L’Olympic Charleroi ne peut pas recevoir Eupen en Coupe: “On n’a pas demandé notre avis”

L’Olympic de Charleroi n’aura finalement pas le privilège de recevoir la KAS Eupen en huitièmes de finale de la Coupe de Belgique. Le responsable du calendrier, Nils Van Branteghem, a annoncé en début de semaine que, compte tenu des prévisions météorologiques et après consultation de l’Institut Royal Météorologique (IRM), les huitièmes finales devraient se jouer sur le terrain d'un club qui dispose d'un système de couverture de la pelouse ou de chauffage du terrain, conformément aux règlements de la fédération. Ce n'est pas le cas de l'Olympic. C'est pourquoi Eupen accueillera la rencontre le mercredi 10 février à 17 heures au stade du Kehrweg.

Le secrétaire du club carolo, Jean-Pol Bastin, est partagé entre deux sentiments: “Nous sommes déçus de ne pas jouer dans nos installations. Mais tout était clair avant même les seizièmes de finale. Les clubs professionnels ne peuvent pas se permettre un report de match. Certainement pas pour des raisons climatiques! Nous le savions. C’est malheureux. Nous le déplorons, mais nous le respectons. Avec le coronavirus, le calendrier des clubs professionnels est dantesque. Retrouver des nouvelles dates s’avère compliqué.”

Toutefois, l’Olympic n’a jamais été partie prenante dans les discussions autour d’une inversion de match: “On ne nous a pas demandé notre avis. Il y a eu un accord entre la Pro League (NDLR. l’association des clubs pros en Belgique), l’ACFF (NDLR. l’Association des Clubs Francophones de Football) et la VV (NDLR. Voetbalfederatie Vlaanderen ou l’aile néerlandophone de la fédération belge de football). Mais nous n’avons pas été consultés.”

Par ailleurs, aucune compensation financière ne lui sera octroyée. Pas même pour le déplacement en car dans les Cantons de l’Est! “La question d’un dédommagement n’a été évoquée qu’au cas où un club amateur devait déclarer forfait à cause de la Covid-19". Cela a été le cas de Rupel Boom (Nationale 1), de Dessel Sport (Nationale 1) et de Thes Sport Tessenderlo (Nationale 1) en seizièmes de finale. Les bourgmestres de Boom, Jeroen Baert (N-VA), de Tessenderlo, Fons Verwimp (sp.a-SPiL) et de Dessel, Kris Van Dijck (N-VA) avaient effectivement mis leur veto à la reprise des entraînements collectifs. En échange, les trois clubs ont reçu chacun 25.000 euros de la part de la Pro League.

À Charleroi, la Neuville (NDLR. le stade de l’Olympic) est distante d’à peine un kilomètre du stade du Sporting voisin. En tant que club professionnel, celui-ci dispose d'une bâche chauffante pour pouvoir jouer même lorsque les températures sont négatives. N’aurait-il pas été possible de jouer au Mambourg ou à tout le moins de se faire prêter la bâche? “Non, c’était impossible. Nous n’avons même pas demandé au Sporting de pouvoir évoluer dans son stade. Nous avons vu l’état de son terrain lors de son match contre Westerlo. C’était catastrophique.

Nous entretenons de bonnes relations avec le Sporting. Nous ne voulions pas lui poser la question et le mettre dans l’embarras. Quant à la bâche, nous y avons cru à un moment. Mais nous nous sommes rendu compte que cela exigerait beaucoup trop de travail pour mettre le système en marche. Car ce n’est pas tout d'installer la bâche. En dessous d’elle, il y a des machines qui doivent propulser de l’air chaud. Le délai est trop court pour cette solution.”

Malgré cela, les Dogues (NDLR. le surnom des joueurs de l’Olympic) ne regrettent pas le moins du monde de ne pas avoir déclaré forfait en seizièmes de finale et d’être passé à côté d’un dédommagement de 25.000 euros: “Nous sommes même très contents d’avoir disputé cette rencontre. Notre qualification pour les huitièmes de finale a mis le club en vitrine. On a parlé de l’Olympic dans tous les médias. Nous avions envisagé de renoncer à notre seizième de finale à la date prévue initialement car nous n’avions pas obtenu de dérogation pour que nos joueurs puissent s’entraîner.

Mais la Pro League a fait un geste. Elle a accepté de repousser son programme pour la Coupe de Belgique. Ce n’était pas évident pour elle. Elle a dû changer les dates de trois journées de championnat et trouver un compromis avec les tenants des droits TV, Eleven Sports. J’ai assisté à ces négociations et ce n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire. Je remercie la Pro League pour cela. Nous sommes avant tout heureux de pouvoir jouer au football. Et nous irons à Eupen avec de l’espoir. À cœur vaillant, rien n’est impossible. Techniquement et physiquement, les Germanophones sont plus forts que nous. Mais Zulte-Waregem l’était déjà. Par contre, nos joueurs seront plus costauds mentalement. Ils vont manger le gazon.”

Ce n’est pourtant pas l’alimentation favorite des Dogues. Mais après l’avoir testé contre Zulte-Waregem, ils y ont peut-être pris goût. Réponse mercredi prochain. Le coup d’envoi de la partie à Eupen sera donné sur le coup de 17 heures.

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