Mazzu, les Diables, son duo “atypique” avec Undav: les confidences de Dante Vanzeir
Interview exclusiveIl ne sait pas s’il doit se pincer pour y croire... Après dix journées de championnat, Dante Vanzeir pointe à la troisième place du classement de la Jupiler Pro League avec l’Union. Devant le Standard, balayé 4-0 au stade Joseph Marien. Devant Anderlecht, dominé 1-3 dans son Lotto Park. Et devant, au nombre de victoires, le Club Bruges, double champion en titre. Le promu semble donc bien parti pour renouer avec son glorieux passé. Et son attaquant de poche, 23 ans, déjà auteur de 7 buts, pour prouver qu’il peut bel et bien briller au plus haut niveau. Ce samedi, le Limbourgeois accueille Seraing, l’autre promu, treizième. Pour poursuivre la folle épopée ?
Dante Vanzeir, vous devez rêver tout éveillé devant la troisième place de l’Union au classement de la Jupiler Pro League après 10 journées…
Dante Vanzeir Oui. C’est une très belle surprise (sourire). Je crois que tout le monde aurait signé des deux mains et les yeux fermés pour pareil début de championnat ! Je trouve néanmoins que nous avons une bonne équipe, capable d’ennuyer les meilleurs, comme nous l’avons déjà prouvé. L’objectif premier était le maintien, ce qui est logique pour un promu, mais le sentiment qui habitait le groupe n’en était pas un de lutter pour éviter la relégation. Et pour l’instant, tout se passe bien.
Effectivement. Vous êtes devant le Standard, Anderlecht et Bruges. C’est fou, non ?
Oui. Et nous aurions même pu avoir quelques points supplémentaires. Contre le Club Bruges, nous aurions pu gagner et contre l’Antwerp, nous ne méritions pas de perdre. Bref, avec un peu de réussite, nous pourrions être premiers ! (sourire) Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche. Il faut savourer ce moment, le temps que cela dure. Je trouve que nous jouons bien au football et que nous ne devons pas nous mettre de pression. ‘Niets moet, alles mag’ comme on dit en néerlandais. Rien n’est obligatoire, mais tout est permis.
Quand vous franchissez les grilles du stade Marien, il se dégage une ambiance particulière. Tout le monde le sait. Et je pense qu’en tant qu’adversaire, vous n’aimez pas venir jouer à l’Union.
Comment expliquez-vous ce début de saison en fanfare ?
Je crois que l’un de nos atouts, est le fait de jouer ensemble depuis longtemps. Nous avons gardé la même ossature que celle qui nous a permis de remporter le titre en 1B. Tout le monde connaît les qualités de chacun et les automatismes sont bien ancrés. Cela se voit par exemple très bien avec moi et Undav, mais aussi à d’autres endroits sur le terrain. Chaque joueur sait ce qu’il peut attendre du coéquipier à gauche ou à droite de lui. D’autres clubs, qui ont réalisé beaucoup de transferts, n’ont peut-être pas la même cohésion. D’autant qu’en dehors du terrain, nous formons également un groupe très soudé, un aspect qui nous permet de tenir bon dans les moments difficiles.
Qu’est-ce qui fait la force de l’Union ?
Le collectif. Et les supporters. Quand vous franchissez les grilles du stade Marien, il se dégage une ambiance particulière. Tout le monde le sait. Et je pense qu’en tant qu’adversaire, vous n’aimez pas venir jouer à l’Union. Nous n’avons pas de stars, pas de joueurs à plusieurs millions d’euros, comme Lang et Vanaken à Bruges, ou Onuachu à Genk, pour qui on évoque un transfert à l’Atletico Madrid, mais bien des qualités de groupe pour mener la vie dure à beaucoup d’équipes.
Bref, c’est… l’union qui fait la force ?
Oui. C’est tout à fait ça. (sourire) »
C’est aussi le mérite de Felice Mazzu…
Incontestablement. C’est un entraîneur qui sait parfaitement comment utiliser les qualités de ses joueurs. Le plus bel exemple est l’an dernier, où après trois ou quatre journées, nous avons basculé vers un système en 3-5-2, car le 4-3-3 ne fonctionnait pas comme nous l’espérions. Et depuis, nous n’avons quasiment plus perdu un match. À côté de cela, c’est aussi un homme très chaleureux, qui considère le club où il travaille comme une famille. Et cela fait beaucoup. »
C’est lui qui vous a relancé après des débuts compliqués au Racing Genk et à Malines ?
