Pédophile à La Calamine: “Certains passent encore entre les mailles du filet”

Samedi après-midi, un habitant de la commune, Marc C., 49 ans, condamné à trois ans de prison pour le viol d’une mineure en 2009, a attiré deux enfants, un garçon de 6 ans et sa sœur de 4 ans, chez lui, avec des bonbons, alors qu’ils jouaient dans la rue. Ceux-ci ont été libérés par leur père quelques heures après leur disparition.

Selon ce dernier, le suspect, Marc C., surpris en sous-vêtements, n’aurait pas touché les enfants. Un examen médical a néanmoins été ordonné afin de confirmer que l’individu n’a pas physiquement abusé d’eux. Une perquisition de son domicile a été menée et son ordinateur et son téléphone portable ont été saisis. 

Le parquet d’Eupen assure prendre l’affaire très au sérieux, compte tenu du passé judiciaire du suspect (avant sa condamnation à trois ans pour viol sur mineure, l’homme a également été condamné pour incendie criminel). Sa libération était assortie de plusieurs conditions, dont celle de ne pas entrer en contact avec des mineurs. Une condition que le suspect a violé deux fois ces deux dernières semaines en attirant des enfants hors du quartier.

Minne De Boeck, criminologue à l’Universitair Forensisch Centrum d’Anvers, admet que le système de réinsertion des pédocriminels n’est pas infaillible. “Entre 10 et 15% des abuseurs d’enfants condamnés récidivent dans les cinq ans, ce qui est moins qu’attendu. Des conditions sont toujours imposées afin de créer la situation la plus sûre possible pour le voisinage et la personne condamnée. Cela peut aller de ne pas vivre près d’une école ou à ne pas chercher à entrer en contact avec des mineurs. Mais les enfants font partie de la société et leur présence est parfois impossible à éviter”, analyse-t-elle. 

Marc C. ayant fait preuve d’un bon comportement ces dernières années, il est possible selon Minne De Boeck que ses conditions aient été assouplies et qu’il ait  ainsi pu emménager dans le quartier de Brandehövel il y a huit mois. Reste que les habitants se demandent pourquoi ils n’ont pas été informés du passé de leur voisin. Selon Minne De Boeck, c’est tout à fait normal. “Pour la sécurité de l’ancien détenu. Eux aussi ont droit à la réintégration et à une nouvelle chance. Cela ne peut être garanti autrement. Aux États-Unis, il est possible pour tout citoyen de localiser les délinquants sexuels, mais cela fonctionne de manière contre-productive. Les condamnés sont exclus de la société, ce qui les rend plus susceptibles de récidiver. Des professionnels, comme les assistants de justice et la police, surveillent la situation. Mais, malheureusement, certains passent encore entre les mailles du filet.”

Marc C., placé sous mandat d’arrêt, passera devant la chambre du conseil ce vendredi. Celle-ci devrait décider de son maintien en détention.

Le père qui a libéré ses enfants du domicile d’un pédophile à La Calamine: “Le voisin les a attirés avec des bonbons”