La presse belge dubitative après la victoire des Diables

"Une victoire qui masque beaucoup de choses. Non, comme ça nous ne gagnerons pas l'Euro", s'inquiète Het Laatste Nieuws. "Il y a eu des holas et des applaudissements dans les tribunes hier. Mais aussi des huées. (...) Wilmots a semblé ne pas se faire beaucoup de soucis après le match. Il compte toujours sur ses vedettes pour faire la différence - comme hier - mais ce qu'on a vu nous a fait mal aux yeux. Non, nous ne pourrons pas être champions d'Europe de la sorte. Il reste une semaine au sélectionneur", prolonge Stephan Keygnaert, l'une des voix les plus influentes du football belge.

Pour illustrer la fébrilité des Diables, le journal flamand épingle une statistique étonnante: depuis le Mondial 2014, la Belgique a été menée au score à 9 reprises sur 23 machts internationaux.

"A l'Euro, il faudra jouer plus que 20 minutes"
Pour Het Nieuwsblad, l'autre grand journal flamand, il n'y a pas de quoi se réjouir non plus. "La défense reste fébrile. Excepté Alderweireld, personne n'a été irréprochable. Le jeu est toujours trop lent dans le milieu de terrain. Witsel a tenté d'accélérer le jeu, ce que Nainggolan n'a pas assez fait. (...) En interne, il faut aussi davantage communiquer, parler de ce qui ne tourne pas. Comme le but concédé face à la Finlande par exemple. Wilmots doit pouvoir mettre le doigt là où ça fait mal et épingler les lacunes", analyse Ludo Vandewalle.

"Une victoire au caractère. A l'Euro, il faudra jouer plus que 20 minutes", titre le quotidien La Dernière Heure, qui s'inquiète de la prestation des Belges. "L'un des enseignements de ce succès en trompe-l'oeil, c'est que les Diables ne sont clairement plus aussi sereins. Quand ils ont encaissé pour la première fois, on les a sentis freinés. Comme s'ils avaient pris un sale coup sur la tête. Ce qui arrivait rarement auparavant...", analyse Benoit Delhauteur.

"La Belgique n'a pas rassuré"
Même son de cloche dans Le Soir. "La Belgique ne rassure toujours pas", peut-on lire en Une du quotidien francophone. "Après le semi-couac contre la Finlande (1-1), le grand crac a été évité pour la clôture de la préparation. Les Diables ont assuré dans les chiffres mais pas rassuré dans les faits".

Bref, sans verser dans le catastrophisme, la presse belge se montre plus que dubitative sur les Diables à l'aube de l'Euro. Pour l'ensemble des journaux, c'est surtout en défense que le bât blesse et qu'il faudra beaucoup plus de solidité si l'on veut jouer les premiers rôles en France.