Murray vient à bout d'un Ferrer coriace

Le Britannique Andy Murray, N.5 mondial, a dû tirer de toutes ses forces pour se hisser vendredi jusqu'en finale de l'Open d'Australie, où l'attendra dimanche son ami le Serbe Novak Djokovic, N.3 mondial, forcément plus frais et dispos. Vainqueur en 3 h 45 et 4-6, 7-6 (7/2), 6-1, 7-6 (7/2) de l'Espagnol David Ferrer, N.7 mondial, Murray aura-t-il suffisamment récupéré pour sa troisième finale en Grand Chelem, alors que son adversaire a bénéficié d'un jour de repos en plus?
 
"Physiquement je serai prêt", a assuré Murray, estimant qu'il avait amplement le temps de digérer son match. Déjà parvenu à ce stade de la compétition l'an dernier à Melbourne, il avait buté sur un grand Roger Federer et le match avait défilé à toute vitesse: 6-3, 6-4, 7-6 (13/11).
 
L'Ecossais, en quête d'un premier titre majeur, aura cette fois envie d'en profiter, face à un adversaire qu'il connaît par coeur. Les deux joueurs sont nés à une semaine d'intervalle - Murray le 15 mai 1987, Djokovic le 22 mai 1987 - et se croisent depuis les tournois de jeunes.
Djokovic, au sortir de sa victoire face à Federer jeudi, confiait avoir renoué des liens plus forts avec le Britannique ces derniers temps, à l'occasion de parties de football disputées l'un contre l'autre.
 
"Nous sommes un peu plus proches, soulignait-il. C'est sympa de voir un ami de longue date réussir si bien." Leur amitié retrouvée subira donc sa première épreuve dimanche. Le Serbe est en tête dans le bilan de leurs confrontations (4-3) mais ils ne se sont pas affrontés depuis mars 2009 et Murray reste sur trois victoires, toutes sur dur. Leur opposition s'annonce en tout cas palpitante, au vu de la qualité du tennis pratiqué par les deux cette semaine. Djokovic semble toutefois partir avec une légère avance, considérant sa prestation face à Federer et un brin d'expérience supplémentaire: son titre à Melbourne en 2008.
 
Sparadrap
Bien qu'impressionnant de solidité, Murray s'est fait davantage malmener sur la route de la finale. Ainsi, en quarts, contre le surprenant ukrainien Alexandr Dolgopolov, il a dû abandonner un set.
Vendredi soir, il a été contraint de livrer une intense bataille physique à Ferrer qui lui a pris également une manche et l'a poussé deux fois au tie break. Le Britannique a montré aussi un peu d'inconstance. Il a commis durant la partie 63 fautes directes, contre 34 pour l'Espagnol, avec certes un jeu plus offensif donc risqué.
 
De même, il a eu une gestion compliquée de sa première balle. Dans les deux premières manches, son taux de réussite avoisinait un terne 50%, mais son service puissant ne tremblait pas sous pression, quand il fallait écarter balles de break ou de set. Enfin, il peut s'en vouloir de ne pas avoir tué le match plus tôt. Il devait attendre le troisième set pour confirmer enfin un break: jusque-là, Ferrer, tel le sparadrap du capitaine Haddock, recollait dans la foulée.
 
Cependant, il lui reste de solides arguments à faire valoir. Ainsi, Murray n'est jamais sorti du match vendredi, même quand il était sérieusement bousculé. Il a tapé fort, très fort, et des deux côtés, et a fini par mettre sous l'éteignoir Ferrer. Surtout, en patron, il n'a pas hésité à prendre quelques risques, notamment dans les deux tie breaks, qui se sont avérés payants. Reste à savoir s'il parviendra encore à dicter son rythme et imposer son agressivité dimanche à un joueur qui n'a vraiment pas l'habitude de se laisser faire. (belga/mb)