Mégane, tabassée à Liège alors qu’elle était enceinte: son agresseur est un SDF multirécidiviste

Le 24 juin dernier s’est tenu la première audience du procès de l’agresseur de Mégane, une jeune femme et future maman de 26 ans. L’homme doit répondre de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité.

Le 11 mai dernier, vers 20h40, Mégane avait été agressée par un individu en état d’ébriété alors qu’elle attendait le bus boulevard d’Avroy, à Liège. L’homme s’était approché d’elle pour lui demander une cigarette. Face à son refus, il s’était emporté, l’avait insultée et avait même déversé sur elle le contenu de sa canette de bière. Il l’avait ensuite violemment tabassée, lui donnant des coups au niveau du ventre, à l’endroit même où elle portait la vie. “Les choses auraient pu être bien pires si un jeune homme (Loïc, NDLR) n’était pas venu à ma rescousse”, se souvient Mégane. “Je crois que j’aurais pu mourir dans l’indifférence des passants s’il n’avait pas agi de la sorte.”

Au lendemain des faits, Mégane avait perdu du sang et s’était rendue à l’hôpital où l’on avait décelé un placenta praevia, soit une localisation anormale du placenta. “Je sais déjà que je vais devoir accoucher dans quelques semaines par césarienne et qu’il y a de fortes chances que mon bébé naisse prématurément”, commente-t-elle.

Depuis son agression Mégane redoute d’aller dans le centre de Liège. Toutes les nuits, elle fait des cauchemars à propos de ce qu’il s’est passé ce soir-là, mais aussi les fois précédentes. Parce que, malheureusement, la Liégeoise s’est déjà fait agresser à plusieurs reprises à Liège. Deux semaines avant son agression, un individu lui avait volé son portefeuille. Et il y a une semaine à peine, elle s’est à nouveau fait agresser en pleine rue. “J’en ai marre de cette ville”, clame-t-elle.

Mégane ne connaissait pas son agresseur. Depuis, elle a appris qui il était, ce qui accroît sa colère. L’homme qui s’en est pris à elle est en effet un sans-abri multirécidiviste condamné à plusieurs reprises. “Le casier de monsieur S. comporte pas moins de huit pages. On dénombre 27 antécédents judiciaires, pour des agressions, mais aussi des vols et d’alcoolémie au volant. Trois des condamnations ont nécessité un internement”, explique Maître Arnaud , l’avocat de Mégane.

Le jour de l’agression, l’homme était en liberté “à l’essai”, comme nous le précise encore l’avocat. Mégane, elle, ne comprend pas comment cela a été possible: “Quand on a une personne bien connue de la justice, qui a été condamnée à plusieurs reprises, parfois pour des faits graves, comment peut-on le relâcher?”, s’interroge-t-elle.

Selon la jeune femme, le coupable, celui qui a rendu possible son agression, est tout trouvé. Et elle ne mâche pas ses mots: “Ce qu’il m’est arrivé, c’est de la faute de Willy Demeyer. À cause de lui, des personnes pas très fréquentables circulent librement dans la rue. Il faut que les autorités se bougent un peu.” D’après elle, ce n’est pas faute d’avoir essayé de faire réagir les responsables politiques liégeois. “J’ai appelé plusieurs fois le cabinet du bourgmestre, notamment. En vain. Tout le monde se renvoie la balle, personne ne veut prendre ses responsabilités. On m’a répondu que l’on ne pouvait rien y faire et que ce n’était pas une priorité. Mais ils attendent quoi? Qu’il y ait un mort?”

Mégane regrette, en outre, que suite à la parution de l’article en mai dernier, personne, à Liège, ne se soit enquis de son état de santé ou de celui de son bébé. “Les seuls qui ont bien voulu me recevoir, ce sont les conseillers du gouverneur de Liège qui ont pris ma défense”, explique-t-elle.

Si Mégane se retrouve à présent devant le tribunal correctionnel de Liège, ce n’est pas pour des raisons financières: “Mon avocat, Maître Jaminon, va demander des dommages et intérêts, même si on connaît très bien la situation précaire de mon agresseur. Toutefois, pour moi ce n’est pas le plus important. Le plus important, c’est la santé de mon bébé, mais aussi de mettre la lumière sur une problématique grandissante à Liège: l’insécurité.”

La prochaine audience se tiendra le 16 septembre 2021. Il s’agira de déterminer si Mégane et son bébé ont des séquelles suite à l’agression.

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