Fesses à l'air et frites gratuites: 5.000 étudiants ont fait leur révolution

Un peu moins de 5.000 étudiants ont manifesté jeudi après-midi dans plusieurs villes belges des Communautés française et flamande pour répondre à l'appel de la "révolution des frites", lancé par une trentaine d'associations étudiantes, en collaboration avec la plate-forme nationale "Pas en notre nom/Niet in onze naam".
 
Des activités étaient organisées à Bruxelles, Louvain, Gand, Anvers, Louvain-la-Neuve et Liège afin de "célébrer" le record mondial remporté par la Belgique. Cela fait en effet 249 jours que le pays ne dispose plus d'un gouvernement de plein exercice, un record détenu jusqu'ici par l'Irak.
 
Du côté de Louvain-la-Neuve, 1.500 étudiants étaient présents aux alentours de 13h00 sur la Grand-Place pour réaliser un flash-mob où ils étaient disposés en un grand "Een = Un".

Frites gratuites
Quelques centaines d'étudiants se sont également rassemblés jeudi à 13h00 sur la Ladeuzeplein à Louvain, où 300 paquets de frites ont été distribués gratuitement.
 
A Bruxelles, ils étaient 1.100 manifestants à s'être donné rendez-vous sur la Place Poelaert à 15h00, devant le Palais de Justice, pour "fêter" cette journée particulière.

Fesses à l'air
A Gand, des dizaines de jeunes citoyens se sont déshabillés vers 15h00 sur le Kouter pour "célébrer" le nouveau record de la Belgique. "Aujourd'hui, nous allons mettre 498 fesses à nu. 498, c'est 2 fois 249 et cela fait déjà 249 jours qu'on laisse le nationalisme à outrance pourrir les affaires", avait dénoncé l'actrice Marijke Pinoy.
 
A Liège, 500 personnes se sont retrouvées sur la Place Saint-Lambert à 16h30 pour effectuer également un flash-mob sur le tube de Stromae "Alors on danse".
 
Et enfin du côté d'Anvers, 300 étudiants se sont réunis pour participer au set DJ qui se donnait sur la Groenplaats à 16h30.
 
Un message politique précis
Contrairement à la manifestation "Shame" organisée le 23 janvier dernier par cinq étudiants belges francophones et néerlandophones qui avait rassemblé plus de 30.000 personnes dans les rues de la capitale, la "révolution des frites" véhiculait un message politique précis et comportait des revendications.
 
"Nous voulons exprimer le ras-le-bol de l'impasse politique et faire passer un message anti-séparatiste et anti-nationaliste. Nous ne sommes pas pour ou contre un parti mais bien contre les partis qui veulent diviser le pays", avait expliqué le président de la Fédération des étudiants francophones (FEF), Michaël Verbauwhede.
 
Ce dernier regrette que les combats menés par la FEF soient actuellement dans l'impasse tels que la résolution du numerus clausus, le refinancement de l'enseignement ou encore la demande de gratuité des transports en commun pour les étudiants.
 
Les organisateurs revendiquaient également le maintien de la sécurité sociale et l'élaboration d'une circonscription fédérale.

Avertissement au monde politique
La FEF indiquait jeudi dans un communiqué qu'elle désirait, par ces actions, donner un avertissement au monde politique: "nous refusons les discours qui consistent à monter les communautés les unes contre les autres, nous ne voulons plus de la logique de division".
 
La Fédération espère être entendue par les politiques. Dans le cas contraire, elle a pour objectif de mener d'autres actions dans les semaines à venir.
 
Jeudi soir, aux niveaux des initiatives citoyennes en ligne, le site internet camping16.be comptait 152.306 tentes, 771 Belges se laissaient pousser la barbe sur une belgiqueaupoil.be et 380 citoyens manifestaient virtuellement sur ungouvernementmaintenant.be. (belga)