Oui. C’est un coach qui a cru en moi quand j’étais au plus bas. Genk m’avait laissé partir, car on ne voulait plus de moi. Et lui m’a dit qu’il me voulait. C’est donc grâce à lui que je suis parvenu à sortir la tête de l’eau et que je suis capable aujourd’hui de réaliser de telles prestations. Il m’a fait retrouver le plaisir de jouer à l’Union.
L’objectif est d’essayer de figurer dans le Top 8. De la colonne de droite à l’entame du championnat, nous sommes donc déjà passés à la colonne de gauche. Et petit à petit, on avance.
Le grand public ne vous connaît pas encore très bien. Qui est Dante Vanzeir ?
Je dirais que comme tout Limbourgeois qui se respecte (sourire), je suis originaire de Beringen, je suis un garçon sobre, qui n’a pas besoin de grand-chose pour être heureux. J’aime être à la maison, regarder une série Netflix à la télévision ou jouer à Call of Duty ou League of Legends sur mon ordinateur. Sur le terrain, en revanche, je suis passionné et travailleur. Mais aussi réaliste, surtout après les deux graves blessures que j’ai connues plus jeune (NdlR : déchirure des ligaments croisés du genou gauche à 16 ans et du genou droit à 18 ans). Elles m’ont fait m’ont fait prendre conscience que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Et que si je voulais ne rien regretter, je devais me donner à fond, au quotidien.
Si vous deviez qualifier en quelques mots ce que l’Union symbolise pour vous, que diriez-vous ?
Pas facile. Je dirais que l’Union, c’est le jaune de la flamme, une flamme vive et chaleureuse. J’avoue que lorsque je suis arrivé ici, je ne connaissais pas grand-chose du club. Mais j’ai vite été agréablement surpris. J’ai trouvé un club très convivial, avec une grande richesse en matière de supporters. Je sais que l’Union a été 11 fois championne de Belgique, avant la Seconde Guerre mondiale, et qu’elle a compté dans ses rangs plusieurs grands joueurs. Et il faut être fier de ce passé.
Jusqu’où peut aller l’Union cette saison. Osez-vous doucement songer à une éventuelle participation aux playoffs 1 ?
Il est clair que l’on peut toujours avoir cette ambition, mais au sein du club, l’objectif est plutôt d’essayer de figurer dans le Top 8. Je pense, sans prétention, que la lutte pour le maintien ne doit plus vraiment nous préoccuper. De la colonne de droite à l’entame du championnat, nous sommes donc déjà passés à la colonne de gauche. Et petit à petit, on avance. Nous voulons aussi offrir du beau football à nos supporters, avec beaucoup d’occasions de but. Qu’ils prennent du plaisir à venir au stade nous encourager.
Deniz Undav est encore meilleur que la saison dernière. Peu de joueurs en Belgique sont capables de garder aussi bien un ballon que lui. En outre, il a déjà marqué 7 buts et délivré 5 assists !
Vous avez déjà affronté tous les “grands” du championnat. Quelle est l’équipe qui vous a le plus impressionné jusqu’à présent ?
Je pense que le match le plus difficile fut celui au Racing Genk, même si nous sommes repartis avec un partage (NdlR : 1-1). Ils avaient énormément de possession de balle et pratiquaient un football très dominant. Nous nous étions en outre retrouvés à dix à vingt minutes du terme. Cela dit, je pense que la meilleure équipe à l’heure actuelle est bien le Club Bruges. Quand on voit ce qu’ils réalisent en Ligue des Champions… S’ils affichent le même niveau en championnat, ils seront durs à battre.
Et le joueur ?
« Je pourrais citer Noa Lang ou Charles De Ketelaere, mais je vais dire mon coéquipier Deniz Undav. Je le côtoie tous les jours et il est encore meilleur que la saison dernière. Peu de joueurs en Belgique sont capables de garder aussi bien un ballon que lui avec des défenseurs sur le paletot. En outre, il a déjà marqué 7 buts et délivré 5 assists ! Il est donc très efficace pour l’équipe, ce qui est très important en football. Et je retire beaucoup de profit de son jeu. »
Justement, comment expliquez-vous cette complémentarité si fructueuse ? Deux attaquants de moins d’1,80 m si prolifiques, cela bouscule les standards du football moderne représentés par les Ronaldo, Lukaku, Lewandowski ou Benzema…
C’est vrai que nous pouvons apparaître comme un duo d’attaquants un peu atypique, mais Deniz est quelqu’un de très costaud pour sa taille. Le fait qu’il garde si bien le ballon me permet de bouger autour de lui et d’utiliser ma vitesse pour amener de la profondeur. Et notre collaboration fonctionne à merveille. J’ai moi aussi déjà inscrit 7 buts et j’en suis très heureux.
