Présentation du Tour de France 2010, de Rotterdam à Paris

Le Tour de France 2010, qui est présenté mercredi à Paris par son directeur Christian Prudhomme, partira en juillet du grand port néerlandais de Rotterdam pour se terminer à Paris, seules certitudes d'un parcours annoncé à la fois classique et surprenant.

Pour les trois premiers de l'édition 2009, l'Espagnol Alberto Contador, le Luxembourgeois Andy Schleck et l'Américain Lance Armstrong, la Grande Boucle va commencer mercredi peu après 12h00, quand la carte s'inscrira sur l'écran géant. Tous trois, ainsi que de nombreux autres acteurs, comme le sprinteur Mark Cavendish, sont attendus dans la grande salle parisienne, en même temps que les officiels étrangers (Pat McQuaid, président de l'UCI) et français. Ne rien s'interdire, même pas la perspective d'une première semaine de plaine qu'impose un grand départ au nord des frontières.

Christian Prudhomme a gardé le même credo, lui qui avait dessiné avec ses collaborateurs un parcours audacieux et inspiré en 2009, malheureusement peu exploité par les protagonistes après une passionnante première semaine. Les organisateurs (ASO) ont donc opté de prime abord pour le classicisme, quitte à le pimenter de quelques pavés de Paris-Roubaix si l'on en croit le quotidien La Voix du Nord mardi.

Contador risque de ne pas apprécier ce retour, six ans après le dernier passage du peloton du Tour sur ce type de revêtement. Entre les multiples rumeurs et quelques confirmations locales, les noms de plusieurs villes-étapes (Bruxelles, Spa, Reims, Montargis, Morzine, Gap, Mende, Rodez, Revel, Luchon, Pau, Bordeaux) ont été évoqués.

Mais la direction du Tour est restée fidèle à sa tradition du secret, reportant toute réponse à la date de mercredi. Il ressort que le Tour 2010 tournera dans le sens des aiguilles d'une montre, passera par les massifs dits intermédiaires (Jura, Massif Central), formidable terrain d'expression pour la course cycliste, et privilégiera les difficultés des Pyrénées, cent ans après leur première escalade. En 1910, les héros de ces temps légendaires s'étaient risqués sur les quatre grands cols, Peyresourde, Aspin, Tourmalet et Aubisque. En souvenir de l'exploit, une conférence de presse avec le conseil général des Hautes-Pyrénées est prévue jeudi au sommet du Tourmalet, sous l'intitulé "Tour de France 2010"...

Selon le quotidien régional La Dépêche du Midi, le Géant pyrénéen pourrait être grimpé deux fois en juillet prochain. Pour la première fois depuis 1974, année de la double victoire de Jean-Pierre Danguillaume. Le journal rappelle également que l'enchaînement le même jour des quatre grands cols, abordés dans l'ordre mythique du temps des pionniers, n'a plus été effectué depuis 1969.

Eddy Merckx avait alors réalisé l'un de ses plus grands exploits en gagnant à Mourenx après une échappée monumentale. Au-delà du parcours, incontestable temps fort de la cérémonie, la direction du Tour doit aussi s'exprimer sur la santé de sa course, qui n'a enregistré aucun contrôle antidopage positif cette année, contrairement aux éditions précédentes.

Mais l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), en pointant du doigt quelques dysfonctionnements sur le terrain, a préféré dernièrement jeter une ombre sur ce bilan. Car, dans un sport qui traîne un lourd passif - le décès de Frank Vandenbroucke lundi soir a cruellement renvoyé aux heures noires d'un passé récent -, la lutte antidopage reste d'une permanente actualité. (afp)