Les “pires locataires du pays” ont encore frappé: “Tous les meubles sont détruits, et ils ont volé deux tableaux d'une valeur de 12.000 euros”
De l'eau violette dans la baignoire, des restes de pizza moisis sur le lit, des déjections canines sur le parquet et des sacs-poubelles un peu partout: Nancy Easton a retrouvé son appartement ostendais dans un état lamentable après le départ de ses derniers locataires. La propriétaire est la dernière victime en date de Bart I., 47 ans, et Nancy K., 44 ans, les pires locataires de la région et peut-être du pays. “Leur modus operandi est toujours le même. Ils débarquent au volant d'une voiture de luxe, avec de fausses fiches de salaire et gagnent ainsi la confiance du propriétaire. Leur vandalisme m’a coûté 30.000 euros”, témoigne une deuxième victime.
Tim LescrauwaetSource:Het Laatste Nieuws
Les matelas sont ravagés, le hall d’entrée est jonché de détritus et la cuisine méconnaissable. Nancy Easton, 58 ans, n’en a pas cru ses yeux lorsqu’elle a poussé la porte d’entrée de son appartement du centre d’Ostende ce mardi. La quinquagénaire en a eu l'estomac retourné, tant la puanteur et la saleté avaient envahi son appartement. En à peine trois mois, ses locataires ont transformé son bien en dépotoir.
“En outre, ils ont volé deux tableaux d'une valeur de 12.000 euros”, fustige Nancy. “On les a vus sur un site néerlandais de vente aux enchères. On voyait même le tapis de mon salon sur la photo”, raconte la propriétaire.
La terreur des propriétaires
Nancy Easton n'est pas la seule à avoir fait les frais des incivilités du couple. Et pour cause, Bart I. et sa famille sont depuis des années la terreur des propriétaires d’Ostende et des environs. Ils paient les avances et la garantie locative en liquide, puis vandalisent littéralement le bien qu’ils occupent avant d’être expulsés quelques mois plus tard. Ainsi, depuis 2009, ils ont déjà été expulsés à huit reprises. Un triste record en la matière.
Et à chaque fois, les victimes entendent la même histoire. La famille se présente tout d’abord comme étant aisée. Ronald Rotmans, 42 ans, est une récente victime des “pires locataires du pays.” Le quadragénaire se souvient qu’ils étaient arrivés au volant d'une luxueuse voiture. “Ils m’ont dit qu’ils étaient indépendants et ils avaient en effet l'air d’avoir une bonne situation”, se souvient Ronald. Mais en vérité, la voiture était louée et les fiches de paie falsifiées.
L'année dernière, Ronald Rotmans leur a loué son appartement à la frontière entre Ostende et Bredene pendant neuf mois. Ils n’ont jamais payé le loyer. Au total, le passage de la famille lui a coûté pas moins de 30.000 euros, en comptant les mensualités impayées et les nombreux dégâts occasionnés. “Ils avaient vraiment tout détruit. J’ai encore plus d’une centaine de photos sur mon smartphone. Et je ne pense pas que je m’en débarrasserai un jour. Nous avons passé des jours à tout nettoyer et à ranger”, confie Ronald, encore outré par un tel comportement.
Même constat pour Nancy Easton et ses filles, lesquelles ont commencé une opération de nettoyage qui s’annonce éreintante. Pourtant, rien ne laissait présager de ce qui allait se passer lorsqu’elle a rencontré ses locataires pour la première fois. “Il est arrivé avec la fiche de paie d’un prétendu cadre d’une grande entreprise de la région. Payer un loyer de 1.400 euros ne devait leur poser aucun problème”, dit-elle. “J’ai contacté l’entreprise par la suite et il s’est avéré qu’il y avait travaillé des années auparavant en tant qu’ouvrier. Il s’agissait donc d'une fausse fiche de paie.”
“Vous pouvez être sûr qu’ils sont déjà à la recherche d’une nouvelle maison à détruire et d’un nouveau propriétaire à ruiner”
Nancy Easton
La propriétaire a commencé à flairer le pot aux roses lorsqu’elle a découvert que neuf personnes s’étaient installées dans son appartement, alors qu’il devait y en avoir cinq au départ. Mais Bart I. et Nancy K. vivaient en compagnie de leurs enfants et petits-enfants. “Il m’avait payé deux mois de loyer et une caution de 5.000 euros en liquide à l’avance. Mais après avoir entendu ce qu’ils avaient fait dans le passé, je voulais qu’ils partent d’ici le plus vite possible. Je leur ai remboursé deux mois de loyer en échange, mais il était déjà trop tard. Le mal était déjà fait. Le pire, c’est que ces gens vivent comme ça avec des enfants en bas âge. Vous pouvez être sûr qu’ils sont déjà à la recherche d’une nouvelle maison à détruire et d’un nouveau propriétaire à ruiner”, conclut Nancy, profondément dégoûtée, au sens propre comme au figuré.
“Il est très difficile pour les propriétaires de récupérer leur argent”
Jorn Dangreau est attaché de presse des tribunaux de paix de Flandre-Occidentale et ne comprend que trop bien la frustration des propriétaires. Toutefois, il n'existe pas de liste noire pour ce type de locataires. “Cela irait à l’encontre de certains droits fondamentaux”, dit-il. “D’une part, le droit à la vie privée et, d’autre part, le droit au logement.”
Le porte-parole souligne que de tels cas sont vraiment exceptionnels. “Cette histoire tend vers le criminel. Mais de tels cas sont vraiment une exception”, assure-t-il.
Les victimes dans cette affaire se verront probablement attribuer une somme d’argent pour compenser leurs pertes. Toutefois, en pratique, ce n’est généralement pas le cas. “Les litiges concernent très souvent des arriérés de loyer. Et en général, il est très difficile pour les propriétaires de récupérer leur argent. Mais ici s’ajoute la destruction du patrimoine, et c'est presque du jamais vu.”
Gratis onbeperkt toegang tot Showbytes? Dat kan!
Log in of maak een account aan en mis niks meer van de sterren.