Des sondages à côté de la plaque? Il faut nuancer...

"Tous les deux ans, on annonce la mort des sondages parce qu'ils se sont trompés", ironise François Heinderyckx. Pour Tanguy Struye, professeur en relations internationales à l'Université catholique de Louvain (UCL), l'impression que les sondages se sont trompés est surtout due, "en Europe, à une focalisation sur les sondages nationaux donc sur le vote populaire. Alors que si on regardait au niveau des États, on voyait bien que l'écart entre les candidats se resserrait".

Méthode de calcul
Une grande partie des sondages électoraux se fonde "sur la continuité du comportement électoral", explique François Heinderyckx. "On demande notamment au sondé pour qui il a voté auparavant. Ensuite, avec une série de calculs, on estime la probabilité qu'il vote de la même manière". Dans ce cas-ci, la tâche était plus ardue "parce que nous faisons face à quelque d'inédit. Donald Trump ne correspond à rien du passé".

"Tout pouvait arriver"
"Il me semble que les sondeurs et les journalistes américains ont été très prudents", ajoute le professeur de l'ULB, "rappelant chaque fois que les résultats étaient serrés et que l'avance donnée à la démocrate était contenue dans les marges d'erreur", soit qu'elle n'était pas significative. "Pour quelqu'un qui sait lire les sondages, il n'était pas du tout évident qu'Hillary Clinton allait gagner. Tout pouvait arriver", conclut-il.