Accord conclu sur le nucléaire iranien, une "erreur historique", selon Israël
UpdateL'Iran et les grandes puissances sont parvenus à finaliser mardi à Vienne un accord historique sur le nucléaire iranien, un dossier qui empoisonne les relations internationales depuis douze ans.
"Grâce à Dieu les négociations nucléaires se sont achevées avec succès", a déclaré Hamid Baeidinejad, l'un des principaux négociateurs iraniens, après 21 mois de pourparlers et un round final de plus de 17 jours de négociations acharnées pour solder le dossier.
"L'accord est conclu", a également indiqué une source diplomatique.
Objectif
L'objectif du texte est de garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir de débouchés militaires, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffent l'économie du pays. L'accord, qui autorise l'Iran à poursuivre son programme nucléaire civil, ouvre la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques de l'Iran avec la communauté internationale. Il a immédiatement été qualifié d'"erreur historique" par Israël et hérisse également les puissances régionales sunnites au Moyen-Orient.
"Réunion finale"
L'Iran et le groupe P5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) étaient réunis en fin de matinée en "réunion plénière finale" au siège viennois de l'ONU, avant une déclaration finale des chefs de la diplomatie européenne et iranienne.
"Feuille de route"
D'ores et déjà, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), appelée à jouer un rôle clé dans la mise en oeuvre de l'accord, a annoncé avoir signé avec l'Iran une "feuille de route" autorisant une enquête sur la possible dimension militaire passée du programme nucléaire iranien, une "avancée significative" selon le patron de cet organe de l'ONU, Yukiya Amano.
"Points de désaccord"
Les négociateurs, à commencer par l'Américain John Kerry et l'Iranien Mohammad Javad Zarif, principaux acteurs au dossier, ont bataillé jusqu'à la dernière minute pour résoudre de derniers "points de désaccord", selon les termes de Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama. L'accord se sera fait attendre: il était initialement prévu pour le 30 juin, mais cette date a été repoussée à plusieurs reprises en raison de l'importance des enjeux.
Programme nucléaire civil
L'Iran est soupçonné d'avoir mis en oeuvre, jusqu'en 2003 et peut-être au-delà, un programme nucléaire militaire sous couvert d'activités civiles ce qu'il a toujours nié. Depuis une dizaine d'années, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU imposent des sanctions à la République islamique pour la forcer à négocier. Les pourparlers n'ont vraiment commencé qu'en 2013 après l'élection du président Hassan Rohani sur la promesse d'une levée des sanctions.
Accord-cadre de Lausanne
En avril, à Lausanne, les négociateurs ont obtenu à l'arraché un accord-cadre qui a fixé les grands principes du texte final. L'Iran a notamment accepté de réduire le nombre de ses centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi, ce qui doit rendre quasi impossible la fabrication rapide d'une bombe atomique.
Levée des sanctions
En prévision de l'accord, le ministre iranien de l'Intérieur a demandé aux autorités locales de se préparer à des scènes de liesse dans les rues, la population espérant que la levée des sanctions internationales permette une amélioration de ses conditions de vie en cas d'accord.
Négociation-fleuve
La séquence de pourparlers viennois représente l'un des plus longs cycles de négociations internationales, au niveau ministériel et en un seul lieu, depuis celui qui a abouti aux accords de Dayton (Etats-Unis) ayant mis fin en 1995 à la guerre en Bosnie-Herzégovine. Les discussions se sont éternisées en raison de divergences sur la durée de l'accord, le rythme de la levée des sanctions ou l'accès aux sites militaires iraniens.
Obstacles
Les négociations ont également buté sur la levée de restrictions sur le programme balistique et le commerce des armes, réclamée par Téhéran avec le soutien de Moscou. Les Occidentaux jugent cette demande délicate en raison de l'implication iranienne dans plusieurs conflits, en particulier en Syrie et en Irak.
Succès majeur pour Obama
L'accord, qui se présente comme un succès majeur pour le président démocrate américain Barack Obama et son homologue modéré iranien Hassan Rohani, doit désormais être examiné par le Congrès américain, contrôlé par des Républicains très méfiants envers l'Iran.
"Erreur historique", selon Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié mardi d'"erreur historique" l'accord nucléaire finalisé entre l'Iran et les grandes puissances à Vienne. "D'après les premiers éléments qui nous parviennent, il est déjà possible de dire que cet accord est une erreur historique pour le monde", a déclaré M. Netanyahu avant une rencontre à Jérusalem avec le ministre des Affaires étrangères néerlandais Bert Koenders.
"Machine de terreur"
Grâce à cet accord qui vise à empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire en échange d'une levée des sanctions qui étranglent son économie, "l'Iran va recevoir des centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de faire fonctionner sa machine de terreur, son agression et son expansion au Moyen-Orient et dans le monde entier", a accusé M. Netanyahu.
"Tragédie"
Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a lui aussi dénoncé une "tragédie pour tous ceux qui aspirent à la stabilité régionale et craignent un Iran nucléaire". Le Premier ministre israélien, qui mène depuis des mois une campagne déterminée contre un accord sur le nucléaire iranien, a critiqué le groupe P5+1 --Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie et Allemagne--, qui a, selon lui, été "prêt à un accord à tout prix".
"Toujours plus de concessions"
"Il n'est pas possible d'empêcher un accord lorsque les négociateurs sont prêts à faire toujours plus de concessions à ceux qui, lors même des discussions, crient 'mort aux Etats-Unis'", a-t-il souligné, faisant référence aux manifestations anti-américaines en Iran. "Nous savions très bien que le désir de signer un accord était plus fort que tout, et nous ne nous sommes donc pas engagés à empêcher un accord", a-t-il poursuivi. "Mais nous nous sommes engagés à empêcher l'Iran de se doter des armes nucléaires et cet engagement est toujours d'actualité".
Vers une action militaire?
Les responsables israéliens affirment depuis des mois ne pas écarter un possible recours à une action militaire, une perspective qui a toutefois été largement mise entre parenthèses. M. Netanyahu a aussi appelé la classe politique israélienne à mettre de côté la "politique politicienne" pour s'unir derrière un "sujet crucial pour l'avenir et la sécurité de l'Etat d'Israël".
Netanyahu responsable de l'isolement israélien
Un appel visiblement vain, le chef de l'opposition, le travailliste Isaac Herzog, ayant peu de temps après l'annonce de la signature de l'accord, rendu M. Netanyahu largement responsable de l'isolement d'Israël. "Un des éléments les plus graves de la situation actuelle est que l'accord qui affecte le plus l'existence d'Israël depuis plusieurs décennies a été signé en l'absence totale d'Israël", a-t-il déploré sur sa page Facebook. "Les intérêts d'Israël ont été abandonnés --en partie à cause des différends personnels entre Netanyahu et Obama", a-t-il encore écrit, faisant allusion aux mauvaises relations notoires entre M. Netanyahu et le président américain.
Puissance nucléaire
Israël est considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient et n'a pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
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