À 24 ans, Mary est bientôt stérile: son choix difficile
À 24 ans à peine, Mary doit faire un choix difficile que la vie n'impose pas aux autres filles de son âge. Son temps est compté: il ne lui reste que quelques mois pour enfanter avant de devenir infertile. Malgré son célibat, son jeune âge et ses questionnements, Mary décide de se donner une chance et d'avoir recours au don de sperme. Elle va faire un bébé toute seule et affronter les doutes, les regards, la peur. Alia Cardyn est Belge et s'intéresse en délicatesse à la procréation médicalement assistée avec don de sperme dans son roman "Le choix d'une vie".
Deborah LaurentDernière mise à jour:13-05-19, 06:14
J'étais célibataire tardivement, j'ai rencontré mon mari à 33 ans. Pendant plusieurs années, j'ai cru que je ne rencontrerais jamais un homme assez tôt que pour avoir des enfants. Le roman, c'est la vie et les questionnements que j'aurais pu avoir si la vie ne m'avait pas fait rencontrer mon mari.
Alia Cardyn
Une lecture qui viendra titiller chaque femme: qu'aurait-on fait à la place de Mary? Aurait-on été capable de faire un enfant si jeune par un tel biais? Aurait-on voulu rencontrer le donneur? Sait-on un jour que l'on est une bonne mère? C'est un livre qui parle de la maternité dans son ensemble et des choix de parentalité atypique en particulier. Une histoire qui est née dans la tête d'Alia le jour où elle a entendu celle "d'une personne qui avait décidé de faire un enfant seule avec un don de sperme". "J'ai appris que l'enfant pourrait connaître le donneur à sa majorité. Ça a été une surprise pour moi, je pensais que le don de sperme était anonyme."
Alia est maman de trois enfants en bas âge. Si elle n'a pas été confrontée à la décision de Mary, elle se souvient s'être aussi interrogée sur la maternité. "J'étais célibataire tardivement, j'ai rencontré mon mari à 33 ans. Pendant plusieurs années, j'ai cru que je ne rencontrerais jamais un homme assez tôt que pour avoir des enfants. Le roman, c'est la vie et les questionnements que j'aurais pu avoir si je n'avais pas rencontré mon mari. Heureusement, je n'ai jamais eu à me poser la question que Marie doit se poser parce que je pense que c'est une question extrêmement difficile. Je ne suis pas sûre que j'aurais pu me passer d'enfant, je ne sais pas comment j'aurais fait avec un enfant sans un homme à mes côtés, parce que devenir parent, c'est quelque chose de fabuleux et en même temps de terriblement exigeant. Ca remet beaucoup de choses en question."
Un roman bien documenté Le roman d'Alia repose sur une vérité médicale bien documentée. On apprend par exemple que les femmes ayant recours au don de sperme doivent avoir un entretien psychologique. Les intentions de Mary sont donc passées au crible. Pourquoi souhaite-t-elle être mère si jeune et que pourra-t-elle proposer à son bébé une fois né? "Je pense que beaucoup de gens se sentent victimes d'un jugement dans le cadre de ce processus. C'est culpabilisant. On analyse leur projet et on ne va pas toujours le suivre. Il faut un terrain susceptible d'épanouir l'enfant et une personne de l'autre sexe impliquée, qu'on appelle le tiers séparateur. Les médecins, en mettant la petite graine, engagent leur responsabilité. Je peux comprendre qu'ils aient envie de soutenir des projets qui pourront donner une chouette enfance au bébé qu'ils sont en train de créer. J'ai discuté de Mary avec une psychologue du CHU Saint Pierre pour savoir si elle aurait donné son accord. Parce qu'elle est jeune et qu'elle doit se positionner suite à cette réserve ovarienne diminuée, son cas aurait été pris en considération. Habituellement, si jeune, l'opinion est plutôt négative." En discutant avec la psy, Alia a également compris la différence entre un "père" et un "donneur". "J'ai dû me reprendre plusieurs fois dans le roman: ce n'est pas la même chose."
Concernant ce qui donne son point de départ à l'intrigue, la condition médicale dont souffre Mary, Alia confie: "J'ai appelé une gynécologue", nous explique-t-elle, "je lui ai demandé: 'j'ai une jeune fille de 24 ans, il lui reste douze mois pour concevoir, qu'est-ce qu'elle a?' On m'avait d'abord proposé un cancer dans l'enfance mais je trouvais que ça impactait trop la psychologie du personnage. Il fallait quelque chose de plus léger. Elle m'a proposé la réserve ovarienne diminuée. La ménopause arrive en moyenne vers 40 ans mais c'est une moyenne: ça arrive beaucoup plus tôt ou beaucoup plus tard. Je voulais me concentrer sur le questionnement plutôt que sur le célibat ou le fait de trouver l'âme soeur."
Faire avancer les réflexions Alia ne s'en cache pas: elle espère faire avancer les réflexions sinon les lois. "En France, seul un couple hétérosexuel peut avoir recours à la procréation médicalement assistée avec un don de sperme. Ce que je trouve hallucinant en 2017." Les couples homosexuels ou les mères célibataires traversent donc la frontière puisqu'en Belgique, la loi est plus souple. C'est ce qu'on surnomme "les bébés Thalys".
Si son livre n'est pas une enquête mais bien une fiction, Alia Cardyn est certaine que c'est tout autant "impactant". "Certains très bons films peuvent changer nos façons de penser. 'La liste de Schindler' a changé toute ma vie. Je me souviens de cette phrase à la fin : 'Changer une vie, c'est sauver l'humanité'. Je me suis répétée que je ne devais pas voir trop gros, qu'en contribuant à l'existence d'une seule personne, c'était déjà sauver l'humanité. J'adore aussi 'This is Us' qui est extrêmement touchante, c'est une série qui fait passer plein de choses. Une intrigue permet de faire passer énormément d'informations."
Informations sur l'auteure, ses romans, son coaching ici.
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