Le cri du cœur de la mère du jeune noyé à Liège: “J’ai besoin de réponses pour avoir la conscience tranquille”
Jeannette et Aurore ont besoin de réponses. Elles sont respectivement la mère et la sœur d’Urbain Bijiobyenda, l’homme repêché dans la Meuse, à Liège, lundi matin. Elles ont appris qu’il avait été mis à la porte d’une habitation protégée, où il était aidé pour des problèmes d’addiction, il y a quelques semaines et qu’il s’était réfugié à Liège. Elles veulent savoir ce qu’il s’est passé le jour de la noyade et lancent un appel à témoins.
Lundi, les pompiers de Liège ont repêché le corps d’Urbain Bijiobyenda qui flottait sur la Meuse au niveau du quai Godefroid Kurth. C’est un riverain qui a vu le corps depuis son appartement qui a donné l’alerte. Sa famille a appris son décès le jour même par téléphone. Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait plus de nouvelles de lui.
Urbain allait avoir 30 ans en juillet. Il souffrait d’une grave addiction à l’alcool et au cannabis. “Il a eu un vécu compliqué. Nous avons perdu notre père et sommes arrivés en Belgique très jeunes. Dans notre village, à Martelange, nous étions la première famille noire. Urbain a été très vite stigmatisé”, explique sa sœur Aurore. Il a poursuivi ses études secondaires en internat à Liège. D’après sa sœur, c’est en sixième année qu’Urbain a commencé à faire des bêtises. “Il a arrêté l’école et c’est comme cela que sa descente aux enfers a commencé...”, commente-t-elle.
Il voulait être aidé
Le presque trentenaire essayait de combattre ses dépendances. Dès 2012, il a fait plusieurs séjours en psychiatrie pour arrêter de boire et de fumer. “Mais il n’y arrivait pas. Il parvenait à ne plus rien toucher pendant quelques jours, quelques semaines, et puis replongeait. C’était tout le temps comme ça”, regrette Aurore.
Dernièrement, il avait été interné à Bertrix, où il était suivi depuis dix ans. Sans que sa famille ne sache pourquoi, il a ensuite été transféré dans une habitation protégée - un centre qui accueille les patients psychiatriques qui ne nécessitent pas de traitement en continu en hôpital - à Aubange. Mais il y a deux ou trois semaines, Urbain a été mis à la porte. “Apparemment, il n’a pas respecté les règles”, indique Aurore. Nous avons contacté l’habitation protégée en question, qui se refuse à faire tout commentaire sur les raisons qui ont poussé la direction à demander à Urbain de partir. “Il est naturellement retourné à Liège, comme d’habitude. C’est comme si la ville l’appelait. Il s’y trouvait souvent, particulièrement dans le Carré. Des cousins l’y ont croisé, mais ils ne savent pas où mon frère dormait”, indique Aurore.
Incompréhension
Depuis le coup de fil annonçant la mort de son fils, Jeannette, n’a plus de nouvelles. Ni de la police, ni du parquet de Liège. Ce dernier a indiqué, mercredi, qu’il écartait d’emblée la thèse de l’intervention d’un tiers. Pour le parquet, il s’agit d’un accident ou d’un suicide.
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Au sein de la famille, les sentiments de tristesse, d’incompréhension et de colère prédominent. Premièrement parce que, selon Jeannette, Urbain n’aurait jamais dû aller dans cette habitation protégée d’Aubange. “Il n’était pas prêt”, commente-t-elle. Et encore moins en être mis à la porte. “Il était en danger, j’ai insisté pour qu’on l’aide. En HP, il était suivi, prenait un traitement qui l’aidait à aller mieux. Dehors, il ne prenait plus ses médicaments. Il ne s’en sortait pas”, poursuit la mère d’Urbain. Deuxièmement, parce que la famille a l’impression qu’elle ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire. “Nous n’avons pas vu le corps, on ne nous a pas dit ce qui a entraîné sa mort. Le procureur a conclu à un suicide ou un accident, l’enquête est donc close sans que nous ayons eu les réponses auxquelles nous avons droit”, estime Aurore.
Les deux femmes balaient d’emblée l’hypothèse du suicide. Elles sont catégoriques: ce n’était pas dans son caractère, il n’avait jamais eu de pensées suicidaires. “C’est déjà arrivé qu’en état d’ébriété, il se fasse tabasser et dépouiller. Qui sait, c’est peut-être ce qui est arrivé cette fois”, s’interroge la sœur d’Urbain.
Appel à témoins
Aurore et Jeannette ont besoin de savoir ce qu’il s’est passé le jour où Urbain s’est noyé dans la Meuse. Elles savent que la police l’a croisé 48 heures avant son décès, mais ne savent pas dans quel contexte ni dans quel état. Pour les deux Martelangeoises, il est impossible que la police ne puisse pas déterminer avec exactitude ce qui est arrivé à Urbain. “Il ne traînait jamais seul, il y a forcément quelqu’un qui l’a vu le jour de sa disparition”, indique Jeannette. “Puis, il y a plein de caméras de surveillance. Il y en a forcément une qui a filmé ce qu’il s’est passé.”
La mère d’Urbain lance un appel à témoins afin d’avoir des réponses à ses interrogations: “J’ai besoin de le savoir pour avoir la conscience tranquille et faire mon deuil comme il se doit.”
Les obsèques d’Urbain auront lieu le mercredi 1er juin à Martelange.
Retrouvez ici toute l’actualité de la région de Liège.
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