Lynchage de Yuriy, 15 ans, en pleine rue à Paris: une rivalité entre bandes à l’origine de l’agression?

Selon sa mère, Nataliya Kruchenyk, Yuriy se trouvait avec un groupe d’amis après sa sortie du collège près du centre commercial de Beaugrenelle, un quartier d’affaires du XVe arrondissement de Paris, cossu et réputé paisible, lorsqu’ils ont été “surpris par une bande de jeunes arrivée d’on ne sait où”. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on y voit une dizaine de jeunes en tenue de sport et blousons à cagoule s’acharner à coup de pied et de batte ou bâton sur Yuriy, allongé par terre sur un parvis éclairé par des réverbères, avant de l’abandonner gisant.

Yuriy est sorti du coma mais son état de santé reste très fragile. D’après sa mère, il a ouvert les yeux après avoir été plongé une semaine dans le coma. Toutefois, “il ne va pas bien du tout”, affirme-t-elle dans un message sur les réseaux sociaux. Il est stressé, apeuré, fait des crises d’angoisses et ne parvient pas à communiquer. Ce lundi matin, sa maman explique sur Instagram qu’il va “mieux”.

Cette agression suscite une vague d’émotion en France. Alors que le mystère reste encore entier sur les raisons qui ont poussé une bande de jeunes à lyncher l’adolescent de la sorte, une piste retient particulièrement l’attention des enquêteurs. Celle d’un contentieux entre deux bandes.

Selon BFMTV, la bande qui a agressé Yuriy est originaire de Vanves. Plusieurs témoins ont rapporté avoir entendu les agresseurs crier qu’ils venaient de cette commune des Hauts-de-Seine. Le lynchage de Yuriy pourrait être la vengeance d’un passage à tabac d’un membre de la bande de Vanves. L’adolescent était-il visé pour son appartenance au groupe de Beaugrenelle ou se trouvait-il au mauvais endroit au mauvais moment? L’enquête le dira. Le Figaro précise qu’il aurait été en possession d’un tournevis au moment des faits. Mais le jeune homme est décrit comme sans histoires, notamment au sein de son collège.

Après l’agression, des amis de l’adolescent n’ont, cependant, “pas voulu dire” ce qu’il s’était passé à la maman de Yuriy, selon elle. Récemment, la victime aurait reçu un coup de téléphone à une heure anormalement tardive, vers 22 heures, a expliqué sa maman. L’adolescent aurait répondu d’une manière “un peu sèche” à son beau-père qui s’interrogeait sur ce coup de fil, relate Le Parisien.

Pour établir la lumière sur les faits, les enquêteurs s’intéressent donc aux bandes de Vanves et de Beaugrenelle. Mais cette rivalité étonne. Déjà car les deux territoires sont plutôt éloignés. Mais aussi car les deux groupes ne sont pas réputés pour des bagarres avec une telle violence. “A ma connaissance, il n’y a pas à Vanves une bande identifiée capable de commettre un acte aussi abject que le tabassage dont a été victime Yuriy », s’étonne le maire Bernard Gauducheau auprès du Parisien, précisant ne pas avoir non plus entendu parler d’une agression subie par un adolescent de sa ville.

L’incompréhension est moins marquée à Beaugrenelle. “Nous avons des problèmes de bandes depuis un certain temps. Mais ce niveau de gravité et de sauvagerie est nouveau”, observe le maire Philippe Goujon dans des propos rapportés par Le Figaro. À ce stade, aucune interpellation n’a encore eu lieu.

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