Darcis doute pour Wimbledon

7-5, 6-3, 6-4 ! Steve Darcis (ATP 161), 32 ans, issu des qualifications, n'a pas fait tomber l'ogre serbe du tennis mondial Novak Djokovic, 29 ans, qu'il affrontait pour la 3e fois de sa carrière sur le Court Suzanne Lenglen, jeudi au 2e tour des Internationaux de France à Roland Garros.

"Le mérite en revient à Steve"
Le Serbe, qui espère enfin soulever la Coupe des Mousquetaires après trois échecs en finale (2012, 2014, 2015), n'a pourtant pas vraiment convaincu. Il a même cumulé les fautes directes (42, pour 29 coups gagnants) et gaspillé un nombre inhabituel (7) de balles de break. "Je suis content d'avoir gagné en 3 sets", déclarait le numéro 1 mondial en conférence de presse d'après-match. "J'ai fait trop de fautes, mais le mérite en revient à Steve: il m'a gêné avec son slice, il s'appuie sur cette balle ralentie pour anticiper mon coups".

Il a néanmoins signé sa 50e victoire à Paris, sans devoir lâcher trop d'énergie. Mais cela aurait pu tourner d'une autre façon. "J'ai effectué une bonne entame de match, mais je l'ai laissé revenir dans la partie", faisant allusion à ses deux balles de break à 3-0. "Cela a préfiguré le match. Je savais qu'il profiterai du moindre relâchement pour revenir au score, j'ai dû serrer le jeu et heureusement, je m'en suis sorti".

Entre fierté et déception
Quant à Darcis qui a enchaîné les victoires en qualifs puis au premier tour contre le Turc Marsel Ilhan (ATP 198), il pourra malgré tout se vanter d'avoir crânement tenu tête au numéro un mondial, l'obligeant à hausser le ton pour conclure les manches, bien aidé par un bon pourcentage au service (67% de premières balles). 

"On sort toujours déçu d'une défaite", exprimait pour sa part le Liégeois. "J'ai eu de bons passages, je n'ai pas démérité, je l'ai fait douter et ma tactique était au point". Shark s'est notamment appuyé sur leur dernière confrontation, en huitième de finale de Miami en 2015, pour faire déjouer le favori du tournoi. "J'avais servi pour le gain du premier set", se souvient-il.

"Même si je sais qu'il n'a pas fait un grand match, je l'ai embête avec mon slice, je le sentais agacé. Malgré mon mauvais début de match, je me sentais bien. Je me suis accroché et je suis revenu. Mais malheureusement, un ou deux points ont fait la différence. Et puis, j'ai mal servi, c'est le seul point négatif". 

Doutes pour Wimbledon
Des détails que Steve considérait comme normal, lui qui n'a que peu d'expérience face aux meilleurs sur les grands courts. "Même à 32 ans, j'ai encore beaucoup à apprendre de ce genre de contexte. J'aurais peut-être une chance si j'avais plus l'occasion d'affronter ce type de joueurs. Mais comparativement à Federer à l'US Open, j'ai pris du plaisir. J'ai pas pris de taule (sic) comme face au Suisse qui, je dois l'avouer, m'avait nettement plus impressionné. Mais Djoko est énorme, il ne rate pas grand-chose, ne lâche rien et je comprends pourquoi il est numéro 1".

Désormais éliminé, Steve va avant tout récupérer des efforts consentis et soigner son poignet opéré, endolori par la succession de matches. "Je sens que j'ai beaucoup joué. Je ressens une petite tension. Je vais prendre 2 ou 3 jours de congés. J'en ai besoin pour me soigner". Le suite, ce sont deux challenger sur terre battue, à Lyon et Blois. Quant au gazon, Shark cultive quelques appréhensions. "J'ai peur de rejouer sur gazon, trop exigeant pour mon poignet. Je ne déciderai de ma participation à Wimbledon qu'après ces deux tournois. Mon objectif, désormais, est de rapidement me rapprocher de la centième place". Et, surtout, d'éviter une rechute. 

Novak Djokovic affrontera au prochain tour pour une place en huitièmes de finale le Britannique Aljaz Bedene (ATP 66) qui a sorti l'Espagnol Carreno Busta (ATP 43) en cinq sets: 7-6 (7/4), 6-3, 4-6, 5-7, 6-2.