Le PS liégeois met en garde les électeurs de gauche

"Si le PS bascule dans l'opposition, c'est 0 pc du programme de gauche qui sera réalisé et 100 pc du programme de droite", a lancé le président de la Fédération liégeoise du PS et bourgmestre de Liège, Willy Demeyer.

Les socialistes liégeois ont agité le spectre d'un retour des années Martens-Gol (gouvernements de coalition sociale-chrétienne-libérale dans les années 1980, décriés par certains pour leur politique d'austérité) qu'ils voient aujourd'hui sous les traits du vice-premier ministre MR, Didier Reynders, et du président de la N-VA, Bart De Wever.

Les propos récents de M. Reynders en faveur d'une majorité sans les nationalistes flamands n'ont pas convaincu les socialistes.

"Malgré ses démentis la main sur le coeur, cet homme (M. Reynders) est capable de s'allier à un parti séparatiste pour réaliser son rêve: devenir Premier ministre", a-t-il lancé aux militants.

A gauche, le PTB, auquel les sondages laissent espérer des élus le 25 mai, a été également la cible de nombreuses critiques. Le parti de gauche radicale a été qualifié d'"allié objectif de la N-VA et du MR" parce qu'il pourrait, aux yeux des socialistes, diviser le vote à gauche. "Cinq minutes de plaisir politique ne valent pas 5 ans de malheur. Nous n'aurons pas de 2e tour", a fait remarquer M. Demeyer.

Le ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, a appelé les électeurs à la "clairvoyance"."Nous avons sauvé l'index parce que nous sommes au gouvernement. Si nous ne sommes pas au gouvernement demain, c'est la première chose qu'ils feront tomber", a-t-il affirmé.

Dans les rangs syndicaux, le message a été le même. "Pour porter les revendications des travailleurs, nous avons besoin d'un relais politique fort dans les gouvernements, et ce relais politique fort, c'est le Parti socialiste", a lancé le président de la FGTB Liège-Huy-Waremme, Marc Goblet.

Les appels à l'action commune (c'est-à-dire le travail commun du parti, du syndicat et des mutualités socialistes) se sont succédé. Le ministre des Entreprises publiques, Jean-Pascal Labille, secrétaire général en congé des mutualités, en fera d'ailleurs sa priorité quand il sera sorti de charge.

"Nous devons refonder une action commune dans laquelle chaque acteur, que ce soit le PS, Solidaris (mutualité socialiste) ou la FGTB, sera pleinement respecté et verra son rôle pleinement reconnu. Une union sacrée dont la mise en oeuvre ne se limitera pas aux échéances électorales mais dont l'activité sera permanente. Ce sera là ma première préoccupation au lendemain du 25 mai", a-t-il dit.

Les discours du 1er mai se sont tenus cette année dans des conditions particulières. Le Parc d'Avroy était barricadé et protégé par la police des pompiers qui manifestaient à quelques mètres de là.