre à Cagnac-les-Mines, près d’Albi. Le couple était en instance de divorce. Selon la version du mari, Delphine Jubillar est sortie de la maison le 15 décembre vers 23H pour promener leurs deux chiens, en plein couvre-feu, vêtue d’une doudoune blanche et avec son téléphone portable. Les chiens seraient revenus à la maison sans elle, selon le mari. Réveillé vers 4H par les pleurs de leur fille, Cédric Jubillar se serait alors rendu compte de l’absence de son épouse et aurait téléphoné à des amies de cette dernière, habitant le village, pensant qu’elle pouvait se trouver chez l’une d’elles. Il a ensuite appelé la police.

À l’arrivée des gendarmes vers 4h50 du matin dans la maison, dont l’entretien était “extrêmement négligé”, Cédric Jubillar était en train de faire tourner une machine à laver, avec une couette à l’intérieur, celle dans laquelle dormait la mère de famille, s’est étonné le procureur.

Des éléments troublants laissent planer un sérieux doute sur l’implication du mari qui avait manifestement un alibi dans cette affaire. Les enquêteurs ont en effet découvert que Delphine avait envoyé une photo d’elle à son amant le soir du 15 décembre. Et une capture d’écran de l’amant en question a été retrouvée dans le téléphone de Cédric Jubillar. Ce dernier aurait également envoyé un texto sans équivoque à un proche: “J’ai grillé Delphine”. Preuve qu’il était conscient de cette infidélité. 

À quelques jours de Noël, la France s’était émue de la disparition de Delphine Jubillar. Elle était survenue quelques semaines après la condamnation de Jonathann Daval, pour le meurtre de sa femme qu’il avait longtemps nié, en jouant le rôle du mari éploré.

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