L'Espagne ne taxera pas davantage les footballeurs étrangers

Le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir en Espagne a renoncé mardi soir à modifier la loi fiscale afin de taxer plus lourdement les hauts-revenus, dont ceux des footballeurs étrangers, après avoir passé un pacte dans ce sens avec l'extrême-gauche.

Le Parti socialiste, qui ne dispose que d'une majorité relative à la chambre basse et qui doit passer des alliances pour faire passer ses projets, avait noué un pacte mardi à la mi-journée avec l'extrême-gauche parlementaire, le groupe écolo-communistes IU-ICV, et des indépendantistes républicains et verts catalans.

Le projet était de réformer la loi fiscale afin de taxer plus lourdement les plus haut-revenus, et également de mettre un terme à une loi favorable aux footballeurs étrangers qui leur permettait de payer moins d'impôts.

Mais en début de soirée, le Parti socialiste rompait le pacte au motif que ses alliés n'étaient pas disposés à voter en faveur du projet de loi socialiste sur les plafonds de dépenses du budget 2010.

IU-ICV a rétorqué que le PSOE s'était incliné sous la pression des nationalistes catalans de droite de CIU.

Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero ne compte pas sur une majorité absolue au Parlement. Le groupe socialiste compte que 168 sièges alors que la majorité absolue est de 176 sièges.

L'alliance initiale prévoyait, outre d'augmenter l'imposition des revenus les plus élevés, de mettre fin au régime fiscal favorable de contribuables étrangers installés en Espagne, comme les footballeurs.

Cette "loi Beckham", du nom du premier footballeur anglais à en avoir bénéficié, n'impose sur le revenu les joueurs étrangers évoluant en Espagne qu'à hauteur de 24%, au lieu de 43% comme les Espagnols disposant de revenus comparables.

Le Real Madrid a annoncé en juin le recrutement du ballon d'or 2008, Cristiano Ronaldo, qui évoluait jusqu'alors à Manchester United. Le montant du transfert, 93 millions d'euros et le salaire que toucherait le joueur (12 millions d'euros bruts annuels selon la presse) ont déclenché une polémique.

José Luis Rodriguez Zapatero a jugé ces chiffres "excessifs". (belga)