Un tueur de pigeons fait rage à Charleroi, un véritable carnage a eu lieu: “L’équipe est choquée”

Une vingtaine de pigeons décédés ou agonisants qui gisent sur le sol. Voici ce qui a bouleversé pas mal de riverain(e)s de Marchienne-au-Pont! C’est plus précisément sur le quai de Sambre sous le pont de la Nationale 583 (N583) que le méfait a été constaté. Près du bateau-chapelle.

Les volatiles ont été victimes d’un empoisonnement. “Sur place, nous avons détecté des graines de blé rouge mélangées à du difenacoum de la famille des rodenticides. En plus de cela, nous avons trouvé des morceaux de mort aux rats écrasés dans la nourriture pour les pigeons” détaille le président de l’Association Sans But Lucratif (ASBL) Au Bonheur de ViCa, Franck Lorigiola. Cette ASBL située à Morlanwelz est un refuge pour oiseaux (notamment exotiques) agréé par la Région Wallonne (RW).

Les rodenticides sont des produits employés pour venir à bout des souris, rats ou autres rongeurs. Le difenacoum est un anticoagulant.

“Une fois sur les lieux, nous avons déniché une dizaine de cadavres. Nous avons tenté de sauver neuf colombidés. Nous les avons pris en charge, mais ils sont tombés morts au refuge. L’un d’entre eux était un petit. Lui, il est mort de froid, car la femelle qui devait lui offrir la couvaison est décédée par empoisonnement”.

L’ASBL est intervenue dans la nuit du 25 au 26 janvier: “Des photos et des vidéos circulaient sur le groupe Facebook Bien-Être Animalier Courcellois (B.E.A.C.) vers 20 heures. Puis, nous avons été contactés aux alentours de 23 heures. Nous nous sommes immédiatement mis en action. Nous sommes restés à Marchienne-au-Pont jusqu’à deux heures du matin. Cela nous a pris du temps, car nous ne connaissions pas le lieu exact où nous devions nous rendre. Lorsque nous avons débusqué les premiers corps, nous avons remarqué une présence de sang au niveau de la commissure du bec. Dès lors, nous nous doutions qu’ils avaient été sujets à un empoissonnement. Mais le lendemain, un expert qui travaillait auparavant pour un ministère de la Région Wallonne nous l’a confirmé”.

L’ampleur des dégâts a surpris: “En termes d’intoxication, je n’avais jamais été confronté à autant de victimes. Pour des tirs sur des pigeons, oui. Mais pas pour un empoisonnement. C’est vraiment nouveau pour nous. Toute l’équipe est choquée”.

Et le pire dans tout cela, c’est que l’auteur ne semble pas avoir l’intention de s’arrêter: “Hier, nous avons tout nettoyé. Aujourd’hui, nous sommes retournés pour vérifier que tout était rentré dans l’ordre. Nous avons retrouvé des traces de produits toxiques une centaine de mètres plus loin. Nous reviendrons à cet endroit demain, car nous avons aperçu des pigeons en train de manger cette alimentation contaminée”.

Il est déjà acquis que ni la Ville de Charleroi, ni le service des Voies Hydrauliques de Charleroi ne sont à l’origine de cette hécatombe.

Au Bonheur de ViCa promet d’ores et déjà de suivre cette affaire avec beaucoup d’attention: “Nous et le service du Bien-Être animal de la Ville de Charleroi avons pris le dossier en main. Nous avons déposé plainte contre X. S’il s’avère qu’une personne mal intentionnée est coupable de cet empoisonnement, elle sera poursuivie. Je sais que le Parquet est débordé, mais j’espère qu’il sera sensible à la cause animale”.

Franck Lorigiola est plutôt optimiste: “En général, les plaintes aboutissent. Dernièrement, lors d’une saisie animalière, cela a encore été le cas”.

Si l'on se réfère au Code wallon du Bien-Être animal wallon, les sanctions pénales peuvent aller jusqu’à un emprisonnement de dix à 15 ans et/ou une amende dont le montant maximal est de dix millions d’euros.

Si le Parquet n’inflige aucune sanction, l’administration wallonne est en mesure d’ordonner une amende administrative oscillant entre 50 euros et 100.000 euros.

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