Yaël Naïm survoltée à Couleur Café, Puggy prophètes en leur pays

Madame météo nous avait promis des éclaircies en fin de journée et ce sont elles qu'on attendait pour de se rendre sur le site de Tour et Taxis pour le deuxième jour du festival Couleur Café. Elles ne sont jamais arrivées et notre espoir vain nous a fait louper une partie du set de Raggasonic, fraîchement réuni après une séparation longue de 12 ans. Une gentille mise en jambes en forme de best of et un épais nuage de fumée odorante dans l'air, voila comment résumer la prestation des Frenchies.

Autre ambiance sous la tente surchauffée Univers. Aux oubliettes la doucerette Yaël Naïm. Il ne fallait pas se fier au romantisme ambiant sur scène, avec les abat-jours aux pieds entourés de loupiottes ou à sa sage robe à volants blanche: la chanteuse avait mangé du lion. Tantôt au piano, tantôt à la gratte, toujours au chant, elle a déroulé ses jolies mélodies en y ajoutant une bonne dose de vitamines. Après une reprise d'Umbrella de Rihanna et un couac technique (le deuxième en deux jours donc) qui l'a fait quitter précipitamment la scène, elle nous a offert sa version de Smells like teen spirit de Nirvana, en fin de concert, et "une nouvelle chanson", à savoir New Soul. Yaël Naïm a de l'humour. Puggy, un sacré talent.

Puggy à l'assaut de la grande scène
On le savait déjà, on n'a donc pas été totalement surpris par l'énergie déployée sur la grande scène par le trio belge aux origines internationales. Mais on reste impressionné par l'efficacité des morceaux, la virtuosité de Matthew Irons à la guitare et cette musicalité d'une puissance incroyable. Ils ne sont que trois, ils balancent la sauce comme s'ils étaient dix on stage.

Il y a eu une bonne dose de tubes (I do, How I needed you, Teaser et When you know, servi lors d'un final en apothéose), de belles et longues envolées musicales, des interventions en trois langues, histoire de mettre tout le monde d'accord, une reprise étonnante de System of a down, une autre de Bob Marley, histoire, là, de montrer qu'ils savent décidément tout faire... L'histoire de Puggy a pris un coup d'accélérateur en 2007, suite à l'incendie à Couleur Café qui avait forcé l'évacuation du site. Quatre ans plus tard, ils ont conquis la scène Titan avec une toute grande classe. Respect.

Les rythmes chaloupés de Sergent Garcia
Tandis que Soja jouait sous la tente, les festivaliers en arrosaient leurs plats achetés aux multiples stands proposant de la nourriture du monde entier. La digestion se faisait ensuite sur les rythmes chaloupés de Sergent Garcia. Un groupe qui nous rappelle que Couleur Café, c'est ça, à la base: de la world music chaleureuse qui réchauffe les corps et les coeurs.

Impossible de tenir en place avec un tel son dans les oreilles. Les pieds de Couleur Café improvisaient des pas de salsa, le mojito coulait à flot et la musique était tout à coup propice aux rapprochements des corps. Les mains des couples se sont donc emmêlées.

Les doigts se sont serrés un peu plus forts sous la beauté du traditionnel feu d'artifice, qui a illuminé le ciel bruxellois, vers 23h15. Un moment de répit avant de "remettre le son", comme dirait Katerine. Arsenal et Tiken Jah Fakoly étaient là pour mettre l'ambiance pour les plus persévérants.

Dé.L.