"Tu veux avorter? T'es sûre que tu as bien réfléchi?"

"Mon corps, mon choix", c'est le crédo lorsqu'il s'agit de la question de l'avortement. Un crédo qu'il faut malheureusement encore et toujours répéter.

Pour celles qui font face à ce choix douloureux, la justification auprès des proches peut s'apparenter à un calvaire. Et pourtant, une nouvelle étude scientifique menée sur la question nous apprend que les femmes qui décident d'avorter sont bel et bien sûres de leur choix lorsqu'elles se rendent chez le médecin.

Cette étude publiée dans le journal Contraception et relayée par le magazine The Cut a été menée par des chercheurs de l'université de Californie. Ils ont étudié plus de 500 femmes, résidant dans l'état de l'Utah, qui ont fait le choix d'avorter dans quatre cliniques de planning familial. Afin d'analyser leur degré de certitude, ces femmes ont répondu à un questionnaire. Un score élevé dénote une incertitude. Un score bas révélait une certitude dans leur choix.

Dans cet état des Etats-Unis, les femmes désirant avorter doivent suivre une séance d'information au moins trois jours avant l'avortement. Le questionnaire a été remis à ces femmes avant qu'elles ne participent à cette réunion. 89% ayant été à cette séance d'information ont bel et bien avorté. Leur score au questionnaire étant de 13.5 sur 100 (ce qui révèle une forte certitude de choix). Les femmes qui n'ont finalement pas avorté avaient un score de 28.5 sur 100. La moyenne générale étant de 15.5 sur 100.

Les chercheurs concluent donc que les femmes qui ont fait le choix de l'avortement sont en général certaines de leur décision, et ce avant même de passer la porte d'une clinique. Leur taux de certitude serait d'ailleurs plus élevé que certains patients qui doivent prendre d'autres décisions médicales, comme une mastectomie, un traitement contre le cancer du sein ou de la prostate ou encore une chirurgie du genou.

"Notre étude contredit l'idée que les femmes sont en conflit avec elles-mêmes lorsqu'il s'agit de décider d'avorter ou non. Ces résultats vont contre les arguments de certains qui pensent que les femmes ont besoin de plus de temps ou d'informations pour prendre leur décision", explique Lauren Ralph, l'auteure principale de l'étude.

Pour rappel, en Belgique, l'avortement est dépénalisé (partiellement) depuis le 3 avril 1990. Toute femme enceinte, que son état place en situation de détresse, a le droit de demander une interruption de grossesse, quelque soit son âge.

L'avortement doit se dérouler dans un établissement de soins et doit intervenir avant la fin de la 12ème semaine à partir de la conception (14 semaines après le début des dernières règles dans la plupart des cas). Des informations sur les alternatives possibles à l'avortement doivent être mises à disposition de la patiente  et un délai de 6 jours doit être respecté entre le premier contact et le jour de l'avortement (sauf en cas d'urgence).

L'avortement au-delà de 12 semaines est toléré si la grossesse met la santé de la mère en danger ou lorsque des examens médicaux ont révélé que le fœtus est atteint d'une infection grave et incurable.