Des combats en cours malgré le "cessez-le-feu immédiat"
UpdateDans une déclaration en direct, Moussa Koussa, le ministre libyen des Affaires étrangères, a décrété vendredi un "cessez-le-feu immédiat" mais l'ordre ne semble pas avoir encore été transmis aux forces sur le terrain. Des combats avaient lieu vendredi après-midi aux alentours d'Ajdabiya, ville clé dans l'est de la Libye encore sous contrôle partiel des rebelles. Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont effectué des percées, selon des témoins et un journaliste de l'AFP. La Libye a pourtant déclaré mettre fin à toutes les opérations militaires "pour protéger les civils" suite à la résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU.
De nombreuses explosions ont notamment été entendues en provenance de Zuwaytinah, un petit port pétrolier situé à 30 km au nord-ouest d'Ajdabiya, dernier verrou des insurgés avant leur fief de Benghazi, à 160 km de là. Selon des sources médicales et des insurgés, les environs du port ont été visés par des bombardements.
Les troupes de Kadhafi contrôlent par ailleurs partiellement les trois axes principaux sortant d'Ajdabiya: la voie vers Brega (ouest), la route côtière vers Benghazi (nord-est) et celle via le désert rejoignant Tobrouk (nord-est).
La Libye a annoncé vendredi qu'elle mettait fin à toutes les opérations militaires en application de la résolution votée par le Conseil de sécurité de l'ONU dans la nuit, a indiqué le ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa. La Libye "a décidé d'observer immédiatement un cessez-le-feu et de mettre fin à toutes les opérations militaires", a déclaré M. Koussa lors d'une conférence de presse.
Il a affirmé que son pays, étant membre à part entière des Nations Unies, était "contraint d'accepter la résolution du Conseil de sécurité". Jeudi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang. La résolution demande notamment l'établissement immédiat d'un cessez-le-feu et l'arrêt complet des violences et de toutes les attaques contre des civils.
A défaut, elle autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.
Les menaces violentes de Kadhafi
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a mis en garde contre toute offensive sur la Libye, menaçant de "transformer en enfer la vie" de ceux qui attaqueraient la Libye, dans une interview quelques heures avant le vote d'une résolution de l'ONU autorisant le recours à la force.
"Si le monde devient fou, nous le serons aussi. Nous allons riposter. Nous transformerons leur vie en enfer", a déclaré le colonel Kadhafi dans une interview à la télévision publique portugaise RTP, réalisée quelques heures avant le vote de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. "C'est quoi ce racisme, cette haine? C'est quoi cette folie? ", a-t-il lancé dans l'interview dont l'AFP a obtenu un enregistrement.
Le Royaume-Uni participera aux frappes
Les forces britanniques participeront aux opérations en Libye avec des avions de combat Tornado et Eurofighter, qui doivent rejoindre "dans les heures qui viennent" leurs bases de déploiement, a annoncé vendredi le Premier ministre, David Cameron, devant les députés. Le Premier ministre a souligné qu'il s'agirait d'une "opération conjointe" dans laquelle "le Royaume-Uni jouera son rôle".
"Les trois conditions" posées pour une intervention sont réunies, a-t-il souligné, mentionnant "un motif clair pour intervenir", "un soutien régional", et enfin "une base légale", avec la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies votée jeudi soir.
"Crime de guerre"
Toute attaque contre des civils à Benghazi (est de la Libye) constituerait un crime de guerre, a mis en garde vendredi le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo. "Toute attaque aveugle contre des civils constituerait un crime de guerre", a déclaré M. Moreno-Ocampo devant des journalistes à La Haye. "Les commandants seront responsables. En tant que procureur de la CPI, je demanderai des mandat d'arrêt contre eux", a ajouté le procureur de la CPI.
Mouammar Kadhafi avait affirmé jeudi que les forces gouvernementales allaient attaquer Benghazi, bastion de la rébellion. Le procureur de la CPI avait annoncé le 3 mars l'ouverture d'une enquête pour crimes contre l'humanité en Libye visant notamment le colonel Kadhafi et ses fils, concernant des attaques contre la population civile. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté jeudi soir une résolution approuvant le recours à la force contre le régime libyen, ouvrant la voie à des frappes aériennes.
Près de 2.500 personnes fuient le pays chaque jour
Entre 1.500 et 2.500 personnes fuient chaque jour la Libye, a indiqué vendredi l'ONU alors que la communauté internationale se prépare à des frappes militaires contre Kadhafi. Alors qu'une zone d'exclusion aérienne pourrait être bientôt mise en place par certains pays, les agences humanitaires ont indiqué dans une conférence de presse qu'elles ne parviennent pas à chiffrer son impact. Quelque 300.000 personnes ont fui les violences en Libye, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), qui s'attend à ce que 1.500 à 2.500 personnes continuent d'en faire autant chaque jour, a expliqué une porte-parole, Melissa Flemming.
Ces personnes - la majorité étant des migrants - traversent pour la plupart les frontières tunisienne et égyptienne où elles attendent d'être rapatriées dans leur pays d'origine. Plus de 50.000 migrants bloqués dans des camps à la frontière en Tunisie et en Egypte ont déjà été évacués. Par ailleurs, des dizaines de milliers d'autres ont été rapatriés vers leurs pays d'origine à bord d'avions et de bateaux mis à disposition par leurs gouvernements.
A ce jour, 6.500 personnes restent encore bloquées en Tunisie, 2.500 en Egypte et 1.500 en Algérie et au Niger, selon l'ONU, appelant les gouvernements des pays donateurs à renouveler "leurs contributions financières et leur appui logistique" pour poursuivre les évacuations.
Quelque 1.490 Libyens ont fui vers l'Egypte mercredi, selon le HCR qui a enregistré une augmentation de ce nombre ces derniers jours.
Des frappes auront lieu "rapidement"
La France a annoncé vendredi que les "frappes militaires contre Kadhafi auront lieu rapidement", le fils du dirigeant libyen assurant que la Libye n'avait "pas peur" après le vote par l'ONU dans la nuit d'une résolution ouvrant la voie à un recours à la force.La Libye a fermé son espace aérien à tout trafic jusqu'à nouvel ordre, a annoncé vendredi l'agence européenne du contrôle aérien, Eurocontrol. "Tripoli n'accepte plus de trafic jusqu'à nouvel ordre", a indiqué Eurocontrol sur son site. L'agence, qui gère le trafic aérien en Europe, affirme avoir reçu cette information des autorités maltaises. Cette décision intervient après le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU instaurant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.
Les forces loyalistes pilonnaient vendredi Misrata (200 km à l'est de Tripoli) contrôlée par la rébellion, après une nuit de tirs à l'arme lourde, selon un porte-parole des insurgés. Benghazi, fief rebelle à l'Est, était calme, après une nuit de festivités qu'aucune intervention militaire n'a marquée.
Feu vert de l'ONU
Des propos menaçants du colonel Kadhafi avaient pourtant laissé craindre une attaque imminente. Les frappes militaires contre la Libye après la résolution de l'ONU interviendront "rapidement", "dans quelques heures", a assuré vendredi le porte-parole du gouvernement français, disant ne pas vouloir préciser pour l'instant exactement "quand, comment, sur quelles cibles, sous quelles formes".
Jeudi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang. La résolution autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire. "Nous sommes dans notre pays et avec notre peuple. Et nous n'avons pas peur," a réagi l'un des fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam. (afp/mb)
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