Bart De Wever fait des avances au cdH

Que le leader nationaliste éprouve une certaine sympathie pour feu Jean-Luc Dehaene n'est un secret pour personne. Et depuis qu'il a été nommé informateur, il utilise la méthode de l'ex-Premier ministre CVP: "pas de commentaire".

Discrétion de mise
Pour l'instant, c'est la discrétion médiatique le plus totale. Mercredi, il s'est entretenu avec les présidents de parti francophones, sans que rien ne filtre. Les prochains jours, il tentera de nouer des contacts informels, avec toujours la même discrétion, ce qu'il attend aussi des autres éventuels partenaires.

S'il veut se donner une chance de réussir, le silence est absolument de mise. Son objectif n'est pas nouveau: une coalition de centre-droit. Mais cela risque d'être tout sauf une sinécure. La principale pierre d'achoppement? Le cdH. La clé pourrait bien être dans le parti de Benoît Lutgen. "S'il parvient à convaincre le cdH, le MR suivra", dit-on dans les coulisses.

Le cdH va-t-il succomber aux sirènes de la N-VA?
De Wever peut-il espérer un "oui" du cdH? Ou ce dernier résistera-t-il à la tentation du pouvoir et ignorera-t-il ces avances? Au sein du parti humaniste, certains responsables, parmi les lesquels des figures importantes, ne verraient pas d'un mauvais oeil une coalition anti-PS. Stratégiquement, cela lui permettrait de rompre avec son image d'un parti "scotché" aux socialistes et d'enfin sortir de l'ombre de son éternel partenaire.

Cela dit, pour la plupart des observateurs, il y a peu de chances de voir ce scénario se concrétiser. Au cdH, il règne toujours une aversion pour Didier Reynders et le PS a toujours été le partenaire privilégié. La proximité entre Joëlle Milquet et Elio Di Rupo ne date pas d'aujourd'hui. Par ailleurs, la méfiance envers Bart De Wever et son parti séparatiste reste est immense. Francis Delpérée avait qualifié le parti flamand de "raciste" il y a quelques jours. Sans parler de la différence sur le plan communautaire et socio-économique...