Manque d’ambition ou rêve américain: Dante Vanzeir a-t-il fait le bon choix en partant en MLS?

“Destination New York en passant par la case fortune: le rêve américain de René, boulanger à Saint-Gilles.” Avec cet article, on aurait droit en réactions à des “génial”, “quelle success-story”, “une belle histoire”. Idem pour Bastien le biophysicien ou Didier le cordonnier.

Mais Dante, lui, est footballeur. Et visiblement, ça change tout. Comme si les sportifs de haut niveau étaient obligés de privilégier exclusivement une compétition, un cercle plus huppé à l’heure de poser un choix de carrière. Comme s'ils n’avaient pas le droit de tenir compte d'autres facteurs: vie privée, aspect financier, etc.

Dante Vanzeir aura 25 ans dans deux mois. Vouloir s’installer à New York et embrasser son “rêve américain”, cela peut se comprendre. Aurait-il forcément été plus heureux au quotidien s'il avait rejoint Lorient, Osasuna ou Bologne, des clubs de milieu de tableau de grands championnats européens? Pourtant, les critiques auraient été beaucoup plus discrètes. L'ancien Genkois est intelligent, lucide aussi. Il a certainement conscience qu’il sera compliqué pour lui de rejoindre une grande écurie du Big 5.

Son choix est concevable, mais au moins prématuré de quelques mois. L’Union est à deux matches d’un trophée en Coupe de Belgique, rivalise dans la course au titre en Pro League et peut s'attendre à une (très) grosse affiche en huitième de finale de l’Europa League. Pourquoi ne pas avoir retardé la traversée de l’Atlantique à cet été?

24 ans. 69 fois décisif (48 buts et 21 assists, NDLR) lors des trois dernières saisons, dont 12 buts et 2 passes décisives depuis le mois d’août. Homme fort d’un nouveau cador du championnat de Belgique. Si on ne cite pas de nom, ce profil est sans nul doute susceptible de faire saliver de nombreux clubs du subtop européen.

Ce joueur, c’est Dante Vanzeir. Et, il a (malheureusement) fait le choix de partir dans un championnat “exotique”. Avec cette décision étonnante, le natif de Beringen a privilégié sa qualité de vie au détriment du sportif. Un choix personnel compréhensible, mais terriblement frustrant en tant qu’observateur.

Pourquoi? Il avait tous les arguments pour passer un véritable cap dans sa carrière. Joueur régulièrement décisif, dévoué pour le collectif, peu souvent blessé (8 matchs manqués pour cause de blessure depuis trois saisons, NDLR) et qui ne cause pas de problème dans un vestiaire, il possédait tout pour attirer l’œil de nombreux clubs de championnats du Big 5. Un potentiel transfert dans un club aux ambitions sportives plus importantes que l’Union lui aurait clairement permis d’évoluer et de progresser.

Présent dans toutes les équipes jeunes de la sélection belge et une sélection au compteur avec l’équipe première, il pouvait espérer un réel avenir chez les Diables Rouges. Passer ce cap dans sa carrière aurait pu lui permettre d’intégrer un groupe en pleine régénérescence et qui vient de nommer un nouveau sélectionneur. Même si la concurrence est rude, l’ex-attaquant de Malines avait des qualités et une polyvalence à faire valoir.

Partir pour mieux revenir? Très peu probable. Si Dante Vanzeir souhaitait faire son come-back au premier plan sur notre continent, cela pourrait s’avérer compliqué. Witsel et Carrasco l’ont fait, en partant en Chine pendant quelques années, avant de faire un retour dans un grand club européen (à Dortmund pour le premier, à l’Athlétique Madrid pour le deuxième). Mais le désormais ex-joueur de l’Union n’a pas l’aura des deux Diables Rouges. Contrairement à eux, il pourrait vite tomber dans l’oubli des fans, observateurs et des clubs européens. Quel gâchis.

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