"Le Standard est bien la meilleure équipe"

Des Diables à sa double confrontation contre le Standard et Anderlecht, l'actualité de Faris Haroun a été chargé ces dernières semaines. Le milieu de terrain du Germinal Beerschot, devenu l'un des piliers de l'équipe anversoise cette saison, a répondu à toutes nos questions sans détour. Rencontre.

Comment se fait-il qu'un joueur jeune, talentueux, offensif et belge comme vous n'ait pas pu percer à Genk et se retrouve finalement dans un (bon) club de milieu de classement comme le Germinal Beerschot ? Pourtant, vous avez un excellent profil pour évoluer dans l'un des trois grands clubs belges comme le Standard, Anderlecht ou Bruges ! (Olivier Coulon)

Merci pour tous ces compliments. En signant au Germinal Beerschot, j'ai fait le bon choix. Je sortais d'une mauvaise expérience avec Genk où je jouais cinq ou six matches de suite et puis j'étais relégué sur le banc. Puis je rejouais et ainsi de suite. Il me fallait un club où je puisse retrouver la joie de jouer, où je pouvais m'épanouir et où je pouvais jouer une saison complète. J'ai trouvé tout ça au Germinal Beerschot malgré un premier tour difficile. Cela m'a permis de me forger un caractère aussi car j'ai mis les bouchées doubles. Il ne s'agit nullement d'un pas en arrière dans ma carrière mais plutôt d'un tremplin dans l'évolution de ma carrière.

Préféreriez-vous évoluer à Anderlecht, au Standard, au Club de Bruges) ou tenter une aventure à l'étranger ? (Aurélien Uittebroek)

Mon choix est très clair : l'étranger. Maintenant, plusieurs championnats m'intéressent et je n'ai pas vraiment de préférence entre les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Espagne ou l'Angleterre. Je ne veux pas partir pour dire que j'ai tenté ma chance à l'étranger. Je n'ai pas envie de m'enterrer en Azerbaidjan par exemple. Je préfère alors rester au Germinal Beerschot. Sinon, je suis assez ouvert.

Ouvrons le chapître de l'équipe nationale. En tant que Diable rouge, comment avez-vécu cette semaine horrible ? Le climat entre les joueurs était-il aussi tendu qu'on ne l'a laissé paraître ? (7sur7)
Cette double confrontation avec la Bosnie-Herzégovine a été très pénible à vivre même si je n'ai pas joué. Il y avait énormément de pression déjà à l'aller à Genk. Perdre 2-4 est tout simplement inadmissible. Et cette pression a décuplé pour le retour à Zenica. Ce ne sont pas les meilleures conditions pour préparer une rencontre de cette importante. La suite, vous la connaissez... Par rapport au vestiaire des Diables, je n'ai jamais ressenti de la tension entre les joueurs, qu'ils jouent en Belgique ou à l'étranger, qu'ils soient d'origine francophone ou flamande.

René Vandereycken n'a jamais été très populaire et véhicule une image négative dans la presse. Vous qui le connaissez bien, que pouvez-vous nous dire sur lui ? (7sur7)

En lisant les journaux, je me rends compte que vous, les journalistes, avez une fausse image de lui. Ce n'est pas quelqu'un de méchant ou d'ironique. Il sait également plaisanter avec ses joueurs. En tout cas, je peux vous dire que vous avez faux sur toute la ligne au sujet de René Vandereycken. C'est simplement sa manière à lui d'affronter les médias. Il est comme ça et on doit le respecte

Quel est, selon vous, le profil d'entraîneur idéal pour succéder à René Vandereycken ? (Edouard Valvert)

Ce n'est pas à moi de prendre cette décision. Il faut voir aussi ce que veut l'Union belge. Mais d'après moi, il faut quelqu'un prêt à donner une nouvelle dynamique aux Diables. Un rassembleur, capable de trouver les mots justes et de prendre les bonnes décisions. Ce groupe est bourré de talent mais a besoin de confiance. Etre sélectionneur, c'est une question de responsabilité. Je connais Jean-François De Sart et il est temps de lui donner sa chance même si ce choix appartient à la Fédération.

Avec le Germinal Beerschot, vous venez d'affronter Anderlech et le Standard en peu de temps. Quelle équipe vous a le plus impressionné?

Nous avons perdu à chaque fois mais les manières étaient différentes. Au parc Astrid, Anderlecht avait très mal joué. Alors que contre les Rouches à Sclessin, le Standard a vraiment pratiqué un beau football malgré les circonstances que l'on connaît (NDLR: les trois erreurs de M.Virant). A la mi-temps, j'ai dit qu'on faisait tout pour que "le Standard soit champion". Je ne regrette pas mes propos mais c'est bien la meilleure équipe du championnat.

Pensez-vous qu'il y ait de la discrimination dans le football belge? En avez-vous souffert, notamment à Anvers? Comment expliquer que peu de jeunes d'origine étrangére et/ou maghrébine percent au plus haut niveau belge? En France ou en Hollande il y a un plus grand nombre de joueurs internationaux issus de l'immigration. (Abdel Ikazaban)

La discrimination n'est pas omniprésente dans nos stades mais oui, elle existe en Belgique. En fait, je m'en suis rendu compte dans les équipes de jeunes. Personnellement, je n'ai jamais été la cible d'attaques racistes mais j'ai vu et entendu des choses. Pour la seconde partie de la question, il est vrai que la question se pose moins dans nos pays voisins où la couleur de peau et l'origine de la peau ne sont pas un inconvénient. Il n'y a qu'à regarder les équipes nationales néerlandaise et française. En Belgique, les mentalités sont encore très fermées Et par rapport à Anvers, je n'ai souffert d'aucune insulte. Bien au contraire, j'ai été chaleureusement accueilli par le club et le public.

Peut-on dire que c'est la saison où vous confirmez votre réel potentiel ? (Christophe Mabuila)
Oui sans aucun doute. Comme je l'ai déjà dit, j'avais besoin d'une saison complète où je puisse faire mes preuves et m'améliorer. Je me sens bien au Kiel et je crois que cela se voit sur le terrain.

Au bout du compte, quel souvenir gardez-vous de Genk? (Jean-Pierre Wagen)
Des bons et de très mauvais. J'ai d'excellents souvenirs avec les familles d'accueil ou le directeur de l'école des jeunes. Les choses se sont compliquées ensuite avec quelques personnes dont je préfère taire le nom. C'est comme une histoire d'amour qui se termine mal mais je ne regrette rien. Genk reste l'équipe qui m'a donné la chance et les bagages pour percer en division 1. Je ne l'oublie pas.

Christophe Da Silva