Meurtre d’Esmee: “Je sentais que quelque chose n’allait pas chez Olivier, mais maintenant, il est trop tard”

L’affaire du meurtre d’Esmee Kortekaas, 14 ans, continue de susciter de vives émotions aux Pays-Bas. Après la diffusion d’un appel à témoins à la télévision néerlandaise, des centaines d’indices ont afflué. L’un d’eux a permis à la police de faire une avancée non-négligeable dans l’enquête. Dans une rue de Leiden-Nord, à environ quatre kilomètres de l’endroit où Esmee a été retrouvée morte, et à cinq kilomètres de l’endroit où elle a été vue pour la dernière fois, la police a retrouvé son vélo. En raison de la distance qui éloigne l’emplacement de la bicyclette et les deux lieux précédemment cités, cette découverte n’a pas encore permis de lever complètement le voile sur cette affaire d’assassinat.

Pour rappel, Esmee a soudainement disparu, le jeudi 30 décembre 2021, vers minuit. Immédiatement, la police a ouvert une enquête. Dans les premières heures, impossible de trouver la trace de la jeune fille. Ce n’est que le lendemain matin, le vendredi 31 décembre, que l’adolescente a été retrouvée inanimée sous un arbre, dans un parc en bordure de ville, par un groupe de sportifs. Son professeur de gymnastique et supposé petit ami de 32 ans, Olivier van de G., a été arrêté le jour-même. Il est soupçonné de meurtre ou d’homicide involontaire et d’avoir eu des relations sexuelles avec une personne mineure.

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Dans la journée de vendredi, et durant toute la soirée du Nouvel An, de nombreuses fleurs ont été déposées là où le corps d’Esmee a été retrouvé. Il y a même un chemin de planches, installé il y a peu, qui mène à cet endroit. Jeunes ou moins jeunes, connaissances ou inconnus, personne ne comprend ce qui est arrivé à Esmee, ni pourquoi. “Le jour de sa disparition, elle m’a envoyé un mail”, raconte son voisin de 23 ans, qui souhaite rester anonyme. “Dans lequel seul mon nom était écrit. Il nous arrivait de nous parler, mais seulement quand c’était sérieux. Elle voulait clairement me dire quelque chose. Mais je n’ai pas réagi, car je n’ai vu le message que le lendemain. Après qu’elle a été trouvée.”

Le jeune homme est visiblement ému, surtout lorsqu’il parle d’Olivier. “Je l’avais prévenue”, dit-il. “Je sentais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez lui. Esmee s’est confiée à moi sur sa ‘relation’ avec lui. Ils se sont rencontrés lors d’un stage de gymnastique, et pendant quelques mois, il l’a entraînée. Leur relation était purement téléphonique. Presque personne ne le savait, surtout pas ses parents. Esmee a dû trouver ça un peu excitant, mais n’a pas été plus loin. Je ne pense pas qu’ils se soient rencontrés physiquement. Depuis le début du mois de décembre, elle avait un copain de son âge. Ça me rendait heureux de le savoir. Olivier a-t-il été jaloux? J’en ai bien peur, oui.”

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“Pourtant, rien ne laissait présager qu’une telle chose allait arriver”, indique le jeune homme. “Esmee n’est pas du genre à avoir des problèmes.” C’est presque un cliché, mais la quasi-totalité des personnes qui l’ont connue, et qui étaient présent sur le site commémoratif, semblent se souvenir d’elle comme d’une personne douce et très sociable. “Elle parlait à quasiment à toutes les personnes qui descendaient la rue avec un chien”, poursuit le voisin. “Elle était comme ça. Elle avait tellement de joie de vivre. Mais elle était peut-être aussi un peu anxieuse. Quand je retrouvais des amis pour boire un verre, elle me demandait systématiquement de partager mon emplacement.”

À Hoeve Elza, le manège où elle avait placé son cheval, l’atmosphère est pesante. “Nous sommes très touchés par ce qui est arrivé à Esmee”, déclare Wilbert van der Post, propriétaire du centre équestre et porte-parole de la famille. “Je la connais depuis qu’elle est jeune. Ma fille était dans la poussette avec elle et elles sont restées les meilleures amies du monde par la suite. Je connais aussi sa mère depuis longtemps. Nous ne comprenons pas qu’elle nous ait été enlevée.”

“Nous ne voulons pas entrer dans les détails, les parents ne savent de toute façon pas grand-chose”, poursuit-il. “Nous laissons la police et le parquet faire son travail. Esmee avait quatorze ans, sa vie ne faisait que commencer. Elle était passionnée de chevaux et faisait les choses habituelles d’une adolescente de son âge. Il n’y avait rien qui laissait présager ce qui lui est arrivé.”

L’enterrement d’Esmee aura lieu ce samedi. Son cercueil sera accompagné d’un cortège à cheval, avec deux chevaux de la police en tête. “Parce que, devenir officier de la police montée, c’était son rêve”, indique Wilbert. Ses adieux seront également marqués par des roses blanches. “C’était sa couleur préférée”, ajoute-t-il. “Esmee était une fille forte, mais avec un gentil petit cœur. Ce sont là les dernières choses que nous pouvons faire pour elle.”

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