Un adolescent affirme avoir été roué de coups par des policiers “à titre d’exemple”
BruxellesLe père de Pirly, un jeune de 16 ans arrêté administrativement à l’issue de la manifestation contre la justice de classe organisée dimanche après-midi à Bruxelles, a annoncé mardi son intention de porter plainte pour violence contre la police. Il organise virtuellement mardi soir une réunion entre plusieurs parents concernés pour décider collégialement de l’introduction d’actions judiciaires. La police a réagi en indiquant qu’aucune plainte n’avait été déposée.
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Le jeune homme avait initialement l’intention d’aller voir la manifestation avec un ami mais ils sont arrivés une fois celle-ci terminée. Ils ont été poussés par les policiers depuis la place de l’Albertine jusqu’à la place devant la gare centrale, où ils ont été arrêtés.
“Voyez ce qu’il va se passer pour vous si vous bougez encore”
Quand son père est venu le chercher aux casernes d’Etterbeek, Pirly s’est levé à l’appel de son nom pour sa sortie de cellule et a reçu deux claques d’un policier, selon la version du jeune. Il a ensuite été mis par terre, toujours dans la cellule, et 4 autres policiers sont arrivés. Pirly déclare avoir alors été roué de coups de pied. “Ils se sont ensuite adressés aux autres de la cellule en disant: “Voyez ce qu’il va se passer pour vous si vous bougez encore”", rapporte le père du jeune homme.
“Ils l’ont donc frappé à titre d’exemple. Son ami a juste réagi en disant quelque chose comme “Mais, qu’est-ce-que vous faites à Pirly ?” et il s’est fait balayer et a aussi reçu des coups. (...) Mon fils dit que, dans la cellule, il y avait 2-3 jeunes qui avaient des velléités de rébellion et qui ont endommagé un WC. Mais, face à cette rébellion de 2-3 du groupe en cellule, ils ont pris mon fils pour donner un exemple !”. Il précise être blanc de peau et son fils noir.
245 arrestations administratives
Pirly a saigné du nez, mais il n’a pas gardé de séquelles des coups reçus. Son ami qui a pris sa défense s’est par contre rendu à l’hôpital car il a un pied très gonflé.
La police a procédé à 245 arrestations administratives à la suite de la manifestation, dont 91 concernent des mineurs.
La police fait état d’une intervention dans les cellules à Etterbeek
La police a évacué deux cellules, dimanche en fin de journée, dans lesquelles des jeunes arrêtés à la suite de la manifestation de dimanche se lançaient des pièces de sanitaires qu’ils avaient préalablement arrachés, a indiqué mardi la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, Ilse Van de keere.
Des dégradations ont été constatées par la police dans deux cellules des casernes de la police fédérale à Etterbeek, qui sont souvent utilisées lors d’arrestations massives. Des installations sanitaires en aluminium y ont été arrachées. Des jeunes s’amusaient à se les envoyer, selon la police.
“Pour mettre fin à ces dégradations et surtout pour éviter des blessures, nous avons évacué les deux cellules”, a déclaré la porte-parole. “Personne n’a été blessé lors de cette intervention”, a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, aucune violence n’a été signalée par les agents ayant pris part à l’intervention. “Quand ils sont entrés dans les cellules, les agents portaient leur équipement de protection et leurs casques, car ils ne voulaient pas recevoir un urinoir sur la tête”, a commenté Ilse Van de keere. “Je pense qu’ils ont dû faire usage de la force nécessaire pour déplacer les personnes dans une autre cellule.”
Aucune plainte n'est parvenue à la police
Aucune intervention visant des individus en particulier n’a été rapportée par les policiers non plus et il n’est pas fait mention d’un jeune tabassé à titre d’exemple ni de coups portés à son ami qui a pris sa défense verbalement, selon une dénonciation faite à la presse par un parent qui compte porter plainte.
Aucune plainte n’est encore parvenue à la police de Bruxelles-Ixelles. Ilse Van de keere a précisé qu’il y a différentes possibilités pour déposer plainte et que des démarches ont pu être effectuées à d’autres niveaux sans qu’elle en soit encore informée. “Il est donc trop tôt pour parler d’enquête, tant qu’on n’est pas encore officiellement au courant de plaintes”, a-t-elle conclu.
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