Au fond, qui était votre idole quand vous étiez gamin ?
Je n’avais pas vraiment d’idole, mais au fil du temps, j’ai attrapé un petit faible pour Sergio Agüero. Il n’est pas non plus très grand, mais cela ne l’a pas empêché de briller en Premier League face à tous ces colosses de défenseurs, montrant qu’il ne faut pas spécialement être un géant, mais plutôt vif et intelligent. Je revois encore son but légendaire qui a offert le titre à Manchester City dans les arrêts de jeu de la dernière journée en 2012 (NdlR : victoire 3-2 contre QPR). C’est d’ailleurs depuis que j’ai attrapé de la sympathie pour les Sky Blues. Ils avaient une super équipe avec Dzeko, Tevez, Yaya Touré et Kompany.
Quel maillot aimeriez-vous porter un jour dans votre carrière. Celui de Man City ou de Barcelone, vu qu’Agüero y a été transféré cet été ?
Je dirais plutôt le maillot de Manchester City. Il y a non seulement le côté sympathie, mais aussi le fait que la Premier League est un championnat très attrayant. C’est la meilleure compétition au monde, car elle compte cinq ou six équipes du top européen et, derrière, des clubs capables de tenir chaque week-end la dragée haute aux meilleurs. C’est le championnat le plus complet, qui exige technique, vivacité, puissance, sens tactique…
Je rêve de jouer un jour pour les Diables Rouges, mais la Coupe du Monde au Qatar risque d’arriver un peu vite pour moi. Si je veux devenir une valeur sûre, je devrai encore manger quelques tartines...
Back to reality. Ce samedi après-midi, vous rencontrez Seraing, l’autre promu, qui a aussi bien entamé la saison. Vous allez gagner votre duel à distance avec Mikautadze ?
Je l’espère. (sourire) L’an dernier, nous avions tous deux terminé la saison en 1B avec 19 buts au compteur, mais il fut désigné meilleur buteur, car il avait joué dix minutes de moins que moi. Je le regrette un peu, d’autant que je n’avais pas pu disputer les quatre derniers matches en raison d’une blessure à la cheville. Du coup, il a pu me rattraper. Cette saison sera une nouvelle bataille et j’espère en tout cas marquer un but de plus que lui samedi. Cela signifierait que nous aurions une bonne chance de l’emporter.
Vos bonnes prestations avec l’Union ont aussi tapé dans l’œil de Roberto Martinez, le sélectionneur des Diables Rouges.
Il s’agissait d’une pré-sélection. Il m’avait repris dans une liste de 31 joueurs pour les trois matches de qualification pour la Coupe du Monde contre l’Estonie, la République Tchèque et la Biélorussie. Finalement, je n’avais pas été repris dans la sélection définitive, mais cela m’a évidemment fait plaisir que le sélectionneur national songe à moi. Je ne m’y attendais pas du tout. C’est la preuve que je progresse bien.
Vous avez suivi, on l’imagine, la phase finale de la Nations League, la semaine dernière. Vous dites-vous qu’il y a peut-être une place pour vous dans les 23 pour la Coupe du Monde 2022 au Qatar?
Je rêve de jouer un jour pour les Diables Rouges, mais la Coupe du Monde au Qatar risque d’arriver un peu vite pour moi. La ligne d’attaque actuelle avec Lukaku, Hazard, De Bruyne, Mertens, etc est phénoménale et je suis encore loin de ce niveau. Maintenant, pourquoi ne pas faire une fois partie d’une sélection pour un match ? Ce serait déjà formidable. Mais si je veux devenir une valeur sûre, je devrai encore manger quelques tartines... (sourire)
Dernière question. Si vous n’aviez été footballeur, quelle carrière auriez-vous embrassée ?
Je serais probablement devenu architecte. J’ai d’ailleurs songé à combiner les deux suite à mes blessures au genou. Mais je suis très heureux d’avoir pu continuer le football à 100%.
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