Le meilleur joueur de la saison, la “progression” de Kompany: le regard de Benjamin Deceuninck avant le sprint final

Le problème, c’est qu’il y a encore des données qui ne seront connues qu’après le match de Bruges à l’Antwerp. Et c’est assez compliqué à gérer pour l’Union. Peut-être vont-ils apprendre qu’ils ne peuvent plus être champions, ce qui serait incroyable. Et du coup, ils devront se remobiliser pour sauver même leur deuxième place. La préparation mentale de ce match ne sera certainement pas évidente pour Mazzu. Ou alors, ce sera l’insouciance absolue et ils vont se dire ‘on joue notre foot, on s’en fiche. On a déjà battu Anderlecht à trois reprises et il n’y a aucune raison qu’on ne puisse pas y arriver une quatrième fois’. Je serai sur place pour commenter le match et je suis dès lors surtout curieux de voir comment l’Union va se remettre d’une semaine terriblement difficile après ces deux défaites contre Bruges où, dans le contenu, elle n’a rien à se reprocher. 

Honnêtement, non. Il y a avait dix points d’écart avec cinq matches à jouer. Bref, pour moi, c’était quasiment fait. Qu’Anderlecht réalise de bons résultats par la suite, oui, mais que l’Union fasse 0 sur 6 contre Bruges, non. Je me suis donc planté! (sourire) Maintenant, c’est ce qui fait que cela va être un match sympa, car il y aura encore des choses à jouer, que Bruges soit champion sur le terrain de l’Antwerp ou pas. 

Oui. En fait, quand on analyse les trois matches contre Anderlecht, l’Union est chaque fois parvenue à marquer sur sa première occasion, ce qui a forcément influencé le cours de ces derbies. Et cette donnée, elle n’a pas réussi à l’appliquer contre Bruges. L’efficacité de l’Union avait été diabolique! Le premier match de la saison, c’était assez équilibré, mais dès que l’Union a marqué, elle a pris le dessus. Comme si le Sporting avait été étonné de voir que ce promu, qui n’était à l’époque que le petit voisin sympa, joue aussi bien au football. À l’Union, lors du match-retour de la phase classique, Anderlecht avait aussi plus ou moins le contrôle, mais suite à un coup franc, lors de sa première incursion, l’Union avait ouvert la marque. Et les Mauves ne s’en étaient pas remis. Enfin, lors de ce premier match des playoffs, on s’est dit ‘ils vont retenir la leçon’, mais après deux minutes de jeu à peine, déconcentration inconcevable de toute l’équipe et but de l’Union. J’imagine que dimanche le Sporting ne commettra plus la même erreur, car je doute que Vincent Kompany apprécierait de perdre une quatrième fois!

L’Union, clairement. Si Bruges ne s’impose pas à l’Antwerp, elle devra battre Anderlecht pour garder une chance d’être championne. Et si Bruges est champion, l’Union, qui se voyait encore pouvoir remporter le titre il y a une semaine, ne pourra pas s’incliner sous peine de risquer de perdre sa deuxième place. C’est fou et mentalement, ce ne sera pas facile. Là où pour le Sporting, qui espérait avant tout accrocher la troisième place, ces deux derniers matches des playoffs seront plus du bonus.

Déçu, non. Il y a bien eu ces matches contre l’Union et surtout cette finale de la Coupe de Belgique contre La Gantoise, où ils sont passés à côté, mais pour l’instant, ils sont les seuls à ne pas avoir perdu contre Bruges. Cela montre le niveau de l’équipe. Globalement, avec cette troisième place, la saison est réussie. Quand on voit encore jeudi soir, à la fin du match contre l’Antwerp, il y avait sur le terrain cinq ou six joueurs de 19, 20 ans formés au club. Là, il y a une idée, un projet qui se met en place. C’est cohérent et c’est très bien pour le football belge. Les grands clubs, même s’ils y sont parfois contraints par manque d’argent (sourire), montrent que leur formation est bonne. À la place de Genk et du Standard, qui se sont plantés cette saison, je me dis qu’il faudrait peut-être creuser un peu plus.

