Nouvelle agression dans le Carré: le quartier est-il encore sûr?
ExclusifDans la nuit de samedi à dimanche dernier, une double bagarre a éclaté dans le Carré, à Liège. Deux personnes ont été transportées à l’hôpital, dont une dans un état critique. Un homme, qui tenait le rôle d’agressé, est finalement devenu agresseur. Ce nouveau fait divers pose une nouvelle fois la question de l’insécurité dans le quartier et plus largement en Cité Ardente. Selon la police, les agressions et vols ne sont pas en augmentation depuis le début de l’année. Au contraire, les chiffres diminuent.
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 3h30 du matin, à l’angle de la rue du Pot d’Or et la rue Tête de Bœuf, une femme et deux hommes ont été pris à partie par un groupe de trois individus qui les ont rackettés. Les victimes ne se sont pas laissé faire et une bagarre a éclaté. Un des deux hommes a été blessé. Prévenue, la police est rapidement arrivée sur place. La victime a été transportée à l’hôpital, tandis que les agresseurs avaient pris la fuite.
Les choses auraient pu en rester là, sauf que quelques minutes plus tard, la femme et l’homme restant ont recroisé le chemin des agresseurs, qui s’en sont une nouvelle fois pris à eux. L’homme a sorti un couteau et frappé l’un des assaillants. La police est à nouveau venue et le blessé a été transporté à l’hôpital, dans un état grave. Depuis, il va mieux. La police devra l’entendre pour vol et tentative de vol à sa sortie de l’hôpital. Il est connu de la justice.
Quant à l’homme qui a utilisé le couteau, il a été privé de liberté et a été auditionné par la police, à qui il a expliqué n’avoir agi que pour se défendre. Lui aussi est connu de la justice. Il a été remis en liberté, mais un dossier pour coups et blessures volontaires a été ouvert.
Kidnappings, vols, agressions
Cette sordide affaire n’est qu’une de plus dans la liste des infractions et crimes commis dans et autour du Carré, à Liège. Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, la réputation de ce quartier festif ne cesse de se dégrader. Il suffit de lire les témoignages de personnes qui ont été droguées et/ou attouchées sexuellement dans certains bars, ou agressées physiquement.
Par exemple, en octobre 2021, une vague de vols et de kidnappings a fait les choux gras de la presse locale. Une bande s’en prenait aux fêtards de retour de soirée. Le modus operandi des malfrats était toujours le même, nous avait indiqué, à l’époque, Catherine Collignon, premier substitut du procureur du Roi. Dans un premier temps, ils faisaient du repérage, tard le soir, dans le quartier à bord d’une Volkswagen Polo noire. Dès qu’une victime potentielle, généralement isolée et parfois éméchée, avait été repérée, ils la kidnappaient. Ces événements se déroulaient généralement du côté de la rue Saint-Gilles. Ensuite, ils dépouillaient la victime de son téléphone et de ses effets personnels de valeur, parfois même, la tabassaient si celle-ci ne se montrait pas coopérative. Enfin, ils abandonnaient leur victime à Seraing.
Un sentiment d’insécurité accru...
Depuis lors, un sentiment d’insécurité règne dans le Carré. La vigilance a toujours été de mise, dans ce quartier où l’alcool coule à flots, mais après les événements d’octobre dernier, les craintes d’un malheureux événement qui viendrait gâcher la soirée sont omniprésentes. Certains fêtards, femmes comme hommes, ont témoigné ne plus vouloir rentrer seuls chez eux, alors que c’était un exercice auquel ils étaient rompus et qu’il ne leur était jamais rien arrivé par le passé.
Ce sentiment est dû au fait que la vie nocturne reprend peu à peu comme avant le Covid et que les gens n'y sont plus forcément habitués.
Ce sentiment d’insécurité ne semble malheureusement pas propre au Carré. Pour de précédents articles, notre journaliste liégeoise est allée à la rencontre de plusieurs habitants de la Cité Ardente et des environs, et ceux-ci ont confié ne plus se sentir en sécurité en rue. Le 11 mai 2021, Mégane, une future maman de 26 ans, a été agressée alors qu’elle attendait le bus sur le boulevard d’Avroy. Elle nous avait confié avoir peur de retourner en ville et qu’elle faisait régulièrement des cauchemars des agressions qu’elle a subies, car ette fois-là n’était pas la première. Dans le quartier de Sainte-Marguerite également, face à la recrudescence des dealers, l’insécurité règne.
Et que dire de Guillaume, agressé en mars 2021 près de la Boverie. Sa mère, se bat depuis plus d’une année pour faire reconnaître son fils en tant que victime et que ses agresseurs soient punis. Elle a écrit de nombreuses lettres aux politiques, notamment locaux, pour les alerter sur l’insécurité dans le centre-ville.
... Mais est-il justifié?
Nous avons eu accès aux chiffres de la police concernant les faits de vols, avec ou sans violence, ainsi que les faits de coups et blessures commis dans le périmètre du Carré en 2017, 2018, 2019 et 2022, pour la période de janvier à avril. Les données pour 2020 et 2021 sont absentes, car les bars étaient fermés à cette période-là, du moins en partie.
Ce que l’on constate, dans un premier temps, c’est que de manière globale, l’année 2022 est celle où les chiffres sont les moins élevés, avec 359 faits enregistrés par la police de Liège. Toutefois, pour rappel, les bars n’ont pu rouvrir pleinement, sans limite d’heure, qu’à partir du 18 février. Alors, penchons-nous plutôt sur les mois de mars et d’avril. En ce qui concerne les vols avec violence, ils sont plus nombreux qu’en 2017 (22 faits contre 20), toutefois, ils demeurent sous les chiffres de 2018 (23 faits) et 2019 (28 faits). Pour les vols commis sans violence et les faits de coups et blessures, les données révèlent, dans les deux cas, qu’il y a eu moins de problèmes en 2022 par rapport aux années précédentes (voir tableau ci-dessous).
(Poursuivre l’article ci-dessous)
“Il n’y a pas plus de faits qu’avant. Contrairement à ce qui se dit, quasiment tous les chiffres sont en baisse”, indique Jadranka Lozina, porte-parole de la police de Liège. “Le commissaire responsable de Liège-centre admet que les passants et fêtards peuvent avoir l’impression que les violences sont en augmentation. Mais ce n’est pas le cas. Ce sentiment est dû au fait que la vie nocturne reprend peu à peu comme avant le Covid et que les gens n’y sont plus forcément habitués”, poursuit-elle sans minimiser la gravité des faits commis dans le quartier.
Présence policière en baisse?
Après les agressions, vols et kidnapping de la fin 2021, la Ville de Liège avait annoncé qu’elle allait renforcer la présence policière dans les zones jugées problématiques. Les semaines qui ont suivi les faits, la police était effectivement présente en plus grand nombre, en soirée comme en journée, aux abords des lieux les plus “chauds”, à l’instar du Carré, de la place Saint-Lambert - qui n’était, à l’époque, pas en travaux - et de la place de l’Yser.
Mais depuis, on a l'impression d’en voir beaucoup moins. “Ce n’est pas le cas”, assure Jadranka Lozina. “Le Plan d’Action Carré est constitué de policiers qui ne sont formés qu'à la gestion de la vie nocturne dans le quartier. Parmi eux, deux agents s’occupent de la surveillance des caméras et aident leurs collègues en leur transmettant les informations directement. Ce sont des effectifs que l'on garde et qui sont très importants pour Liège et pour la sécurité des Liégeois.”
Retrouvez ici toute l’actualité de la région de Liège.
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