Quelques secondes de magie sur 2h30 de film: de quoi ronchonner un peu

Turner, dont le travail est reconnu par ses pairs, vient de rentrer de voyage. Il retrouve son père, barbier à la retraite qu'il a engagé comme assistant et dont la santé décline, sa gouvernante, qu'il trousse de temps en temps, et ses toiles.

Déjà peu enclin aux bavardages et aux courtoisies d'usage, Turner va s'enfermer dans sa déprime à la disparition de son père. Sophia Booths, rencontré lors d'un énième séjour destiné à lui fournir de l'inspiration, va lui offrir quelques belles dernières années. 

Mike Leigh nous offre des images et des paysages presque aussi beaux que les peintures de Turner, qui représentait le soleil, la fureur de la mer, les brouillards épais comme personne. La lumière est incroyable, on suspend son souffle de peur de faire disparaître la magie. Elle ne dure qu'une poignée de secondes, malheureusement. C'est peu sur un film de 2h30.

Le reste n'est pas déplaisant. Timothy Spall ronchonne, grogne, râle et arrive même à nous décocher quelques sourires. On ne s'est pas ennuyé mortellement, on n'a pas vibré non plus. Un sentiment en demi-teinte qui ne rend pas hommage à la passion dévorante du peintre.