L’homme aux Jonagold désespéré: “Même mes enfants me traitent de fou maintenant!”

Il a peut-être obtenu de l’autorité de protection des données que son visage soit flouté sur les images de son coup de sang dans un magasin Aldi, mais le mal est fait. “L’homme aux Jonagold”, qui est devenu un mème en Flandre, a immédiatement été reconnu par ses proches sur les vidéos filmées discrètement par des clients du supermarché alors qu’il s’emportait parce que ses pommes favorites n’avaient pas été réapprovisionnées. 

Il souhaite, dit-il dans Het Nieuwsblad aujourd’hui, donner sa version mais aussi s’excuser auprès de l’employée qu’il a malmenée verbalement: “Je sais que j’ai été trop loin dans mes paroles envers cette personne (...) Bien sûr que j’ai honte de l’avoir traitée de grosse p***, j’ai prononcé ces mots dans la colère et je n’aurais pas dû. Je le pense, du plus profond de mon cœur et je vais encore aller m’excuser personnellement dans le magasin”. Mais il souhaite surtout que celle qui a initialement diffusé les images de sa colère spectaculaire prenne la dimension du tort occasionné: “Mes propres enfants me traitent de fou désormais et je ne ferme plus l’œil”, désespère-t-il.

“Ce film qui a fait le tour de la Belgique a détruit ma vie. Et celle de mon épouse. Notre fille, mon fils et nos petits-enfants ne veulent plus nous voir. Et à cause de cette vidéo, je suis en conflit avec la moitié de ma famille maintenant. Ils me reprochent de m’être foutu en rogne chez Aldi. Disent que je suis un dingue. Je voudrais tellement leur expliquer pourquoi j’ai crié de la sorte. C’est la raison pour laquelle j’ai accepté de parler dans ce journal. Peut-être que ça arrangera les choses entre nous”, écrit-il dans le quotidien, qui tient à préciser que l’homme de 65 ans s’exprime avec le plus grand calme.

“Tout cela ne fait pas de moi un meurtrier”, demande-t-il de relativiser. “Et si cette employée de rayon avait accepté de me dire où je pouvais trouver la margarine plutôt que de me snober comme elle l’a fait, rien de tout cela ne serait arrivé”, resitue-t-il. “Pas plus que si le rayon des Jonagold avait été rempli, évidemment” (il rit jaune).

“Pour moi, cette histoire prenait fin au moment où j’ai mis le pied hors du magasin: c’était un simple conflit comme il peut y en avoir partout tous les jours. Et d’ailleurs, je ne suis pas le seul des deux à avoir crié, hein! Mais la différence, c’est qu’elle, elle n’a pas été filmée et cela n’a pas été mis en pâture sur internet. J’ai 65 ans et je ne savais pas que les réseaux sociaux pouvaient avoir un tel impact”.

Il l’a pourtant appris à ses dépens: dès dimanche matin, le lendemain de la dispute, il a reçu un appel de ses enfants, furieux et choqués, qui étaient tombés sur les images. La moitié de sa famille lui a aujourd’hui tourné le dos, et il n’en dort plus. Sa fureur se dirige désormais contre la cliente qui a diffusé les premières images où il était aisément reconnaissable. Il espère qu’elle pourra être poursuivie en justice: “Ce sera au parquet d’en décider. Moi, je veux surtout que la vidéo soit retirée d'internet”.

L’homme qui s’est énervé chez Aldi parce qu’il n’y avait plus de pommes Jonagold a porté plainte pour violation de la vie privée

Un homme explose de rage dans un Aldi parce qu’il n’y a plus de pommes Jonagold: “Ça illustre l’époque choquante dans laquelle nous vivons”