Perdre un proche au temps de la Covid: “Les deuils pathologiques sont de plus en plus nombreux, il faut extérioriser pour les éviter”
Depuis un an, la pandémie de coronavirus a bouleversé nos vies. L’occasion pour les journalistes de 7sur7 de dresser un bilan en sondant les secteurs particulièrement affectés. Comment la covid les a-t-elle impactés? Qu’ont ils fait pour s’adapter et comment voient-ils l’avenir? ÉPISODE 8: LE DEUIL.
Comment faire son deuil sans avoir eu la possibilité d’être présent physiquement au chevet du malade et sans avoir pu dire au revoir? Le chagrin confiné lié au décès d'un proche au temps de la Covid-19 peut mener à un deuil pathologique. La psychologue Lara Fernandes y est de plus en plus souvent confrontée au sein de son cabinet bruxellois. “Les technologies sont une piste, bien qu’elles ne remplaceront jamais un adieu qui se fait physiquement. Mais il est important de partager ces émotions afin qu’elles ne deviennent pas trop fortes dans la durée”, explique la spécialiste.
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Accompagner un malade durant ses derniers moments est essentiel au processus de deuil. Peut-être davantage encore en cette période de crise sanitaire. “Ne pas pouvoir dire adieu est une des choses qui compliquent évidemment le deuil”, entame la psychologue Lara Fernandes. “L’entourage du défunt peut ressentir de la culpabilité. Celle par rapport à soi: de ne pas avoir eu l’occasion de lui pardonner ou encore de lui dire les derniers mots qu'il aurait voulu lui adresser. Mais aussi celle liée à l’autre: de ne pas l’avoir accompagné, de peut-être lui avoir transmis le virus, de ne pas l’avoir assez informé ou protégé... C’est inconcevable pour la personne endeuillée.”
Pour achever un deuil, partager son chagrin et ses émotions avec les autres est primordial. “Les contacts sociaux sont très importants. Rendre un dernier hommage à travers les funérailles, se remémorer les meilleurs souvenirs avec la personne, se raconter les anecdotes... Tout cela permet aux endeuillés d’acquérir la force pour repartir. Ce n’est pas pour rien qu'il existe autant de rites funéraires. C’est pour marquer le départ. Malheureusement, là aussi, la crise sanitaire rend les choses difficiles et l’au revoir très brutal.”
Prendre contact avec le corps médical qui a pris soin du malade décédé et qui a vu les derniers instants.
Lui adresser une lettre
Alors que faire pour dire adieu autrement? “Il faut profiter des technologies qui sont à notre disposition, même si ça ne sera jamais la même chose, pour échanger et partager ses émotions avec ceux qui les vivent aussi, ainsi qu’avec les amis qui vont reconnaître ces émotions en adressant leurs condoléances”, explique la thérapeute spécialisée dans le deuil. Lara Fernandes propose également de rédiger une lettre adressée au défunt dans laquelle l’endeuillé lui écrira tout ce qu'il aurait aimé lui dire avant son départ. “Une autre possibilité est de prendre contact avec le corps médical qui a pris soin du malade décédé et qui a assisté aux derniers instants.”
Il est également fondamental de libérer ces émotions à chaud. “Le risque, si on ne le fait pas, c’est de ne pas bien faire son deuil. Il y a différentes étapes au deuil et il est singulier, mais le risque d’un deuil pathologique est réel si on attend avant de recueillir ce chagrin. La culpabilité et autres émotions seront plus fortes encore, presque exagérées et la personne ne pourra pas aller de l’avant.”
Depuis le début de la crise sanitaire, il y a un an, Lara Fernandes reçoit énormément de patients qui n’arrivent pas à accepter un décès, “qui ressentent beaucoup de culpabilité, car ils n’ont pas été présents pour leur proche malade.”
La psychologue conclut en rappelant à quel point “laisser la personne partir en paix est essentiel.” Consciente du travail immense du personnel soignant et de la nécessité de protéger tout un chacun contre ce virus, la spécialiste estime qu'il faut impérativement trouver un équilibre pour mettre des dispositifs en place afin de permettre à l’entourage du malade de le soutenir ou de lui dire au revoir dans de bonnes conditions. “Cela pourrait passer par des vidéos par exemple, mais en tout cas par un soutien psychologique.”
Pour rappel, depuis le 8 mars dernier, 50 personnes sont autorisées à assister à des funérailles. Jusqu’à présent, ce nombre était limité à 15.
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