Ce film a fait pleurer la Croisette. Ah bon?

Toute histoire fait écho à notre histoire personnelle. Si les plans techniques s'analysent avec précision, si le style d'un réalisateur peut s'observer de près, le reste se passe dans notre poitrine: soit le coeur fait des bons sismiques, soit l'électrocardiogramme reste désespérement plat. Ce matin donc, si "la Croisette a pleuré" pour "Mia Madre", on a trouvé le film pas mauvais mais sans intérêt.

Nanni Moretti filme le quotidien de Margherita Buy. Réalisatrice, elle doit gérer un acteur mégalo et pas aussi doué qu'il essaie de le faire croire. Elle tente de faire accepter sa récente rupture à son ex, d'aider sa fille en latin et de passer du temps avec sa mère hospitalisée. Nanni Moretti s'offre le beau rôle: celui du frère toujours de bon conseil, épaule solide sur qui s'appuyer.

"La Chambre du fils", sur la mort d'un enfant, avait provoqué des émotions bien plus fortes que "Mia Madre", sur la mort d'un parent. Nanni Moretti a, comme souvent, "filmé la vie des gens". Mais on va au cinéma pour s'évader, rêver, souffler, s'instruire, changer de décor. Du coup, sorry Nanni, mais non merci.