Pourquoi la Belgique figure-t-elle parmi les trois derniers pays à ne pas autoriser cinq remplacements?

“C’est un gros inconvénient que nous ne puissions pas faire cinq remplacements comme nos adversaires en Ligue des champions”, a déclaré samedi l’entraîneur du Club de Bruges, Philippe Clément. Le lendemain, Ivan Leko, le coach de l’Antwerp, suivait. “Je ne comprends pas qu’en Belgique, nous ne puissions faire que trois remplacements par match. De toutes les équipes qui jouent les coupes européennes (sauf en Angleterre et en Azerbaïdjan, ndlr), seules les Belges doivent effectuer trois remplacements”.

Pourtant, l’été dernier, une proposition a été mise sur la table de la Pro League pour augmenter le nombre de remplaçants à cinq. Mais ce plan n’a jamais été approuvé, notamment parce que plusieurs petits clubs n’y étaient pas favorables. Leur raisonnement? Les grandes équipes ont un meilleur noyau à la fois en largeur et en force. Les joueurs que le Club de Bruges ou l’Antwerp peuvent faire entrer comme quatrième ou cinquième remplaçant seront forcément plus forts. 

Selon le K11, l’association officieuse des onze “petits” clubs de division 1A du football belge, l’écart ne ferait donc que se creuser entre les grands et les petits du championnat. Même si tout le monde ne partageait certainement pas cette opinion, à l’image de l’OHL qui est un partisan de cinq changements.

Malgré leurs doléances justifiées, les gros clubs belges n’ont jamais fortement insisté pour que soit modifiée la règle des trois remplacements. Vincent Mannaert, CEO du Club de Bruges, faisait encore partie du conseil d’administration de la Pro League au moment de décider d'un changement de règlement. Malgré tout, il n’a jamais frappé du poing sur la table pour faire passer les changements de trois à cinq. Il en va de même pour les dirigeants de La Gantoise (Michel Louwagie), Charleroi (Mehdi Bayat) et le Standard (Alexandre Grosjean).

Parmi les clubs qualifiés en coupe d’Europe, seul l’Antwerp ne faisait pas partie du conseil d’administration. Luciano D’Onofrio et Sven Jaecques, qui n’ont été élus qu’après l’été, ont bien essayé de mettre le thème à l’ordre du jour. Mais quand ils ont senti qu’il y avait peu d’enthousiasme, ils ont laissé tomber. À l’époque, l’Antwerp avait déjà connu de durs combats (notamment les discussions animées sur les droits TV) au sein de la Pro League. Repartir en guerre aurait été imprudent.

Officiellement, la modification des règles n’a pas eu lieu car “il n’est pas souhaitable d’introduire une règle qui ne s’applique que pour une saison”.