La famille de l’enfant séquestré 42 jours réagit: “C’est la Justice qui a donné des idées aux ravisseurs en parlant de millions”
La famille de l’adolescent de 13 ans séquestré un mois et demi avant d’être libéré contre paiement d’une rançon n’est pas satisfaite de l’image d’elle dressée dans les médias ce lundi. Décrite comme active dans le milieu de la drogue, la famille compte en effet deux membres - l’oncle et le père de la victime - condamnés en 2019 pour un fructueux trafic de cocaïne. Le tribunal avait même fait état de quelque 8 millions d’euros en jeu lors du procès. “Mais il n’a jamais été question d'une vie de luxe”, tempère Frank Scheerlinck, l’avocat de la famille T. Cet après-midi, la VRT a affirmé que les ravisseurs sont des individus radicalisés, information que le parquet fédéral se refuse à confirmer.
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La famille T. est mécontente. Malgré le soulagement lié au retour de son enfant, la famille turque déplore la manière dont elle est désormais dépeinte voire tenue responsable de l’enlèvement de l’adolescent de 13 ans. Les médias flamands font en effet état d’une mafia familiale qui s’est largement enrichie grâce à ses activités criminelles, notamment des voitures de luxe disposant de caches pour dissimuler de la cocaïne. “Il n’est aucunement question de cela. Ils n’ont jamais vécu dans le luxe. N’importe qui au Waterschei (quartier de Genk, N.D.L.R.) vous le confirmera: la famille T. a un niveau de vie on ne peut plus normal. Les grosses sommes évoquées au procès ne sont basées que sur les propos d'une des parties au dossier et ont été crues aveuglément par la justice”, expose Me Frank Scheerlinck, qui représente les intérêts de la famille.
“Ils ne sont pas violents”
“Et c’est justement parce que la Justice a divulgué ces soi-disant montants de 8 millions d’euros dans les médias que mes clients ont désormais une image qui ne colle pas à la réalité et que des milieux criminels ont retenu l’information avec toutes les conséquences que l’on connaît aujourd’hui (l’enlèvement du fils et neveu des deux condamnés, N.D.L.R.). Mon client, M.T. qui est l'oncle de l’enfant, n’en revient pas qu’à cause de sa réputation, des ravisseurs aient monté un tel plan. Mon client et son frère ne sont pas des individus violents. Ce sont des gens qui ont le sens de la famille et cela sera un long cheminement pour eux avant qu’ils ne se remettent des faits”, déplore le conseil des T.
Recours devant la CEDH
Quant au jugement pour trafic de cocaïne prononcé contre M.T. et E.T. (le père de l’enfant enlevé) l’an dernier, l’avocat ne compte d’ailleurs pas non plus en rester là. Me Scheerlinck confirme que la Cour de cassation a estimé fondé le jugement (et la condamnation à 15 ans de réclusion) de son client. “Mais nous ne baissons pas les bras. J’entreprends les démarches devant la Cour européenne des droits de l’homme car le droit à la défense de mon client n’a pas été respecté. Un témoin capital n’a par exemple pas été entendu durant le procès. Son droit à l’assistance judiciaire n’a pas non plus été garanti au début de l’enquête”, résume-t-il.
Chronologie du kidnapping
Le garçon de 13 ans avait été enlevé par un groupe d’hommes lourdement armés et masqués, arrivés à bord d’un véhicule volé, dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 avril, au cours du confinement, à son domicile. Des négociations se sont opérées pendant des semaines entre la famille et les ravisseurs, qui exigeaient une importante rançon (5 millions d’euros selon certains médias). Une preuve de vie de la victime leur a été envoyée par deux fois.
Le dénouement a finalement eu lieu dans la nuit de ce dimanche à ce lundi avec la libération de l’enfant. “Le jeune a été délivré peu après minuit et est rentré à pied après avoir été déposé à proximité”, a indiqué le directeur de la PJF locale. L’adolescent est en bonne santé et est apparu relativement fort psychologiquement. Sept suspects ont ensuite été interpellés pour audition et doivent comparaître ces lundi et mardi devant le juge d’instruction. Neuf perquisitions liées à l’enquête, menée dans le plus grand secret, se sont déroulées cette nuit à Anvers, Maaseik et Houthalen, entre autres.
La rançon servira-t-elle à financer le terrorisme?
Autre élément qui intensifie le caractère sensationnel de cette affaire, les individus interpellés car soupçonnés d’avoir commis l’enlèvement du jeune garçon appartiendraient à la mouvance djihadiste, annonce notamment la VRT ce lundi. Le parquet fédéral ne confirme pas l’information, mais ne la dément pas non plus. Parmi les suspects figurerait Khalid Bouloudo, l’un des extrémistes musulmans les plus connus en Belgique. Ce dernier est le leader de la branche belge du Groupe Islamique Combattant Marocain, groupement terroriste accusé d’avoir fomenté les attentats meurtriers de Casablanca en mai 2003 et ceux de Madrid en mars 2004. Condamné en appel à trois avec sursis l’an dernier, Bouloudo avait encouragé de jeunes gens à partir combattre en Syrie. Les trois autres inculpés sont tous de la même famille, dont deux frères, et appartiennent tous au même milieu salafiste.
L’inquiétude règne désormais quant aux rançons versées en deux fois par la famille de l’enfant. Les terroristes se trouvent actuellement en posture difficile: leurs comptes sont massivement gelés et ils manquent de fonds pour financer leurs plans macabres. Ce genre de kidnapping pourrait donc être un moyen de financer des entreprises terroristes, avance ce soir Faroek Özgünes, l’expert en terrorisme de la chaîne flamande VTM. Cette thèse reste cependant encore à confirmer.
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