Romi harcelée par plusieurs hommes dans le train: "Pour une femme, s'assoupir dans le train est devenu impossible”

Romi a pris le train toute seule vers 22h30. Après être montée à Diest, elle est immédiatement passée devant un groupe d’hommes ivres, qui fumaient et lui criaient quelque chose d’incompréhensible. “Puis il y avait un type miteux, affalé sur son siège avec des taches de sang sur sa table. J’ai décidé de chercher un wagon dans lequel une autre femme serait assise, mais je n’en ai pas trouvé. Je me suis donc assise avec un couple qui avait l’air fiable, qui est ensuite descendu à Aarschot.”

À partir de cet arrêt, tout s’est intensifié. “L’un des messieurs que j’avais croisés plus tôt est venu s’asseoir près de moi et m’a demandé où allait le train. Une question très étrange, à laquelle j’ai simplement répondu. Puis, il a posé toutes sortes de questions personnelles: si j’avais un petit ami, s’il pouvait m’ajouter sur les réseaux sociaux. De plus, il n’arrêtait pas de jeter des coups d’œil à ma tenue. Finalement, il m’a demandé si j’avais peur de lui et si je voulais qu’il parte. Bien que je l’aie confirmé, il est resté sur place et en a ri. Quand il s’est avéré que nous allions tous les deux à Bruxelles, il a même commencé à glousser de manière insinuante.” 

Romi a incité le jeune homme à mettre son masque sur la bouche, après quoi une discussion s’est engagée. “À Bruxelles-Nord, l’homme a fait signe à quelqu’un sur le quai qui est également venu s’asseoir avec nous. Ils se parlaient dans une langue étrangère, je pense que c’était à propos de moi. Avec tout le courage qu’il me restait, j’ai cherché un conducteur et quand j’en ai enfin trouvé un, j’ai pleuré de soulagement. Pendant une heure, je suis restée angoissée et je me suis sentie en danger.”

Le conducteur a aidé Romi et l’a rassurée. “Je ne pouvais pas porter plainte, car il ne s’était rien passé de littéral. Il s’est assuré à Bruxelles-Central que je pouvais prendre l’escalator en toute sécurité, malheureusement nous n’avons pas revu les hommes en question et je n’ai pas pu les désigner. Heureusement, je n’ai pas non plus revu les hommes dans le métro pour rentrer chez moi.”

Avec son témoignage, Romi voulait avant tout se demander si elle avait agi correctement. “Je pense que toute femme se sentirait en danger à ma place. Je me sens mal que de telles choses se produisent si souvent, car j’ai aussi envie de monter dans le train, de mettre mes écouteurs et de m’endormir. Malheureusement, je constate que ce n’est pas une option pour de nombreuses femmes. Je voudrais également encourager les personnes qui sont victimes de harceleurs à toujours se mettre à l’abri et à demander aux passants d’intervenir s’ils sont témoins d’un tel événement. Espérons que la SNCB pourra également s’attaquer à ce problème à grande échelle.”