La députée Gahouchi victime d’un “chauffard” à Charleroi: “C’est ce qui fait le plus mal”

Poignet et pouce immobilisés, douleurs tenaces à la nuque... Latifa Gahouchi n’est pas près d’oublier l’accident de la route dont elle a été victime à Charleroi: “Je porte une minerve. J’ai une attelle. Mon bras est en écharpe”. Assises à l’arrière du véhicule, sa sœur et sa petite-fille de quatre ans s’en sont sorties avec quelques brûlures suite au frottement avec leur ceinture de sécurité. “De ce que je sais, le chauffeur de l’autre voiture souffre de quelques contusions au bras. Les séquelles auraient pu être beaucoup plus graves”.

Les faits se sont déroulés à 18 heures au boulevard Alfred de Fontaine samedi: “Nous longions le parc et le tribunal. Tout d'un coup, j’ai vu un éclair. Une auto venait de descendre à très vive allure une petite rue sur notre gauche. Elle nous a coupé la route. Elle n’a pas respecté la priorité de droite. Tout est allé très vite. Le choc a été terrible. Nous ne nous y attendions pas. La voiture du chauffard a terminé sa course sur le passage pour piétons juste en face. Par bonheur, personne ne s’y trouvait. Imaginez que des gens le traversent à ce moment-là!”

Le conducteur de l’autre voiture ne s’est pas enfui: “Sa voiture s’est retournée. Il était coincé à l’intérieur. Les pompiers ont dû le désincarcérer. En ce qui me concerne, je n’ai pas beaucoup bougé. Mais ç'a été très violent. Les airbags sont sortis et heureusement! L’auto s’est arrêtée net. J’ai subi un coup du lapin. Tout mon côté gauche me fait mal”.

Notre interlocutrice est d’ailleurs en incapacité de travail jusqu’au début du mois de juillet: “Je tiens à souligner que les ambulanciers, les policiers, les pompiers... Tous ont accompli un boulot remarquable. Ils sont arrivés sur les lieux très rapidement et ils se sont comportés de manière extrêmement professionnelle. Ils ont montré beaucoup d’empathie. J’étais en état de choc. Ma jambe droite tremblait. Je m’inquiétais énormément pour ma petite-fille. Les policiers ont eu des mots rassurants. Ils m’ont garanti qu’elle n’avait rien. Ils ont été particulièrement consciencieux”.

Aujourd’hui encore, elle est sous le coup de l’émotion. Au bord des larmes, elle nous confie: “Je conduis depuis 1984 et je n’avais jamais eu d’accrochage. Je ne cache pas que c’est un moment assez difficile à vivre. Nous sommes passées à côté d’un drame. Heureusement, tout le monde avait mis sa ceinture de sécurité. Heureusement, ma petite fille était dans un siège-auto. Sans cela, elle aurait été projetée. Ma sœur et moi nous sentons responsables d’elle. Nous nous en voulons. C’est ce qui fait le plus mal”.

Sa sœur et elle envisagent de se faire épauler psychologiquement: “Nous sommes en contact avec un psychologue et un sophrologue. Ce dernier pourrait nous aider à dégager toutes les ondes négatives contenues en nous”.

Leur petite-fille, elle, relativise davantage: “Elle s’en remet. Elle rit. Elle joue. Il faut dire que ses parents sont professeurs. Ils lui parlent beaucoup de cet événement avec humour. Ils lui disent que ça lui a permis de faire un petit tour en ambulance. Ils dédramatisent tout cela”.

Il n’empêche que Latifa Gahouchi en veut toujours à l’auteur du téléscopage: “Il n’a pas respecté le code de la route. C’est inadmissible. Incompréhensible. J’espère que cet accident le fera réfléchir. Il a failli à son devoir citoyen”.

Pour elle, toute l’attention doit être accordée à la sécurité routière: “Si on limite la vitesse à 30 kilomètres par heure en centre-ville, ce n’est pas pour le plaisir. Il faut être très prudent. Des enfants ou même des animaux peuvent surgir à tout moment”.

En tant qu’ancienne Échevine de l’Enseignement, elle met également un point d’honneur à l’éducation: “Il faut enseigner les règles dès le plus jeune âge. Il faut respecter les panneaux de signalisation. Les automatismes s’acquièrent dès tout petit. Lorsque j’étais échevine, nous organisions des journées d’éducation routière dans les écoles. C’est utile. Un gamin peut alors faire remarquer à son paternel: ‘Papa, tu n’as pas mis ta ceinture’. Cela peut sauver des vies. Les attaches adaptées, agréées pour les enfants, sont essentielles. Cela ne coûte rien de l’expliquer dès le plus jeune âge”.

D’après ses informations, l’autre automobiliste impliqué dans l’accident serait âgé de 83 ans. Ce renseignement n’a pu ni être confirmé, ni être infirmé par le Parquet de Charleroi.

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