Il refait sa vie pendant que le cadavre de son ex-épouse gît dans la cave: le fait divers qui a marqué la Flandre

Le 19 mars 2011, Kris Groffen, 36 ans, et Vanessa Luyks, 30 ans, s’unissent par les liens du mariage. Un bonheur conjugal qui ne durera pas longtemps. C’est le moins qu'on puisse dire. En effet, trois jours plus tard, à peine, le jeune marié est arrêté par la police pour des coups portés aux enfants de son épouse, âgés de 8 et 11 ans. La justice place les victimes chez la mère de Vanessa, à Knokke, pour garantir leur sécurité, mais... libère le tortionnaire sous conditions. Une décision qui va malheureusement s’avérer lourde de conséquences.

Le 8 mai 2011, à la suite d’une dispute, Kris Groffen saisit sa femme à la gorge et l’étrangle jusqu’à la mort. Au lieu de se rendre à la police pour avouer son crime, il décide de jeter le corps, à moitié nu, dans sa propre cave. Selon l’enquête, il est d’ailleurs fort probable que la victime ait été violée post-mortem. Des antécédents de l’auteur plaident en faveur de cette thèse qui ne sera jamais formellement prouvée. Laissé à l’abandon à même le sol, le cadavre commence à se décomposer. Le tueur se débrouille tant bien que mal pour masquer l’odeur nauséabonde qui se répand inévitablement: il isole la porte avec un épais ruban adhésif et tente de colmater la moindre brèche. Il pulvérise de temps en temps le corps avec un banal désodorisant de WC. À l’étage, les... excréments du chien, qui traînent partout dans la maison, recouvrent l’odeur ambiante.

Pendant près de 5 mois, aussi fou que cela puisse paraître, le psychopathe va refaire sa vie avec sa nouvelle compagne, elle qui ignore que gît sous ses pieds le cadavre de son ancienne épouse et son lourd passé. “J’avais l’intention de l’enterrer mais je n’ai jamais réussi à le faire à cause de la puanteur”, a expliqué Kris Groffen lors de son procès. Il faudra attendre le 22 septembre 2011 pour que la justice se penche enfin, par hasard, sur le dossier. Ce jour-là, en effet, un agent de quartier doit remettre à Vanessa un avis de déchéance de permis de conduire. Or, elle est introuvable et cette disparition soulève de premiers soupçons. L’affaire remonte jusqu’au procureur qui ordonne une perquisition. Les enquêteurs découvrent alors l’horreur au sous-sol de l’habitation.

Tout, chez Kris Groffen, laissait malheureusement présager le pire. L’analyse des psychiatres est formelle: l’homme est un psychopathe. Sa “froideur" quand il décrit son crime et “l’absence de toute émotion” ne laissent aucune place au doute. Le cadavre de son ex-épouse n’est qu’un “objet” dans le récit de ses aveux. Sa volonté de refaire sa vie “avec un corps à la cave” démontre une “indifférence totale”, “aucun sentiment de culpabilité", “aucun regret”, souligne le rapport des experts. Ses antécédents ne font qu’appuyer la thèse. Ses anciennes compagnes ont toutes confirmé des violences commises à leur égard: gifles, étranglements, etc. Son ex-épouse Wendy, mère de ses enfants, a été étranglée trois fois: “J’aurais pu être ce cadavre à la cave. J’ai plusieurs fois craint pour ma vie", avouera-t-elle lors du procès d’assises.

Kris Groffen a été jugé coupable d’homicide involontaire en octobre 2013 et condamné à la peine maximale de 30 ans de réclusion. Il a déjà purgé un tiers de sa peine.