Nemmouche pouvait-il courir alors qu'il est asthmatique?
Me Sébastien Courtoy a adressé cette question, mardi après-midi devant la cour d'assises de Bruxelles: est-ce qu'une personne qui est asthmatique peut courir? Le médecin qui a fait partie des premiers intervenants lors de l'attentat au Musée juif de Belgique a répondu qu'il était difficile de répondre à cette question sans disposer d'une expertise médicale de la personne en question.
Me Sébastien Courtoy, conseil de Mehdi Nemmouche, a interrogé les enquêteurs concernant les médicaments saisis dans le logement qu'occupait son client à Molenbeek-Saint-Jean en mai 2014. Les enquêteurs ont répondu qu'un aérosol pour asthmatique avait été découvert sur Mehdi Nemmouche lors de son arrestation et que plusieurs boîtes de médicaments avaient effectivement été trouvées dans le logement de Molenbeek-Saint-Jean.
"Ça dépend..."
"Peut-on courir lorsqu'on est asthmatique? ", a interrogé Me Courtoy. "Ça dépend du degré d'asthme", a répondu le médecin qui a été entendu avec les enquêteurs en tant que l'un des premiers intervenants lors de l'attentat au Musée juif. "Concernant les médicaments, je vois qu'il s'agit d'anti-inflammatoires bénins", a-t-il ajouté.
"Et est-ce qu'une personne qui a fait à trois reprises un pneumothorax peut courir?", a encore interrogé Me Courtoy. "Ça dépend également. Il faut faire une expertise là-dessus", a répondu le médecin. "Ça fera alors l'objet d'une demande de devoir complémentaire", a répondu Me Courtoy.
Reconstitution
Selon la reconstitution du trajet entre le Musée juif et l'appartement loué à Molenbeek par Mehdi Nemmouche effectuée par les policiers, il était nécessaire d'"alterner la marche et la course" pour réaliser ce trajet dans le délai imparti, soit 25 minutes maximum.
Autre zone d'ombre
Mardi après-midi, le pénaliste a également demandé à la juge d'instruction la raison pour laquelle la police n'avait pas envisagé une fuite du tueur en voiture. Celui-ci s'est "volatilisé" après la perte de sa trace au niveau de la rue des Chandeliers, a raillé l'avocat.
"Personne, à part l'Audi qui a été signalée et qui n'a mené à rien, ne dit avoir vu l'auteur monter dans une voiture. Je ne peux pas contrôler toutes les voitures de Bruxelles. Je dois me baser sur un signalement, sur une plaque d'immatriculation...", a répondu la juge d'instruction.
Me Courtoy mis en cause
Me Courtoy fait feu de tout bois sur les juges d'instruction et enquêteurs. Il a ainsi lourdement remis en cause la fiabilité des conclusions de l'expert vocal qui a comparé les vidéos de revendication à celle de Mehdi Nemmouche lors des ses auditions.
Théorie des lunettes disparues
Me Courtoy, conseil de Mehdi Nemmouche, a réitéré mardi, devant la cour d'assises de Bruxelles, son argumentaire sur un "trucage" des images de vidéo-surveillance du Musée juif de Belgique. Il affirme que des lunettes sont visibles sur le visage du tueur au début de la scène, avant de "disparaître" à un moment. Un argument peu évident qui suscite la perplexité des parties.
Images "manipulées"
Me Courtoy, qui a reçu à son tour la parole pour interroger les juges d'instruction et enquêteurs, estime que les lunettes sont bien visibles et que cela serait clair pour tout le monde si les images étaient visionnées sur un "petit écran". "Je pourrais alors me rassoir", a-t-il ajouté, pour souligner que cet élément prouverait l'innocence de son client. Les images sont "manipulées", a martelé l'avocat.
"C'est grave"
"C'est grave de dire que les policiers font des faux, il faut des éléments", a souligné de son côté la présidente de la cour. "Ce qui est grave, c'est ce que je dois constater. Je suis responsable de la vie d'un homme", a répondu Me Courtoy. L'enquêteur en charge des images a, lui, une nouvelle fois confirmé qu'elles étaient scrupuleusement identiques aux originales, sans modification. "Plus la résolution est mauvaise, plus votre cerveau fait des suppositions", a-t-il commenté.
Expertise supplémentaire
L'avocat de Mehdi Nemmouche avait soulevé ce "problème" dès la première chambre du conseil, a-t-il encore dit. La juge d'instruction a confirmé cette affirmation et précisé qu'elle avait dès lors demandé une expertise supplémentaire pour y répondre. "Normalement on ne fait pas ça, normalement on croit les (enquêteurs) qui déposent sous serment", a-t-elle taclé.
Impartialité remise en question
Face à l'étonnement de la présidente quant à son absence de demande de récusation des enquêteurs ou de la juge d'instruction s'il les jugeait partiaux, Me Courtoy a répondu que "la seule chose qui peut (le) sauver, c'est un jury populaire".
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