Spa-Francorchamps menacé de disparaître du calendrier, son président reste confiant: “La F1 serait moins bien sans notre circuit”
Spa-Francorchamps a investi 50 millions d’euros dans la modernisation de son circuit. En ce moment même, les décideurs de la Formule 1 s’interrogent pourtant sur l’avenir du Grand Prix de Belgique. Celui prévu au mois d’août pourrait être le dernier. Les organisateurs du circuit ne s’inquiètent pas pour l’instant, comme l’a confié son président Melchior Wathelet, mais certains faits montrent qu’ils devraient commencer à l’être.
RédactionDernière mise à jour:24-03-22, 10:18Source:HLN, Caravaggio Media
Comme nous l’écrivions mercredi, la Belgique pourrait perdre la Formule 1. C’est en tout cas la tendance actuelle. Avant, le circuit belge discutait avec Bernie Ecclestone, qui appréciait Spa-Francorchamps. Désormais, les négociations se tiennent avec Liberty Media, le grand groupe américain qui a acheté les droits commerciaux de la F1 à Ecclestone. Leur stratégie est très différente. Grâce notamment à la coopération avec Netflix, ils ont propulsé la popularité de la F1 vers des sommets sans précédent.
Et surtout, ce succès est désormais mondial. Naturellement, Liberty Media veut en profiter. A partir de cette année, il y aura un deuxième grand prix aux États-Unis, à Miami. Et cela devrait suivre en 2023 par un troisième, à Las Vegas. Les organisateurs lorgnent également le marché chinois. En plus de Shanghai, qui devrait revenir sur le circuit en 2023, une deuxième course chinoise doit être organisée au plus vite.
Sinon, le Qatar est déjà programmé pour 2023, ce qui sera une troisième course dans Moyen-Orient, en plus de Bahreïn et d’Abu Dhabi. Enfin, il reste un continent où la F1 n’est pas venue: un GP en Afrique du Sud est envisagé. Ces nouveautés vont pousser trois ou quatre grands prix vers la sortie... et quatre pays ont un contrat qui expire cette année: la France, la Belgique, le Mexique et Monaco.
“Il ne faut pas paniquer”
Ces deux derniers n’étant pas menacés, la France et la Belgique pourraient en payer les frais. “Nos concurrents sont plutôt les Grands Prix européens. On ne sera jamais Las Vegas ou Bahreïn, mais nous sommes plus historiques, mythiques. La Formule 1 veut devenir mondiale, il y aura donc une place pour l’Europe, qui a plutôt tendance à diminuer”, explique Melchior Wathelet, président du circuit de Spa-Francorchamps, au micro de Caravaggio Media.
“Notre contrat court jusqu’en 2022. On aura encore un Grand Prix cette année, et il sera pas mal car il est déjà sold out. On n’a pas encore de prolongation de contrat, mais il y a des contacts, des discussions qui avancent bien, il ne faut pas paniquer. Il n’y a aucun signal qui indique que cela devrait mal se passer”, poursuit-il.
Le ton monte parfois, mais tout le monde veut arriver à un accord
L’ancien ministre cdH reste optimiste sur l’aboutissement des négociations. “Elles se déroulent de manière assez informelle. De temps en temps, c’est un peu plus compliqué car on n’est pas toujours pas d’accord donc le ton monte. Mais tout le monde veut arriver à un accord, on sent que la Formule 1 sans Francorchamps c’est moins bien, et réciproquement. On a un intérêt commun. Je reste extrêmement confiant pour l’avenir, mais je ne peux pas encore dire que c’est fait.”
Mais Spa-Francorchamps a-t-il encore les moyens de rester sur le circuit? “La question est bonne. L’événement est déficitaire, mais pour l’image de la Wallonie, pour l’ensemble de l’économie aux alentours, un Grand Prix rapporte plus de 30 millions d’euros. Le gain indirect est beaucoup plus important que le coût de l’événement.”