Felice Mazzu avant la venue du Club Bruges: “J’aime bien l’expression l’Union est un loup déguisé en mouton”
Union – Club Bruges. Ou si vous préférez, le champion de D1B contre le champion de D1A. Ce pourrait être le match des extrêmes, mais ce sera surtout le sommet de la deuxième journée de la Jupiler Pro League. Et des deux, celui qui se réjouit n’est pas spécialement celui que l’on croit. C’est en effet l’Union qui sourit, et pas que comme dans la chanson, après sa brillante victoire 1-3 dans le derby bruxellois à Anderlecht dimanche dernier pour grand retour parmi l’élite après 48 ans. Le Club Bruges, pour sa part, a dû attendre la… 103e minute (!) contre Eupen pour arracher un point 2-2 et éviter de boire la tasse dans la Venise du Nord. Bref, ce duel entre les Jaune et Bleu et les Blauw en Zwart semble loin d’être aussi disproportionné qu’il pourrait l’être de prime abord. Felice Mazzu, le coach des Unionistes, est en tout cas impatient.
Felice Mazzu, dans quel état d’esprit abordez-vous ce match contre le Club Bruges, dimanche ?
“Je pense qu’on peut l’aborder avec sérénité. Notre victoire à Anderlecht doit nous avoir donné de la confiance. Maintenant, on sait que le Sporting n’était pas encore à son meilleur niveau, mais que Bruges l’est. Malgré son partage contre Eupen. Nous avons un peu regardé le match et les Brugeois se sont créé beaucoup d’opportunités, ce qui n’avait pas été le cas d’Anderlecht. Il faudra donc être méfiant par rapport à un excès de confiance, car ce sera un très gros morceau.”
Quel est le principal enseignement que vous avez tiré du derby bruxellois ?
“L’état d’esprit affiché par les joueurs, qui est dans la continuité de la saison dernière. Quand Anderlecht égalise juste avant le repos, il est difficile d’aborder la deuxième mi-temps dans de bonnes conditions, mais mes joueurs y sont parvenus. Ils ont réussi à surmonter ce petit coup de poignard. Ils ont fait des sacrifices pour bien défendre et surtout ils ont continué à y croire pour inscrire deux nouveaux buts et gagner ce match. Et ce sera également crucial dimanche contre Bruges.”
Anderlecht et Bruges sont deux grands clubs, qui ont des ambitions sur la scène européenne, et qui sont obligés de gagner contre une petite équipe comme la nôtre
Existe-t-il des similitudes entre Anderlecht et Bruges ?
“Je n’ai pas spécialement envie de parler de similitudes dans le jeu, car le dispositif n’est pas le même et les qualités individuelles non plus. En revanche, Anderlecht et Bruges sont deux grands clubs, qui ont remporté pas mal de titres, qui ont des ambitions sur la scène européenne, et qui sont obligés de gagner contre une petite équipe comme la nôtre, qui vient d’arriver dans la division.”
Existe-t-il des similitudes entre Philippe Clement et Felice Mazzu ?
“C’est vrai que j’accorde beaucoup d’importance à l’organisation et à l’aspect défensif, mais je pense avoir évolué sur le plan offensif. La saison dernière, forcément, mais aussi le week-end passé à Anderlecht avec notre positionnement et le nombre de joueurs à vocation offensive alignés sur le terrain.”
Il paraît que vous êtes bons amis, Philippe Clément et vous. Vous avez d’ailleurs suivi vos cours d’entraîneur ensemble. Cela vous fait-il plaisir de le retrouver ?
“C’est vrai que l’on s’apprécie énormément. Nous avons même partagé la chambre lorsque nous fait notre licence professionnelle. Je peux d’ailleurs vous raconter une anecdote. Je lui ai ainsi fait croire que j’étais somnambule et homosexuel (il éclate de rire) et qu’il ne devait pas s’étonner si j’atterrissais dans son lit la nuit. Vous auriez dû voir sa tête ! (sourire) Mais que ce soit retrouver Clement, ou rencontrer Leye, Vanhaezebrouck…, je n’affronte pas les entraîneurs. C’est mon équipe qui affronte Bruges, le Standard ou Gand. Et le but, c’est de faire un bon résultat.”
