Un lycéen meurt lors d'une épreuve du bac: presque personne n’a réagi, dénonce un témoin

C’était mardi dans l’après-midi. Ce jour-là, avec une septantaine d’élèves, Nadir devait passer une épreuve du baccalauréat d’Économie au lycée Gaston-Berger, à Lille. Soudain, le jeune homme s’effondre sur table. “Il y avait huit adultes dans la salle, aucun ne bougeait”, se souvient un témoin, interrogé par la Voix du Nord. D’après lui, lorsque les élèves, inquiets, se sont levés pour voir s’il y avait un problème, ceux-ci auraient été sommés de se rasseoir et de poursuivre leur examen. “Un adulte continuait à passer dans les rangs pour faire signer la feuille de présence, alors que (la victime du malaise) était toujours par terre. Il ne parlait plus, commençait à devenir bleu”, poursuit l’adolescent.

Le corps du lycéen est resté dans la salle, sans qu’aucun surveillant ou enseignant n’intervienne. Ce n’est finalement qu’au bout d’une vingtaine de minutes que la CPE (dans l’enseignement français, le conseiller principal d’éducation) a appelé les secours. Nadir a été transporté en urgence au CHU de Lille, où il est décédé quelques heures plus tard.

Quant aux autres élèves, ils ont dû changer de salle pour poursuivre leur épreuve, et ce, malgré leur réticence. “On a dit qu’on ne pouvait pas continuer, que quelqu’un était en train de mourir”, raconte le témoin. “L’un d’eux est sorti, disant qu’il n’en avait rien à faire du bac alors que quelqu’un est en train de mourir. Et on est tous sortis finalement.”

Le jeune homme de 19 ans souffrait de problèmes cardiaques connus et portait un pacemaker. Il était suivi depuis l’âge de ses trois ans par l’association “Un enfant, ma bataille”, qui vient en aide aux enfants malades.

D’après l’adolescent interrogé par nos confrères, une élève a placé la victime en position latérale de sécurité, mais personne n’a tenté de lui faire un massage cardiaque. Le lycéen se demande si l’issue aurait été différente s’ils n’avaient pas laissé Nadir seul aussi longtemps.