Pas grand-chose, en fait. Le Sporting est déjà assuré d’être sur le podium, ce qui n’est pas mal. Peut-être que justement, le problème, ce sont ces attaquants, Zirkzee et Kouamé, qui sont des joueurs prêtés sans option d’achat. Cela avait déjà été le cas l’an dernier avec Nmecha. C’est un peu le contraste avec les jeunes du centre de formation qui sont en train d’éclore. On ne peut pas construire là-dessus. C’est du très court terme. Zirkzee et Kouamé sont de très bons joueurs, mais s’il faut rebâtir une attaque la saison prochaine, Anderlecht perd du temps. Là où Bruges s’est installé et progresse, Anderlecht fait un pas en avant et un demi en arrière.

Je pense qu’il a progressé cette année, comme son équipe. Là où on pouvait encore se demander la saison dernière s’il était cohérent ou pas, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Il a montré de la cohérence et aussi qu’il n’était pas obtus, qu’il avait ses idées, mais qu’il pouvait s’adapter. Il devient un vrai entraîneur en fait. Là où on le voyait peut-être encore un peu joueur, ou un peu entre les deux, maintenant, il a bel et bien pris le costume d’entraîneur. 

Un peu des deux. Quand vous tirez un penalty à côté à 0-0 comme dimanche dernier au Parc Duden, vous ne pouvez pas dire que c’est la faute à pas de chance. En revanche, à Bruges, l’Union n’a pas eu de réussite. L’envoi de Lazare qui roule sur le dos de Mignolet et ne rentre pas. Et de l’autre côté, Moris qui repousse le tir de Buchanan sur Bager et c’est but. Pour le même prix, c’est l’inverse et les conclusions sont diamétralement opposées. Maintenant, on voit qu’il y a aussi eu de la pression, avec des attaquants qui sont un peu moins efficaces. Il est symptomatique de constater qu’Undav n’a pas encore marqué depuis le début de ces playoffs et que Vanzeir n’a plus cadré un tir depuis son penalty raté. 

Oui et non. Sur l’ensemble de la saison, Bruges n’a pas été bon en réalité. Il n’a pas pratiqué un football chatoyant. Après, le Club prend 10 sur 12 contre l’Union et 10 sur 12 dans ces Champion’s Playoffs. C’est l’équipe la plus puissante et qui est capable de piquer l’adversaire dès que l’occasion se présente. Et on dit souvent que c’est ainsi que l’on devient champion, en gagnant les matches où l’on joue mal. Mentalement et sur le plan de l’efficacité, le Club a été le meilleur. 

Non. Même si cela devait mal se passer à Anderlecht, je pense que l’Union va gagner contre l’Antwerp. Sans avoir besoin que Bruges ne batte Anderlecht. Elle finira donc deuxième. 

J’ai envie de dire que c’est Nielsen, de l’Union. En fait, il faut se rendre au stade pour se rendre compte à quel point il s’agit d’un joueur incroyable dans sa capacité à gérer le tempo du match, à mettre le pressing, l’intensité. Il n’est pas le plus flamboyant, mais il est toujours bien placé et ne commet jamais d’erreur qui coûte à son équipe Il apporte des buts aussi, même si parfois ils sont annulés. (sourire) C’est une superbe découverte pour moi. Et il représente également très bien les valeurs véhiculées par l’Union.

Je vois bien un 2-2, avec un match qui part un peu dans tous les sens, car je pense que ce sera un match ouvert. Mais je suis un très mauvais pronostiqueur. (sourire) 

“On a encore envie d’y croire”: Felice Mazzu et l’Union ne s’avouent pas vaincus 

Casper Nielsen, le métronome de l’Union, sur les tablettes de la Lazio... et du Club de Bruges