L'avocat de Nemmouche: "On est en train d'aligner tout le monde"
VideoAprès avoir sous-entendu tout au long du procès de l'attentat au Musée juif de Belgique que le principal accusé, Mehdi Nemmouche, allait s'exprimer sur les faits, son avocat Me Courtoy a dit jeudi qu'une telle situation "l'étonnerait". L'avocat, qui a entamé sa plaidoirie en matinée devant la cour d'assises de Bruxelles, estime jusqu'à présent avoir "aligné tout le monde" et que les éléments avancés par la défense provoquent "une boucherie" pour les conseils des parties civiles.
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Concernant sa thèse principale, selon laquelle "un deuxième homme" aurait tendu un piège à Mehdi Nemmouche, il a affirmé dans la salle des pas perdus qu'ils étaient "bien plus que deux". "On les voit partout d'ailleurs. Il y a des alarmes qui se désactivent, des guetteurs... les gars en bagnole, Nemmouche qui arrive de l'autre côté avec son sac de couchage... c'est une histoire de merde. On le sait tous."
"Il m'a fallu 30 secondes par théorie, c'est dire si elles étaient solides"
Le pénaliste a promis d'expliquer "certaines choses", "mais attention, on veut rester en vie aussi", a-t-il commenté, ajoutant plus tard qu'il ne se risquerait pas à diffuser des portraits-robots.
Il s'est globalement montré satisfait de la première moitié de sa plaidoirie. Attaquant une nouvelle fois ses confrères des parties civiles sur leur connaissance des faits "de piètre facture intellectuelle", il a affirmé avoir "fait voler en éclats" toutes leurs théories. "Il m'a fallu 30 secondes par théorie, c'est dire si elles étaient solides", a-t-il commenté.
A la question de savoir si Mehdi Nemmouche allait finalement prendre la parole, comme il l'a sous-entendu à plusieurs reprises en s'adressant à la présidente de la Cour, Me Courtoy a déclaré: "il faudra attendre, mais ça m'étonnerait fort".
Une "exécution ciblée d'anciens agents du Mossad"
Le conseil de Mehdi Nemmouche estime que l'absence de revendication prouve que la tuerie du Musée juif de Belgique n'était pas un attentat, mais bien une "exécution ciblée d'anciens agents du Mossad", à savoir les époux israéliens Emanuel et Miriam Riva.
"L'ambassadeur israélien en Belgique intervient et ce n'est qu'après ce contact que la police 'classique' a pu connaître l'identité des Riva", a affirmé Me Sébastien Courtoy jeudi après-midi. Il soutient que l'attaque au Musée juif était dirigée contre le couple israélien.
"J'ai inventé cette histoire de Mossad? Non. Un expert israélien en défense a affirmé dans un article du plus grand quotidien d'Israël que selon une source gouvernementale, les Riva avaient été basés à Berlin comme agents du Mossad chargés d'étudier les mouvements chiites", a exposé Me Courtoy, parlant du couple de touristes israéliens figurant parmi les victimes de l'attaque au Musée juif de Belgique le 24 mai 2014.
"Et comme par hasard le père d'Alexandre Strens est fiché pour ce genre de choses [il était question de participation à des manifestations pro-chiites]", a-t-il ajouté, évoquant le jeune employé du musée qui figure aussi parmi les victimes.
"L'ambassadeur israélien en Belgique intervient [après l'attaque au Musée juif] et ce n'est qu'après ce contact que la police 'classique' a pu connaître l'identité des Riva. Le procès-verbal de ce compte-rendu d'entretien avec l'ambassadeur n'est nulle part, on le sait juste grâce à la greffière de la juge d'instruction", a poursuivi l'avocat.
"Une fois que l'identité des Riva a été connue, ils [les enquêteurs] ont bifurqué sur 'cacher leur fonction'. C'est au bout de deux ans, le 20 avril 2016, qu'on a pu apprendre que les Riva étaient tous deux fonctionnaires dans les départements comptables des services de l'Etat. Pourquoi, s'ils étaient de simples comptables, on ne nous le dit pas avant?", a questionné Me Courtoy.
L'avocat a continué à jeter le trouble sur les victimes en revenant sur le parcours d'Alexandre Strens. "Son compagnon n'a appris sa véritable identité qu'après plusieurs mois de relation. Pourquoi? Il est parti deux mois dans la famille d'une amie à Tel-Aviv en lui disant qu'il allait dans sa famille à lui. Selon sa soeur, il était actif sur Facebook sur des groupes pro-sionistes alors qu'on nous dit que c'est un grand humaniste." Et on retrouve sa valise prête alors que tout son entourage dit qu'il n'avait pas de voyage prévu, a pointé Me Courtoy.
"Pourquoi 'n'a-t-on rien fait' de ces coïncidences?"
"Tout ça, c'est des coïncidences", a-t-il insisté, en répétant le mot qu'il a le plus prononcé depuis le début de la journée. "On nous a parlé d'une enquête 'au millimètre'." Pourquoi "n'a-t-on rien fait" de ces coïncidences?, a interrogé le pénaliste.
L'EI n'a pas revendiqué l'attaque, une preuve selon Courtoy
Lorsque l'Etat islamique commet un attentat, elle le revendique dans la foulée, comme à Paris et Bruxelles, avait martelé Me Courtoy lors de sa plaidoirie jeudi matin.
Les djihadistes de Paris ont eu des articles à leur gloire dans le magazine de propagande de l'EI, mais "Mehdi Nemmouche, qui a quand-même bien 'mouillé le maillot', lui, n'a pas eu droit à une ligne, quelle ingratitude!", a ironisé son avocat.
Un "concours de hasards extraordinaires"
Le but de l'EI, c'est de terroriser, a-t-il insisté, soulignant que même si son "agence de presse" n'existait pas encore, l'organisation disposait des canaux de diffusion suffisants, ce qui lui avait permis de recruter des milliers de candidats au djihad à travers le monde.
Me Courtoy a aussi balayé des arguments avancés par certains de ses confrères, comme le fait que l'absence de revendication pourrait s'expliquer par une volonté de ne pas perturber la potentielle ligne de défense d'un suspect. Pour les attentats de Paris et Bruxelles, il y a des dizaines de personnes en détention, et cela n'a pas empêché l'EI de revendiquer immédiatement, a relevé l'avocat.
L'organisation - à l'époque Etat islamique en Irak et au Levant - n'était par ailleurs pas en pleine déliquescence, mais simplement en mutation, a-t-il ajouté.
Selon Me Courtoy, les vidéos de revendication évoquent Bruxelles - qui serait mise "à feu et à sang" par une série d'attaques - pour détourner l'attention de la véritable cible de la tuerie, à savoir les époux Riva. Il estime également que si Mehdi Nemmouche était l'auteur des faits, il serait étonnant qu'il ait fait preuve de "distraction" en oubliant de glisser une référence aux juifs dans ses revendications, alors que le Français de 33 ans est dépeint comme un "antisémite notoire".
Lors d'une matinée où il a été le seul à prendre la parole, l'avocat a pointé ce qui constitue à ses yeux un "concours de hasards extraordinaires". Il a, à ce titre, notamment visé l'alarme désactivée du musée, deux hommes à l'accent étranger qui se trouvaient à proximité ou encore les parcours des époux Riva et d'Alexandre Strens. "Que de coïncidences!", a-t-il fustigé.
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