Une locataire de 83 ans se fait expulser de son logement le jour du déconfinement

Le lundi 11 mai 2020 restera dans les mémoires de beaucoup de Français comme le premier jour du déconfinement après deux mois de restrictions de libertés. Pour cette octogénaire, cette date restera comme un (très) mauvais souvenir. 

Vers 19h, la femme de 83 ans rentre des courses et découvre que ses biens personnels se trouvent sur son palier. Quand elle tente d'ouvrir sa porte, la retraitée découvre que la serrure a été changée pendant son absence. 

Son propriétaire qui habite dans le même immeuble est contacté par la police. Il affirme que sa locataire, qui loue son appartement depuis novembre, voulait elle-même déménager. 

Une version des faits que la retraitée dément. “Ce monsieur a agi d’une manière particulièrement inhumaine: il s’en prend à une personne de 83 ans, qui se retrouve à la rue, sous une pluie diluvienne. Mais surtout, il est dans l’illégalité complète”, assure maître Véronique Decis, avocate de la locataire.

“Sans procédure juridique, on ne peut expulser personne, pas même un squatteur”, poursuit-elle. De plus, l’état d’urgence sanitaire en place depuis le début de la crise a permis de rallonger la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet. Celui-ci interdit toute expulsion locative jusqu’à cette date, rappelle le quotidien. 

Les relations entre les deux parties seraient tendues depuis quelque temps, selon les informations du quotidien local. Le propriétaire aurait demandé à sa locataire, qui aurait des retards dans les loyers, de quitter son appartement pour le louer durant la saison d’été. Selon elle, ces retards de paiement seraient dus aux dysfonctionnements de la Poste lors du confinement. 

Pour le moment, la retraitée est dans l’impossibilité de regagner son habitation, mais elle est provisoirement logée chez des amis.