Les vérités de Jérémy Doku: “Mon premier entraînement avec Anderlecht? Tout le monde était sous le choc”

“Comment fais-tu pour aussi bien dribbler ?”

“En m’entraînant beaucoup dans les rues d’Anvers avec mon père et mes frères, en jouant contre des gars plus âgés. Quand j’étais petit, j’étais toujours dehors à jouer avec un ballon. Peu importe le temps, soleil, pluie... Je rentrais tard. Et même à la maison, je continuais à jouer avec le ballon, même si ma mère n’était pas très heureuse de cela. Tout le monde en ville me connaît encore. Ils savent que j’étais le meilleur. Ils avaient peur de mes frères et moi.”

“Oui, c’est vrai. (rires) Quand j’étais petit, on disait souvent que je dribblais trop. Ils me disaient d’arrêter. Mais j’ai continué. C’est un conseil que je donne aux jeunes dribbleurs: continuez à le faire, même si vous n’y arrivez pas tout de suite. Ne vous cachez pas. Cela dépend en grande partie de la confiance en vous. Quand je dribble, je sais que je passe mon homme une fois sur deux. J’ai vu les statistiques récemment. Je suis le meilleur dribbleur de la Ligue 1. Pas mal dans un championnat avec Neymar et Mbappé, hein.”

(surpris) “Bien sûr que si. Je m’en souviens encore très bien. Mon adversaire direct était Alexis Saelemaekers. Et il se rappelle très bien de ce que j’ai fait.”

(rires) “Ça le rendait fou. C’est pourquoi Hein Vanhaezebrouck m’a rapidement inclus dans le noyau. Le premier ballon que j’ai eu, je les ai tous dribblés. Tout le monde était sous le choc, je n’avais que seize ans. Je joue aussi comme ça à Rennes, d’ailleurs.”

“Je pense que oui.”

“C’était parfois un peu chaotique. Mais les joueurs doivent regarder ce qu’ils apportent sur le terrain. Je regarde ma situation et je peux être tout à fait satisfait. Les adversaires savent que je peux toujours créer du danger.”

“Ce sont surtout les gens qui regardent les statistiques. Les gens en Belgique savent très bien que je n’ai pas beaucoup marqué dans le passé. Je ne suis pas Zlatan Ibrahimovic. Attention, je comprends qu’il y ait des critiques quand on ne regarde que les stats. Mais ceux qui voient chaque match savent que je m’en sors bien. Sinon, je ne serais pas toujours dans l’équipe de départ, non?

“Mon Dieu, c’est bizarre de faire ça soi-même. Un sept.”

“Quand j’ai appris qu’il y avait de l’intérêt, je me suis renseigné. C’est un club qui donne beaucoup d’opportunités aux jeunes. Regardez notre équipe: Truffert, Camavinga, Soppy, moi, etc... Nous jouons tous régulièrement. J’ai estimé que cette étape serait bonne pour ma progression en tant que footballeur. Et pour ma carrière. J’ai pu jouer en Ligue des champions. Cela a toujours été un objectif pour moi.”

“Une équipe qui est prête à investir autant sur vous n’a pas besoin de vous convaincre que vous allez jouer”.

“Permettez-moi de dire que cela ne m’a pas choqué. Je suis conscient de mes qualités. C’est juste que les prix montent vite dans le football. Je suis encore jeune, j’étais un joueur important d’Anderlecht et je suis dans l’équipe nationale.”

“Pas du tout. J’ai 18 ans, j’ai tout joué dans un club belge de haut niveau. Il était temps de partir à l’étranger. L’âge n’a rien à voir avec ça.”

“Je pense que oui. Des stars de haut niveau jouent ici, les joueurs sont plus forts et plus rapides qu’en Belgique. On ne voit pas un Neymar ou un Mbappé dans le championnat belge. De plus, toutes les équipes peuvent gagner ici. Nantes a récemment gagné contre le PSG. Même les ‘petites’ équipes se débrouilleraient très bien en Belgique.”

“Ma dernière passe, ma ‘finition’. Je dois finir mes actions encore mieux. Si j’y arrive, j’aurai le niveau pour évoluer dans un grand club. C’est une autre raison pour laquelle j’ai choisi Rennes, pour devenir plus fort. À Anderlecht, je ne pouvais plus apprendre grand-chose, j’étais l’un des meilleurs là-bas. Je voulais un nouvel environnement, un nouveau championnat et de plus grands défis. Je suis reconnaissant envers Anderlecht de m’avoir laissé partir. J’essaie toujours de regarder tous les matchs qu’ils jouent. Ils n’ont pas toujours ce qu’ils méritent.”

“Pas vraiment. Nous sommes tous deux occupés.”

“Il était tout pour moi. Entraîneur, ami.... Il pouvait être exigeant. Son expérience et sa compréhension tactique étaient très bonnes. Et avec moi, il était ‘cool’. Kompany sait comment je fonctionne. Il était l’un des seuls à pouvoir me remettre à ma place. (rires) Il savait qu’il fallait me laisser tranquille quand j’étais de mauvaise humeur.”

“En Belgique, j’ai aussi vécu seul. D’abord à l’internat, puis dans un appartement quand j’étais en équipe première. J’étais donc déjà habitué. De plus, je me suis fait des amis ici. Parfois, nous nous rencontrons. Mais avec la Covid, il n’y a pas beaucoup de choses à faire. On joue parfois à la PlayStation.”

“Toujours Fifa 21 (rires) et je joue avec Barcelone ou le PSG.”

“Nous nous appelons régulièrement. Je ne suis pas la personne qui pleure quand elle ne voit pas sa famille pendant une semaine. Mes parents le savent aussi. Ils ne sont pas inquiets, ils savent que j’aime être seul. Rien de tout cela ne me dérange.”

“Pas vraiment. Je n’ai toujours pas de permis de conduire. Lundi dernier, je devais passer mon permis de conduire à Kontich. À la dernière minute, cela n’a pas pu se faire. Mais c’est en train d’arriver.”

“C’est-à-dire?”

“Je n’ai encore rien planifié. Je m’occupe d’abord de Rennes. Je ne fais pas encore le compte à rebours, ou quoi que ce soit.”

“Pas très souvent. Il y a quelque temps, il m’a envoyé un ‘bonne chance’. Mais c’est un entraîneur national très impliqué. Il regarde tous les matchs.”

“C’est un joueur de haut niveau. Ses dribbles, sa mentalité. (soupir) C’est dommage qu’il doive traverser cela à nouveau. Les critiques qu’il reçoit, je pense qu’elles sont injustes. Au lieu de regarder la personne qu’est Eden Hazard. Soutenez-le, faites-le se sentir mieux. J’espère voir Eden revenir bientôt, même pour l’équipe nationale. Quand Eden n’est pas là, vous le sentez.”

“J’aurais du mal à m’y faire. Je me demanderais même si ça vaut la peine de continuer à essayer. Mais je suis très religieux, ce qui peut aider dans ce genre de situation.”

“Lionel Messi.”

“Comment avez-vous fait pour rester au sommet pendant si longtemps?”

“Oui, oui. Là-bas, ils aiment les joueurs comme moi. J’ai grandi avec le tiki-taka de Guardiola.”