Le mois d'errance d'un prof depuis le séisme à Port-au-Prince
A 16H53 le 12 janvier, Wismay Chery était enseignant, gagnait bien sa vie et s'apprêtait à rejoindre sa maison confortable de Santo, à l'est de Port-au-Prince. Un mois plus tard, il vit dans une tente de fortune et arpente la capitale pour trouver de quoi se nourrir.
Habillé avec élégance, Wismay, 27 ans, parcourt la capitale haïtienne avec des papiers froissés prouvant qu'il est inscrit à l'université, dans l'espoir qu'ils l'aideront à trouver un travail. Mais rien ne s'est encore présenté. Alors il dort parfois dans des camps de réfugiés, espérant que le lendemain matin lui apportera un sac de riz.
Pour Wismay, le 12 janvier commence comme tous les autres jours. Il passe la majeure partie de la journée à enseigner le français à des élèves de 10 à 12 ans, et puis, dans l'après-midi, il décide de faire ce qu'il interdit à ses élèves: l'école buissonnière. Au lieu d'affronter un long trajet pour assister à son cours d'anglais à l'université d'Etat d'Haïti, il saute dans un "tap-tap", un taxi collectif, pour rentrer chez lui. Il est 16H54.
"Le taxi a commencé à être secoué", se souvient-il. "Sur le moment, je ne savais pas que c'était un tremblement de terre, je pensais que c'était le tap-tap qui avait un problème. J'ai demandé au chauffeur ce qui se passait". Mais, continue-t-il, "lorsque j'ai vu les maisons s'écrouler, j'ai compris que c'était un séisme".
Effrayé, paniqué, Wismay se jette sur son téléphone pour appeler ses proches. "Nous nous sommes mis à appeler: où es-tu? Où es-tu?". Par chance, les 11 membres de sa famille avec lesquels il vit, dont un oncle et une tante, sont sains et saufs. Mais la maison, qui ne semble avoir subi que de légers dégâts -une fissure, une cloison détruite- n'inspire plus confiance à ses occupants.
La peur s'installe
"La première nuit, j'ai dormi à la belle étoile", raconte Wismay. Puis la peur s'installe, à mesure qu'il prend conscience de l'ampleur de la catastrophe. "J'ai pensé que le pays plongeait dans le chaos, j'ai vu toutes ces maisons détruites, même le palais présidentiel".
Rongé par l'inquiétude, Wismay se rend dès le lendemain chez Martise, une amie d'enfance. "Elle était bien chez elle", raconte-t-il sombrement. Coincée sous les décombres de sa maison, avec sa fille. "Ils ont essayé de la dégager, mais ils n'ont pas réussi. Finalement, jeudi matin, ils l'ont sortie. Elle était morte avec sa fille. C'était mon amie depuis longtemps et je l'ai perdue".
Autre difficulté: la nourriture. Les premiers jours suivant le séisme, Wismay et sa famille ont encore de quoi manger en quantité suffisante. Grâce à l'argent qu'ils ont réussi à emporter au moment du tremblement de terre, ils achètent du café et du pain. Mais l'inflation a rapidement raison de leurs économies. "Les prix ont augmenté immédiatement", explique le jeune homme. "Avant, il fallait cinq gourdes (0,08 euro) pour acheter trois bouts de pain. Maintenant, avec ça, on a juste un quignon".
Wismay tente depuis de récupérer ici et là de quoi manger auprès des organisations humanitaires et dans les camps de sans-abri. Il a commencé à chercher du travail, se disant prêt à accepter tout ce qui se présentera. "Je peux être chauffeur, je peux faire du ménage, n'importe quoi, je peux faire tout ce qu'on veut", dit-il. (afp)
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