Il vient en aide aux SDF de Charleroi, son outil de soutien est vandalisé

Vitres cassées, jauges moteur arrachées, extincteur vidé à l’intérieur pour couvrir les méfaits... C’est dans cet état que Faysal Abarkan a retrouvé sa Wash Mobile dimanche dernier sur le site de la Maison Pour Associations (MPA) à Marchienne-au-Pont (Charleroi). “La Wash Mobile est accessible au public précarisé entre 9 heures et 16 heures. Donc, les faits se sont produits entre le samedi à 17 heures et le dimanche matin” en déduit-il.

Aucune caméra n’était présente sur place pour filmer la scène. Rien n’a été volé. Il semble, de toute façon, que ce n’était pas l’intention des auteurs: “Il y a eu d’autres dégradations dans le voisinage. Ils ne se sont pas attaqués spécifiquement à la Wash Mobile. D’ailleurs, elle était située dans un parking sécurisé entouré de grillages d’une hauteur de plusieurs mètres.”

Consterné, Faysal Abarkan n’a pu que constater l’ampleur des dégâts: “L’assureur devra déterminer le coût exact. Nous avons déjà demandé un devis pour le nettoyage dans l’habitacle. Nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes car un extincteur y a été utilisé. Il faut des spécialistes pour que tout se passe correctement.”

Néanmoins, notre interlocuteur veut positiver. Cela aurait pu être pire! “Heureusement, les malfaisants n’ont pas su accéder à l’arrière de la camionnette où se trouvent les machines à laver, les séchoirs et toutes les installations. Cela aurait été un véritable drame. Ils ont chipoté pour trouver le bouton qui y donnait accès. Mais ils ne l’ont pas trouvé. Tout compte fait, nous nous en sortons bien.”

D’après lui, les bénéficiaires sont tout autant incrédules que lui: “Tous les jours, ils nous demandent quand nous allons revenir. Ils ne comprennent pas pourquoi un tel geste a été commis. Cette camionnette est destinée aux gens dans le besoin.”

Des gens dans le besoin qui ne s’y déplacent d’ailleurs pas uniquement pour laver leurs vêtements: “Chaque semaine, ils viennent aussi pour discuter ou pour nous donner un coup de main. Cela permet de créer du lien. Laver les vêtements, cela dure une quarantaine de minutes. Les sécher aussi. Pendant ce temps, nous discutons autour d'un bon café. Les voisins apportent aussi des biscuits, des boissons... Cela se passe super bien. Les personnes qui font appel à nos services nous racontent que leurs vêtements propres leur donnent davantage confiance en eux. Lorsqu’ils doivent prendre les transports en commun, ils ne sont plus regardés de travers parce qu’ils sentent mauvais. Ils sont aussi plus confiants pour se rendre à un entretien d’embauche, par exemple.”

Le président de l’ASBL tient d’ailleurs à les rassurer. Il ne va pas laisser tomber son projet malgré la mésaventure qu’il vient de vivre: “Nous avons déjà remplacé la vitre brisée. Normalement, nous serons de retour dans une semaine ou deux. Nous en sortirons plus forts.”

Quoi qu’il arrive, le redémarrage de l’activité aura lieu à la Place du Nord à Charleroi à raison de trois fois par semaine: “Nous y avons posé nos quartiers pour toutes sortes de facilités techniques. En plus, nous y sommes proches du Resto du Cœur.”

Depuis le début de la période de confinement jusqu’à ce mercredi, la Wash Mobile avait changé de domicile et s’était positionnée à Marchienne-au-Pont: “A Charleroi même, nous étions sur la voie publique. La MPA à Marchienne était le seul centre adapté dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. C’est le seul endroit qui nous permettait de faire respecter les distances de sécurité.”

C’est aussi là-bas que le centre d’accueil de jour pour Sans Domicile Fixe (SDF) ‘Le Rebond’ avait trouvé refuge. La Wash Mobile a accueilli 400 sans-abri et a lavé 1,8 tonne de vêtements jusqu’ici.

Retrouvez, ici, toute l’actualité de Charleroi et de sa région.