Qu’est-ce qui fait la force de Bruges ?
“Bruges a beaucoup d’atouts. Il y a l’expérience d’abord, que ce soit au niveau de la défense centrale ou de l’entrejeu, avec Vormer et Rits. Il y a aussi de la vitesse de reconversion, car je sais que le Club base beaucoup son jeu sur la verticalité, sur les infiltrations de la deuxième ligne, avec Mata notamment. Et devant, il y a Dost, Lang et De Ketelaere. Bref, le danger peut venir de partout. Mais j’ai également des joueurs de qualité dans mon groupe. On l’a prouvé à Anderlecht. On ne doit donc pas avoir peur, mais être conscient que l’adversaire sera de haut niveau.”
Philippe Clément a dit qu’à Bruges, le public avait dû attendre dix mois pour revivre un match de championnat de division 1. Notre public a dû attendre cinquante ans !
Le public pourra également garnir les tribunes du stade Marien pour ce grand retour au sein de l’élite après 48 ans. Cela ne peut que transcender vos joueurs ?
“Tout à fait. Cela fera d’ailleurs partie de mon discours d’avant-match. Philippe Clément a dit qu’à Bruges, le public a dû attendre dix mois pour revivre un match de championnat de division 1. Notre public a dû attendre cinquante ans ! (sourire) Et j’espère que ce sera une source de motivation supplémentaire pour mes joueurs qui devront redoubler, tripler ou même quadrupler d’énergie par rapport à l’objectif qui est de faire un bon match et de prendre des points.”
Philippe Clement a justement confié au sujet de ce match contre l’Union qu’il s’attend à atterrir dans un chaudron. Cela vous fait sourire ?
“Chaudron, je ne sais pas, car malheureusement, on ne pourra compter que sur le soutien de 3.000 à 3.500 supporters, dimanche. On sera donc loin du maximum de la capacité. Après, je suis certain que les 3.000 présents seront acquis à 100% à notre cause et feront du bruit pour 9.000 ! Maintenant, chaque entraîneur possède sa manière de présenter les matches et je suppose que Philippe Clement a cherché à mettre ses joueurs en garde. Bruges va d’ailleurs arriver dans un cadre inhabituel pour lui. Je sais déjà qu’ils ne seront pas contents de rentrer dans le vestiaire, pas contents de l’état de la pelouse, mais à nous de faire fi de tout cela.”
Pensez-vous que ce sera une nouvelle fois le Club contre les autres cette saison ?
“Je n’ai pas envie de dire cela, car ce serait manquer de respect aux 17 autres équipes de la division. Mais on sait tous que Bruges a les moyens financiers, la qualité de l’effectif, pour être à nouveau champion et réaliser quelque chose de bien en Ligue des Champions. Je n’ai donc pas envie de dire qu’ils vont survoler le championnat, mais qu’ils peuvent briguer le titre, oui.”
Vous avez dit après la victoire à Anderlecht que vous n’étiez encore nulle part. Quel est dès lors le ‘quelque part’ où l’Union veut arriver pour son retour au sein de l’élite ?
“Le ‘quelque part’ sera de parvenir à stabiliser le club dans la division. C’est le premier objectif. Dès lors, quand je dis que l’on n’est nulle part, c’est parce que, qu’il s’agisse d’Anderlecht ou d’une autre équipe, nous n’avons toujours gagné qu’un seul match. C’est bien pour le prestige, pour le groupe d’avoir décroché cette victoire, car c’est un derby, un adversaire qui a remporté des titres, mais la saison vient à peine de commencer. Il faut rester serein. C’est à la fin qu’on fera les comptes.”
