Ses photos publiées sur Facebook se retrouvent sur un site porno: “Un viol numérique”

C’est son frère, “gêné”, qui la prévient de l’existence de ces photos sur un site pornographique. Il l’invite à vérifier par elle-même. Désemparée, elle constate que des photomontages très explicites ont été réalisés à l’aide de ses clichés personnels. Son visage avait été “collé” sur d’autres corps dénudés, dans des positions très suggestives: “Je l’ai vécu comme un viol. Je me suis senti salie. Il y a eu de l’humiliation et de la haine”, confie la pilote d’avion de la Marine nationale à Europe 1.

Elle surmonte le choc dévastateur et se lance rapidement à la recherche de l’auteur de ces publications. Elle découvre alors le même pseudo sur différentes pages et sites amateurs en tous genres (moto, jeux vidéo, etc.) avant de retrouver sa véritable identité sur un blog “dédié aux marins”. Stupeur: il s’agit d’un ancien collègue de l’armée avec qui elle avait travaillé plus d’un et demi. Ils étaient “amis” sur Facebook. Trente autres collègues féminines de Clarisse ont subi le même sort. 

C’était il y a trois ans. La victime a porté plainte auprès de la gendarmerie et leur a fourni toutes les preuves. Les enquêteurs ont alors délibérément laissé l’auteur se livrer à ses activités dégradantes pendant trois mois, pour le prendre en flagrant délit. Un an après les faits, il est interpellé et licencié de la marine. Son procès débute aujourd’hui. L’avocat de Clarisse a évoqué un “viol numérique”. 

Le témoignage de Clarisse à écouter sur Europe 1.