Vincent Kompany, le coach du Sporting, a dit la semaine dernière que l’Union était un loup déguisé en mouton ? Est-ce une comparaison appropriée ?
“En tout cas, sur ce que nous avons montré depuis l’année dernière et jusqu’à dimanche passé, oui. J’aime bien cette expression. Cela veut dire que mes joueurs ont faim, qu’ils n’ont pas peur, qu’ils ont envie de relever de gros challenges. J’espère qu’ils l’auront tout autant ce week-end.”
J’ai envie de pratiquer un football où on parvient à se positionner assez haut sur le terrain, où on essaie d’avoir la maîtrise du ballon. Donner une belle image de l’Union
Quels sont les atouts de l’Union ?
“Le collectif. Je me base toujours sur cet élément. Il n’y a pas d’individualité qui doit être mise au-dessus du groupe. Et pour moi, ce n’est qu’ainsi que l’on pourra continuer à faire de bons résultats. Je n’ai pas envie de dire que si tel joueur est blessé, on rencontrera des problèmes. N’importe qui doit être capable, à un moment donné, de rentrer dans le dispositif sans que l’on remarque la différence.”
Quel genre de football voulez-vous pratiquer avec l’Union dans cette division 1A ?
“J’ai envie de pratiquer un football qui se rapproche le plus possible de celui de la saison dernière, c’est-à-dire un football où on parvient à se positionner assez haut sur le terrain, où on essaie d’avoir la maîtrise du ballon, même si on sait que l’an dernier, nous avons marqué nombre de nos buts sur transition. Bref, un football positif. Donner une belle image de l’Union.”
L’Union peut-il être l’Ostende de la saison dernière et se mêler éventuellement à la lutte pour les playoffs ?
“Je ne pense rien pour le moment. La seule chose qui me préoccupe, c’est notre match de dimanche contre Bruges où nous espérons à nouveau signer un bon résultat.”
À 55 ans, avez-vous encore des rêves ?
“Mon prochain rêve, c’est de gagner contre Bruges. (sourire) Par rapport à toutes les étapes que j’ai traversées dans ma carrière, la chute il y a un an et demi (NdlR : au Racing Genk), puis le redressement et ce retour au sein de l’élite avec l’Union, je n’ai plus envie de me projeter vers horizons qui n’existeront jamais. Je me sens très bien où je suis et je vis semaine par semaine.”
Vous aviez pourtant dit, il y a quelques années, que vous vous rêviez d’entraîner un jour la Juventus ? Pourquoi ?
“Parce que c’est le club de mon cœur, c’est la région où vivent la plupart des membres de ma famille en Italie. Et puis, la Juventus, c’est noir et blanc. Cela se rapproche d’une équipe en Belgique où j’ai connu de beaux moments (NdlR : le Sporting Charleroi). Ces rêves-là, on les a à un moment donné dans sa carrière et en avançant, en fonction du parcours, ils s’estompent un peu. On verra bien…“
À propos d’Italie, vous imaginiez que la Squadra Azzura remporte l’Euro ?
“Oui. J’essaie toujours, dans mes propos, de ne pas manquer d’humilité, mais j’en étais convaincu. Je ne peux pas parier, mais j’ai conseillé à tous les gens qui voulaient le faire, de miser sur l’Italie. Parce que c’est une nouvelle génération de joueurs, dirigée par un entraîneur qui a réussi pratiquement partout où il est passé, parce que la Squadra restait sur 26 ou 27 matches sans défaite avant le début du tournoi, parce que c’est une équipe qui avait faim et qui a tout reposé sur le collectif, parce qu’il y avait des joueurs méconnus et qui se sont mis au service du groupe. Et en général, quand on se profile ainsi, on arrive toujours à quelque chose de positif.”
Quand on vous entend parler comme ça, toutes proportions gardées, cela fait un peu penser à l’Union, non ?
“J’aimerais bien, oui... (sourire)”
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